Bruno Debrandt : «Les acteurs sont en première ligne»
Bruno Debrandt («Caïn», «Meurtres à Albi»…) incarne un assassin tordu dans l’un des deux épisodes de «Crimes parfaits»… diffusés mardi à 21h05 sur France 3.
Les épisodes de la série «Crimes parfaits» commencent par un assassinat… Le téléspectateur sait tout, dès le début. Mais l’enquêteur, lui, comment va-t-il dénouer les fils d’un plan machiavélique qui se voulait parfait ? Rencontre avec l’acteur Bruno Debrandt. Dans l’épisode «Un plat qui se mange froid», il est un meurtrier au profil singulier…
Comment avez-vous travaillé le look de l’assassin ?
À partir de mon physique, nous avons trouvé un compromis pour incarner cet homme solitaire qui entretient avec sa sœur une relation ambiguë, peut-être incestueuse. Pour expliquer sa manière machiavélique, très précise, presque maniaque, de tuer son beau-frère, je me suis imaginé un parcours psychologique à la Hitchcock, qui ne figure pas dans le scénario. Ce personnage m’a obligé à plonger dans un univers perturbant. Ce peut être douloureux. C’est en tout cas fatigant.
Pourquoi aimez-vous jouer ces rôles ponctuels ?
N’apparaître que dans un seul épisode me permet de rentrer dans une histoire qui existe déjà, de construire un personnage tout en rencontrant mes camarades. Travailler avec Antoine (Duléry, ndlr) et Élisa (Ruschke, ndlr), une jeune comédienne très intéressante, tout en explorant un nouveau profil me changent des rôles de héros toujours dans l’action. En France, quand on apprécie un acteur, on n’aime pas le voir changer de registre. Or, disparaître derrière un personnage est le premier plaisir de ce métier. Je n’aime pas mon physique et m’oublier dans une histoire en me déguisant est un bonheur sans nom.
Vous êtes devenu une valeur sûre du petit écran, non ?
Si c’est le cas, je ne m’en rends pas compte. En revanche, je mesure la chance de jouer régulièrement. J’ai la possibilité de ne retenir que les rôles qui me font plaisir.
Avec le déconfinement et les mesures sanitaires à respecter, comment se déroule désormais un tournage ?
Je suis assez inquiet à propos de l’avenir, toute la convivialité d’un tournage, qui contribue au bonheur de faire ce métier, est mise à mal. Des plateaux repas individuels ont remplacé les déjeuners à la cantine et tout le monde s’isole derrière un masque. Cela dit, même si les acteurs sont protégés, ils restent en première ligne. Impossible de tourner masqué tout en restant à distance de son partenaire, c’est donc un peu la roulette russe. Sur un tournage, ces mesures sanitaires et la peur du virus ont changé l’ambiance.
Malgré tout, avez-vous des projets concrets ?
En avril dernier, je devais jouer dans «Plan B», série en six épisodes superbement adaptée d’une magnifique série québécoise. À cause de toutes ces mesures sanitaires, les auteurs ont été obligés de réécrire certaines scènes, ce qui a repoussé le tournage en septembre. Tourner dans ces conditions sanitaires très strictes me fait un peu peur mais, d’un autre côté, ces nouvelles contraintes nous forcent aussi à nous réinventer.
Cette interview est parue dans le magazine Télépro du 25/6/2020
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