Catherine Deneuve à Laurent Delahousse : «Abstenez-vous !»

Catherine Deneuve à Laurent Delahousse : «Abstenez-vous !»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le 25 novembre dernier, France 2 diffusait «Un jour, un destin» consacré à Catherine Deneuve. Via une lettre ouverte adressée à Télérama ce 5 décembre, l’actrice partage sa colère et son amertume face à ce qu’elle appelle «un enterrement de première classe». Et exhorte Laurent Delahousse à s’abstenir d’en produire la suite, comme envisagé dans un premier temps.

Après plus de 100 portraits réalisés sans encombre, Laurent Delahousse se pensait pourtant aguerri à l’exercice. C’était compter sans une certaine Catherine Deneuve, 75 ans dont quasi soixante de carrière, une filmographie à faire pâlir toutes les starlettes en herbe, et surtout un caractère que les féministes de tout poil peuvent lui envier.

Sollicitée par Laurent Delahousse en personne, l’actrice avait décliné l’invitation à participer au tournage du reportage qui devait lui être consacré. Audacieuse dans ses choix artistiques (de «Belle de jour» en 1967 au «Tout nouveau testament» en 2014), Catherine Deneuve a toujours jeté un voile de pudeur sur tout ce qui concernait sa vie privée.

«Superficiel et morbide à souhait»

Alors de voir l’accent mis sur le décès de sa sœur, Françoise Dorléac (survenu dans un accident de voiture en 1967), dans une reconstitution mêlant fiction et documents réels jugée «navrante» et «indigne», d’entendre les témoignages de personnes «que je n’ai pas vues depuis plusieurs décennies et qui me connaissent à peine», avec en toile de fond sa vie privée et amoureuse évoquée à outrance… C’en était trop ! D’où sa lettre ouverte.

Huit mois de travail rigoureux

Contacté par Le Parisien, Laurent Delahousse n’a pas (encore) réagi personnellement. Seul le rédacteur en chef de l’émission, Erwan L’Eleouet, s’est montré surpris par la «violence des propos» qu’il juge très «durs», tout en rappelant que «la rigueur, le sérieux, l’empathie» sont les mots d’ordre d’«Un jour, un destin» et que huit mois de travail avaient été nécessaires pour réaliser ce portrait.

«Vous l’avez produit, ce film, visionné et commenté, cela me sera toujours insupportable». Ainsi s’achève la missive incendiare de l’icône du cinéma français. Son opinion est irrévocable. Dont acte.

Isabelle Moray

(Re)découvrez un extrait de l’émission qui fait polémique : 

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