«Billy Wilder, la perfection hollywoodienne» (Arte) : les sombres dessous du rêve américain

Billy Wilder et Marlene Dietrich en 1948, pendant le tournage de «La Scandaleuse de Berlin» © Arte/Bison archives Marc Wanamaker

Entrelaçant extraits de la prolifique filmographie de Billy Wilder (1906-2002) et archives d’entretiens où son acuité se mâtine d’une réjouissante (auto)dérision, ce portrait documentaire explore en finesse l’œuvre d’un cinéaste hors norme. À voir ce lundi à 23h sur Arte.

Juif d’origine autrichienne, Samuel Wilder fuit l’Allemagne nazie dans les années 1930 pour poser ses valises à Hollywood. L’ancien journaliste est recruté par la Paramount pour sa plume féconde. Deux scénarios lui assurent bientôt le succès. Mais Billy Wilder veut passer derrière la caméra. Avec «Uniformes et jupons courts» (1942), ce provocateur signe une satire féroce de l’Amérique, quand le chef-d’œuvre «Boulevard du crépuscule» (1950), servi par Gloria Swanson et William Holden, l’un de ses acteurs fétiches avec Jack Lemmon, demeure l’un des plus grands films sur Hollywood.

Dans les années 1940 et 50, ce maître incontesté de la comédie fustige le puritanisme anglo-saxon en abordant la prédation masculine avec «Sabrina» (1954) et «Ariane» (1957), l’adultère et le meurtre dans «Assurance sur la mort» (1944), l’alcoolisme avec «Le Poison» (1945) ou le travestissement dans «Certains l’aiment chaud» (1959). Mais son film préféré reste «Le Gouffre aux chimères» (1951), charge virulente contre le cynisme médiatique.

Cet article est paru dans le Télépro du 25/5/2023

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