«BlacKkKlansman» : un Noir au Ku Klux Klan…

Adam Driver donne la réplique à John David Washington dans «BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan» de Spike Lee © RTL Belgium/Universal Pictures/David Lee
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le film de Spike Lee (jeudi à 20h30 sur RTL-TVI) est inspiré d’une histoire vraie !

S’introduire au Ku Klux Klan alors qu’on est un Afro-Américain ? C’est la mission de Ron Stallworth, détective au service des renseignements de Colorado Springs. Une histoire à dormir debout, mais qui a pourtant fonctionné…

Contact

Octobre 1978. Ron Stallworth intègre les forces de l’ordre peu de temps après l’abolition de la ségrégation raciale. Il devient agent des renseignements puis agent infiltré. En lisant le journal, il tombe sur une petite annonce du Ku Klux Klan. Il attrape son crayon et envoie une lettre à l’organisation.

«J’y expliquais que je détestais les nègres, les youpins, les latinos, les jaunes et les ritals», déclare l’ancien détective à Vice. «J’ai utilisé tous les termes racistes qui me venaient à l’esprit. Et j’ai écrit que je voulais faire quelque chose afin de préserver la « suprématie blanche ».»

Erreur : il signe la lettre de son vrai nom. Aucun membre n’y prête attention. Ken O’Dell, président de la section locale, lui téléphone. Chaque semaine, ils conversent. Les appels ne suffisent plus, le KKK veut le rencontrer…

Subterfuge

Pour continuer l’enquête, Ron Stallworth s’allie à un collègue blanc de la brigade des stupéfiants, surnommé «Chuck» ou «Ron Stallworth blanc» dans son autobiographie «Black Klansman : Race, Hate, and the Undercover Investigation of Lifetime». Durant sept mois, les deux détectives infiltrent l’organisation, l’un au téléphone, l’autre en face-à-face. «Le plus difficile a été de faire en sorte que tout ce que je disais au téléphone soit repris par Chuck. Inversement, je devais faire comme si j’avais participé aux réunions.»

Plus étonnant encore, le duo côtoie David Duke, le «Grand Sorcier» du Klan. S’ils n’ont arrêté aucun membre, ils ont pu déjouer plusieurs tentatives d’incendies et découvrir que des membres étaient dans l’armée, dont deux au NORAD, organisme qui contrôle le déclenchement de l’armement nucléaire…

Film coup de poing

À l’écran, Spike Lee livre un long métrage poignant dans un esprit militant. En 2018, lors de la conférence de presse à Cannes, le réalisateur a déclaré : «On doit se réveiller ! Ne pas rester silencieux. J’espère avant tout éveiller les consciences. L’extrême droite sévit partout dans le monde et on croule sous les mensonges présentés comme des vérités. Mon film parle de ça. Je parle avec mon cœur, je me fiche des critiques, je sais qu’on est du bon côté de l’histoire avec ce film.»

Cet article est paru dans le Télépro du 14/1/2021

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