Capucine Valmary : «Ce qui reste , c’est l’amour»

« La fiction traite avant tout de l’emprise sur une jeune femme », souligne Capucine Valmary © Nicolas VELTER - France Télévisions - Storia Télévision
Nicole Real Journaliste

Dans «Bénie soit Sixtine», mercredi à 21h10 sur France 2, Capucine Valmary incarne l’épouse d’un catholique intégriste, dont la vie tourne au cauchemar…

Cette fiction, librement adaptée du roman éponyme de Maylis Adhémar, brosse le portrait de Sixtine, jeune fille pieuse dont la vie bascule le jour où elle épouse, en grande pompe, Pierre-Louis, un catholique intégriste radical. La jeune comédienne Capucine Valmary (24 ans) s’est investie corps et âme dans ce personnage.

Quel est pour vous le principal sujet de ce téléfilm ?

Au-delà de l’aspect religieux, qui n’est que le vecteur d’une situation tragique, cette fiction traite avant tout de l’emprise sur une jeune femme et de son parcours pour s’émanciper. Le film, comme le livre dont il s’inspire, évoque des êtres humains qui cherchent à imposer leur pouvoir par une attitude abusive et dévastatrice. Ce comportement, on le trouve partout, dans des groupes sociétaux, comme les catholiques intégristes, mais aussi dans n’importe quelle relation qu’elle soit intime ou professionnelle. Ce sujet est universel.

Quel regard portez-vous sur Sixtine ?

C’est une jeune femme qui a préservé une innocence enfantine. Sa façon d’appréhender les autres et le monde qui l’entoure peut être perçue comme naïve mais, pour moi, Sixtine n’éprouve aucune méfiance vis-à-vis des adultes. Elle garde un pied dans l’enfance tout en ressentant les envies d’une jeune fille de son âge. Instinctivement, elle cherche à créer son libre arbitre qui sera balayé par sa rencontre avec Pierre-Louis et les membres de sa confrérie.

Comment avez-vous ressenti ce rôle ?

Pour moi, c’était une chance de donner à Sixtine voix et corps car de la sentir si seule me bouleversait. En l’interprétant, j’avais le sentiment que j’étais la seule à pouvoir l’aider. Partager ce dialogue avec elle était une aubaine. Et penser que des spectateurs, qui ont traversé ce genre de situations douloureuses, regarderont ce téléfilm m’émeut.

Comment l’avez-vous préparé en amont ?

J’ai beaucoup échangé avec Sophie Reine, la réalisatrice, notamment sur le livre de Maylis qui a été un peu ma bible. J’ai lu pas mal de témoignages. J’ai passé du temps à visiter des églises et à assister aux offices religieux.

La religion est essentielle dans la vie de Sixtine. Qu’est-ce qui est fondamental dans la vôtre ?

J’ai eu la chance de passer du temps avec des personnes âgées en fin de vie et cette expérience m’a appris qu’au bout du compte, la seule chose qui reste, c’est l’amour. Dans les moments ultimes, chacune de ces personnes évoquait l’amour qu’elles n’avaient pas assez ou jamais exprimé, ou l’amour qu’elles pouvaient enfin formuler. Ce message est resté gravé dans ma tête.

Cet article est paru dans le Télépro du 30/1/2025

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