Bruno Debrandt : «Revenir en arrière ? Non !»

L’acteur de 61 ans joue un père un peu désabusé (avec Kim Higelin) © RTBF/Gaumont/François Lefebvre
Nicole Real Journaliste

Diffusée ce jeudi à 20h30 sur La Une, la minisérie inédite «Plan B» remonte le temps pour empêcher le suicide d’une adolescente. En tête d’affiche, Julie de Bona et Bruno Debrandt.

L’ex-capitaine Caïn incarne un père confronté à une tragédie familiale… et à des événements inexplicables !

Quel est le profil de votre personnage ?

À l’origine, sa femme Florence (Julie de Bona) et lui se sont follement aimés avant de divorcer à l’amiable et s’installer dans des maisons mitoyennes. Ce prof d’université, un peu bohème, est un intellectuel, un cérébral, un poète alors que son épouse est devenue une working girl assez carriériste, très engagée dans des causes féministes. Entretenant une relation plus sereine avec sa nouvelle compagne, il laisse Florence diriger la barque jusqu’au drame (le suicide de leur fille Lou, ndlr).

Comment expliquer l’attitude fuyante de Nicolas devant les problèmes ?

Ce qui est extraordinaire dans cette série, c’est qu’elle agit comme une sorte de psychanalyse. En ayant l’occasion de changer le destin et en décalant le focus sur chacun des personnages, on obtient un éclairage sur l’historique de leurs relations et on comprend les raisons qui les ont poussés à moduler leur attitude par exemple plus fuyante pour l’un, plus autoritaire pour l’autre.

Cette série a-t-elle alerté le papa que vous êtes ?

Je suis tellement investi et attentif à mes fils que cette série me confirme que l’envie de Nicolas, qui voulait rester proche de ses enfants, était la bonne. La fragilité émotionnelle de la petite Lou était visible et les parents n’ont peut-être pas été vigilants pour la soutenir au moment crucial. Je n’ai pas attendu de tourner la série pour être attentif à ce genre de problème, mais en réveillant notre vigilance, cette fiction nous influence.

Quel est l’élément essentiel dans l’éducation de vos enfants ?

Sans être démagogique, ils sont ma priorité absolue. J’ai accueilli très sereinement les bouleversements provoqués par leur naissance. Être papa est une aventure inouïe. Mais même si je suis totalement investi, je suis conscient que ne suis pas à l’abri de tous les dangers qui les guettent. Je serais terrifié de découvrir que, comme dans la série, l’un d’entre eux est en grande souffrance. En tant que parents, on essaie de faire le maximum, mais le destin de nos enfants ne nous appartient pas. Se retrouver face à un gamin qui nous échappe totalement doit être extrêmement déroutant et douloureux.

Aimeriez-vous revisiter votre passé ?

J’ai une âme d’aventurier et j’aime découvrir l’inconnu, mais ce voyage-là ne me tente pas du tout. Je préfère continuer à cheminer dans ma vie actuelle. Vouloir transformer les événements en prenant le risque de se brûler les ailes ou recommencer sa vie est une vraie question philosophique. Changer son propre chemin influence forcément celui de son entourage et c’est cette thématique qui est au cœur de cette série.

Cette interview est parue dans le magazine Télépro du 29/4/2021

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