Caroline Ithurbide : «Les candidats d' »Adam recherche Eve » m’ont touchée»

Caroline Ithurbide : «Les candidats d'"Adam recherche Eve" m'ont touchée»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

La téléréalité polémique «Adam recherche Eve» arrive, dès ce jeudi 26 mars sur AB3. Télépro a rencontré l’animatrice, qui défend la sincérité des candidats.

Comment la chaîne française D8 vous a-t-elle «vendu» le concept ?

La direction m’a dit que ce serait un concept un peu sulfureux et qu’on allait beaucoup buzzer autour. Pour incarner ce programme, ils croyaient en moi parce qu’ils pensaient que j’avais un tempérament intrépide voire casse-cou, mais aussi la «bonne copine» à qui on se confie. D8 savait qu’il y aurait beaucoup de polémiques autour d’«Adam recherche Eve» parce qu’on met en avant des choses taboues, comme la nudité. Il fallait donc une fille bien dans ses baskets… Selon eux, j’avais les épaules pour surmonter tout ce buzz. Mon côté maman a aussi joué. J’ai deux enfants, et j’ai donc les pieds sur terre et je n’accepte pas tout et n’importe quoi. Ce sont des valeurs qui ont rassuré la chaîne. Et personnellement, j’aime bien la nouveauté et les choses insolites.

Ce n’est pas une mise en danger ?

Ça dépend si on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein. J’ai vu le verre plutôt plein. Je me suis dit que c’était une chance et une opportunité que je devais saisir. J’avais besoin de grandir. Je suis chroniqueuse sur D8 depuis deux ans. La proposition est arrivée aussi à un moment où j’avais peut-être envie de me mettre un peu plus en danger, c’est vrai. Je prends le risque et je relève le pari, en espérant que je ne me plante pas.

La tension autour du programme est retombée, aujourd’hui ?

Je serai attentive à ce qui se passe jusqu’à la fin de la diffusion. J’ai envie que cette émission marque l’esprit des gens. C’est le buzz de l’année 2015, et on a fait pas mal de papiers autour.

Vous ne craignez pas que l’on vous colle une étiquette, et qu’à chaque fois qu’on va reparler de nudité à la télé, on ressorte ces images ?

Ce n’est pas du tout un sujet qui me dérange, ni la sexualité au sens large. Il manque un talk-show sur la sexualité à la télévision française. C’est le sujet le plus concernant du monde, et on a toujours peur d’en parler. Si on me rattache à ce domaine d’expertise, je ne m’en plaindrai pas. Je n’ai aucune crainte. Et si on fait comme Benjamin Castaldi et qu’on me colle une étiquette parce que j’ai lancé un type spécifique de programme en France (NDLR : «Loft Story» et la téléréalité d’enfermement en 2000), quand je vois sa carrière depuis, je signe à deux mains !

Les candidats étaient-ils vraiment sincères dans «Adam recherche Eve» ? Etaient-ils là pour trouver l’amour ou faire le buzz ?

Ils étaient tous, sans exception, très touchants et très courageux de faire cette émission. J’entends souvent que l’on parle des candidats comme des personnes qui ne voient qu’une chose : faire de la télé à tout prix. Je les défends corps et âme, ces jeunes ! Il n’y a pas de mal à ça. La télé est une machine à rêver, et nous sommes tous responsables de cela, puisqu’on a créé ce système. Sans eux, il n’y a pas de télé non plus. Laissons-les rêver ! Je les ai trouvés sincères, et ce ne sont pas des comédiens. En plus, ils se mettent complètement à nu. Ce n’est pas évident. Si l’un d’entre eux arrive à faire d’autres choses par la suite à la télé, ce sera super pour lui. Au passage, s’il trouve, en plus, l’amour… il aura tout gagné ! (Rires) Je trouve qu’on est trop sévère avec les candidats…

Une saison 2 est à l’étude ?

Même si les audiences sont bonnes, on termine d’abord cette saison. Le bilan sera fait après.

Dans la presse française vous dites qu’«Adam recherche Eve» est «un programme qui donne envie de faire l’amour !» Que voulez-vous dire par là ?

(Rires) Quand vous rentrez du boulot, après une journée chargée et stressante, avec parfois des mauvaises nouvelles, vous vous installez sur votre canapé et vous regardez «Adam recherche Eve». Votre partenaire est à côté de vous, et vous vous évadez… Vous êtes à Tahiti avec nous, sur une plage, au soleil… Tous ces éléments réveillent la libido. On a envie d’avoir chaud avec l’être aimé. C’est peut-être une sensation personnelle, mais je sais que ça le fait aussi à d’autres…

Les chaînes de la TNT française vont fêter leurs dix ans, à la fin du mois. Est-ce qu’en 2015, il y a encore un fossé entre les grandes chaînes historiques et la TNT ?

L’écart est moins flagrant aujourd’hui, mais il est toujours là. TF1 est toujours la chaîne leader. Parmi les chaînes de la TNT, D8 grignote du terrain parce qu’elle innove et donne plus facilement sa chance aux jeunes. D8 a compris l’époque dans laquelle on vit. C’est une chaîne «anticrise» où on divertit beaucoup avec pas mal de contenu aussi.

Quel serait le type de programme qui vous conviendrait le plus ?

J’aurais envie du rester dans du divertissement intelligent et des émissions qui ont beaucoup d’humanité. J’aime les concepts où il y a des vrais gens, comme on le retrouve dans «Adam recherche Eve», où on fait de la télé qui crée du bien humain. La télé de Jean-Luc Delarue me faisait rêver quand j’étais jeune. Aujourd’hui, je suis friand des «Maternelles» (France 5) parce que je suis maman et que l’émission répond à des vraies questions.

Entretien : Pierre Bertinchamps

«Adam recherche Eve», dès ce jeudi 26 mars à 20h05 sur AB3

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