Bryan Debouche («Top Chef») : « Si la Belgique veut de moi, je reste ! »

Bryan Debouche © RTL Belgium/M6/Pierre Olivier
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Le dernier belge du concours culinaire de RTL tvi vient de se faire éliminer.

Vous quittez l’aventure à quelques semaines de la finale. N’êtes vous pas un peu frustré ?

Non, je suis juste un peu déçu de quitter Monsieur Pierre Gagnaire, mais je suis très content de mon parcours.

Qu’en retirez-vous ?

Que des bénéfices. C’est incommensurable. J’ai des souvenirs plein la tête. Je me plais à dire que «maintenant que j’ai obtenu le BAC, je peux faire des études supérieures». Ce passage dans «Top Chef» est une autorisation de continuer la cuisine.

Qu’avez-vous appris au niveau culinaire ?

Je me suis appris ! (Rires) C’est un concours, donc on ne peut pas vraiment dire que l’on apprend une technique. Ce n’est pas une école. Mais ça me permet d’avoir un point de vue autre sur la poésie que l’on peut apporter dans la cuisine. Et ça m’a permis aussi de prendre confiance dans ma cuisine.

Et votre passion pour la chimie et la cuisine ?

Plutôt que de faire quelque chose de scientifique à proprement parler, je préfère raconter une histoire avec mes plats. Aujourd’hui, dans ma résidence, je déstabilise les clients en leur démontrant que de l’artichaut, de la menthe et de la réglisse, c’est un succulent mélange.

Et auprès des jurés, le feeling est passé ?

Ils avaient l’air agréablement surpris comme la cheffe Clare Smyth qui a adoré ma nature morte.

Quel a été votre meilleur moment ?

Cette nature morte avec l’artichaut, la menthe et la réglisse dans l’épreuve des fleurs. C’est là que j’ai pu montrer qui j’étais grâce à ce thème. À partir d’un truc qui semble moche, on arrive à quelque chose d’élégant.

Et le pire ?

C’est le tartare à faire dans une épreuve, juste après la Guerre des restos… Ça faisait 48 heures que l’on n’avait pas dormi. Ce n’était pas un moment très agréable.

Quels sont vos projets ? Resterez-vous en Belgique ?

Si la Belgique veut de moi, je reste ! Si j’ai des clients et du travail, je me pose ici pour un moment. J’avoue que l’appel de ma France natale est relativement fort. J’aime l’idée d’être un vagabond, une sorte de gitan de la cuisine, continuer à faire des résidences et être chef dans des établissements à un endroit, une semaine par ci et puis un autre, une semaine par là. Ça me permet de voyager de découvrir différentes villes. À 30 ans, c’est le moment… Et je découvre des concepts très différents. Je suis comme un papier buvard, je fais le plein de cultures et de connaissances pour en tirer quelque chose. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Je ne suis pas encore trop pressé d’avoir mon propre restaurant et avoir le double casquette de chef d’entreprise et chef de cuisine. Là, je me considère toujours en apprentissage.

Tous les chefs que l’on a retrouvés pour les 15 ans du programme ont dit que «Top Chef» avait changé leur vie. C’est aussi votre cas ?

Ma vie a déjà changé grâce à «Top Chef»… Je ne suis ni une diva, ni une star mais je peux cuisiner mes plats, alors qu’avant j’étais dans le restaurant d’un autre chef. Là, je suis aussi dans un restaurant mais en tant que chef. Personne ne me dit ce qu’il faut faire ou ne pas faire. J’ai décroché ma liberté et mon indépendance, et c’est un peu grâce à «Top Chef». J’y serais sans doute arrivé sans l’émission, mais elle a facilité les choses.

On vous appelle parce que vous avez fait «Top Chef» ?

Non, ça n’a rien à voir. Ici, je suis dans le restaurant d’une amie à Namur. Par contre, de par le fait que j’ai participé à «Top Chef», le restaurant est plein plusieurs semaines à l’avance. Pour elle, c’est une aide aussi. On travaille de manière plus rassurante parce qu’on a du monde à servir.

Vous feriez d’autres concours du même genre ?

Je n’ai pas vu «Top Chef» comme un concours. C’est un concours culinaire, mais pas un concours de cuisine comme les Bocuse ou le Meilleur Ouvrier de France. Je ne suis pas contre les concours. J’aime la compétition et le fait d’être poussé dans ses retranchements pour sortir la meilleure version de soi-même. C’est ce qu’a fait «Top Chef». Je ne connais pas vraiment de concours culinaire qui pourrait me correspondre aujourd’hui.

Interview : Pierre Bertinchamps

En plus :

À l’occasion des 15 ans de Top Chef, deux émissions spin off inédites sur RTL play: «Top chef duel improbable» où des influenceurs affrontent des anciens Top Chef dont Arnaud Delvenne. Et «À la table des Top chef», une plongée au cœur de l’univers gastronomique de 10 chefs émergents, tous passés par l’émission. Chaque chef partage sa vision culinaire à travers le concept de son restaurant, ses ingrédients favoris, sa plat signature, et raconte l’impact de «Top Chef» sur son parcours professionnel et personnel.

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