Blandine Bellavoir : «Féministe ? Absolument !»

«Il est encore assez nouveau de voir des héroïnes décider totalement de leur vie», souligne-t-elle © TF1

L’actrice multifacettes apparaît dans la série «Coup de foudre à…» sur TF1. La voici en businesswoman à Bangkok !

Lundi à 21h05 sur TF1, Blandine Bellavoir (36 ans) devient Laura, architecte célibataire envoyée en Thaïlande. Elle y croise Marc (Loup-Denis Elion), responsable d’une ONG et d’orphelinats locaux. Ils se plaisent, mais leurs ambitions respectives peuvent les mener à la rupture…

Après «Les Petits meurtres», vous voici dans une comédie romantique. Un registre trop présent à la télé ?

Non, au contraire ! Il n’y pas assez de bonnes romances. Les récits sont souvent trop faciles. Le romantisme est quand même ce qui fait tourner le monde ! À la lecture du scénario, j’ai aimé le côté moderne et indépendant de mon personnage. Et le réalisateur m’a laissé y mettre ma patte, afin de lui donner encore plus de profondeur. Laura est de ces femmes qui aiment la liberté sans renier l’amour. C’était donc important de mettre cette qualité en exergue.

Seriez-vous un brin féministe ?

Absolument ! Dans les fictions, il est encore assez nouveau de voir des héroïnes décider totalement de leur vie professionnelle et sentimentale. Les rôles masculins peuvent tout se permettre. Quand les premiers rôles féminins en font autant, il y a encore trop de critiques, de commentaires. On a l’impression que cette sorte de «chasse aux sorcières» ne s’arrêtera jamais. Ça ne me rassure pas du tout ! Là, je sors du tournage d’une minisérie, «Une affaire française», retraçant l’affaire du petit Grégory. J’y incarne Christine Villemin. Cette femme est passée par toutes les attaques et suspicions, y compris celle d’avoir tué son enfant !

Vos interprétations vous accompagnent-elles longtemps ?

Je les garde toutes en moi. Chaque situation de femme me permet de découvrir un peu plus le fonctionnement de la société. En fait, je ne choisis pas vraiment mes rôles. Étrangement, beaucoup d’héroïnes fortes arrivent jusqu’à moi.

Et vous les acceptez avec plaisir !

En effet, puisque l’une des fonctions d’un ou une artiste est de soulever des sujets susceptibles de déranger ou d’amener à se poser des questions. Même mon rôle d’Alice Avril dans «Les Petits meurtres» est celui de quelqu’un qui se débrouille seule et veut être une grande journaliste à une époque, les années 1950-60, où il y a peu de filles reporters !

Comment préparez-vous chaque héroïne ?

Je l’aborde d’emblée sous le prisme de la liberté, pour voir là où ça ne va pas, là où elle est empêchée et pourquoi. Au début de «Coup de foudre à Bangkok», Laura semble être, sur le papier, une emm… finie. Mais non ! Elle cherche sa place dans une sphère de businessmen, tout en tentant de trouver un amoureux qui acceptera sa façon de vivre !

Cette interview est parue dans le magazine Télépro du 12/11/2020

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