Bilan RTL : «Nous avons pu contenir TF1 !»

Bilan RTL : «Nous avons pu contenir TF1 !»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

C’est un beau bulletin avec mention, que présente RTL Belgium pour cette saison. La meilleure depuis 2009 ! Un bilan que détaille Stéphane Rosenblatt, directeur de la télévision.

«La Famille RTL progresse», c’est le titre du dossier de presse du groupe pour annoncer ses bons chiffres. Avec 32,5% de parts de marché moyenne par jour (12h-24h), RTL gagne 0,5 point par rapport à 2017. Là où – selon eux – la RTBF diminue à 20,4%, et où TF1 se vautre en 2 saisons, passant de 16,6% à 15,6%.

 

C’est une question de présentateurs ?

Non, je ne crois pas du tout à ça. J’ai toujours dit que le présentateur a son capital, c’est clair. Mais un bon présentateur appuyé par un bon journal donne une réussite d’ensemble. Je ne note rien, dans les résultats, qui soit lié à un visage du journal. Nous avons une stratégie de présentateur qui est globale. On mise sur une équipe, moins sur une starisation à l’extrême comme le fait la RTBF avec François De Brigode. L’approche est autre…

On a évoqué l’idée de le réduire à 15 minutes…

Ce n’est pas d’actualité.

Est-ce que l’arrivée de TMC va jeter des bâtons dans les roues de Club RTL et Plug RTL ?

Non, tout d’abord, la chaîne n’est pas disponible de la même façon partout : elle est payante chez certains opérateurs (Proximus, NDLR). Ensuite, il n’y a pas de véritables programmes concurrentiels. «Quotidien» est très parigot, comparé à «Touche pas à mon poste», par exemple. Les audiences du «Petit Journal» sur BeTV étaient assez limitées, ils bénéficiaient surtout d’une image forte, là oui. Mais TMC va participer un peu plus à cette fameuse fragmentation de l’audience, il ne faut pas l’ignorer.

Entretien : Pierre Bertinchamps

 

L’arrivée de «Top Models» sur RTL Play a fait réagir nos lecteurs…

«Top Models» est le type même de programme qui a un groupe de fans ultra-irréductibles, mais c’est aussi le type de programme qui est de moins en moins viable pour une chaîne de télé classique. Les audiences sont assez confidentielles (un peu plus de 30.000 téléspectateurs en moyenne, sur RTL-TVI, à midi, contre 125.000 fans pour «Les Feux de l’amour», au même moment sur La Une, NDLR). Ici, les objectifs sont différents et de loin de ceux d’une grille linéaire. Par contre, sur une plateforme VOD, cette série a très bien sa place. Je pense que tant bien que mal, les plus irréductibles trouveront le chemin de RTL Play. C’est juste une question de temps. Je comprends aussi les réactions des fans, on a tellement changé la série de place dans l’histoire des grilles de RTL. L’avantage  aujourd’hui, c’est que RTL Play va apporter une stabilité.

«RTL Info 19H» se porte bien, et le «13H» ?

«Le 19H» a repris du poil de la bête, et les écarts s’approfondissent par rapport au «19h30» de la RTBF. C’est vrai que «Le 13H» est challengé. On termine la saison en étant quand même leader. Mais cette petite contreperformance ne date pas de cette saison. Il faut reconnaître que c’est compliqué pour nous, dans ce contexte économique, d’investir dans un programme fort pour protéger notre JT de la mi-journée. C’est très erratique. Il y a des périodes où on repasse devant.

 

C’est une question de présentateurs ?

Non, je ne crois pas du tout à ça. J’ai toujours dit que le présentateur a son capital, c’est clair. Mais un bon présentateur appuyé par un bon journal donne une réussite d’ensemble. Je ne note rien, dans les résultats, qui soit lié à un visage du journal. Nous avons une stratégie de présentateur qui est globale. On mise sur une équipe, moins sur une starisation à l’extrême comme le fait la RTBF avec François De Brigode. L’approche est autre…

On a évoqué l’idée de le réduire à 15 minutes…

Ce n’est pas d’actualité.

Est-ce que l’arrivée de TMC va jeter des bâtons dans les roues de Club RTL et Plug RTL ?

Non, tout d’abord, la chaîne n’est pas disponible de la même façon partout : elle est payante chez certains opérateurs (Proximus, NDLR). Ensuite, il n’y a pas de véritables programmes concurrentiels. «Quotidien» est très parigot, comparé à «Touche pas à mon poste», par exemple. Les audiences du «Petit Journal» sur BeTV étaient assez limitées, ils bénéficiaient surtout d’une image forte, là oui. Mais TMC va participer un peu plus à cette fameuse fragmentation de l’audience, il ne faut pas l’ignorer.

Entretien : Pierre Bertinchamps

 

Et TF1 ?

Plus globalement, on a réussi à contenir TF1 qui fait sa plus mauvaise saison en Belgique. C’est devenu un concurrent direct. L’année où ils arrivent avec leur offensive commerciale, pouvoir démontrer que notre formule basée sur la connaissance approfondie de notre public reste un atout majeur. À l’exception de deux ou trois émissions, les performances de TF1 sont en baisse. Ce n’est pas juste une satisfaction pour dire qu’on a un bon bulletin, mais c’était important de démontrer, cette année, malgré la douleur du plan de restructuration, que RTL a pu se barricader par rapport à un contexte commercial nouveau. Ce pari-là est gagné !

Ces investissements importants sur le local, c’est tenable ?

Quand on voit l’exemple de «Mariés au premier regard», on se dit que oui. Et pour la saison prochaine, on aura d’autres moments. C’est un choix, celui de protéger nos grilles. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’économies, notamment dans le coût à l’unité des émissions. Le travail est là aussi. Tout ça est prévu, entre autres, pour pouvoir continuer à investir dans les programmes. C’est le cas aussi pour le sport. Nous avons renouvelé la Coupe de Belgique ou la Champions League, et avec l’arrivée de la Nations League, à la rentrée, c’est un signe volontariste de montrer que RTL investit toujours. On n’a pas le choix, et c’est une manière aussi de se battre contre la fragmentation de l’audience (due à l’arrivée des chaînes «thématiques», par exemple, qui grappillent des petites parts de marché, NDLR) et les changements de consommation.

En deux mois, RTL Play a trouvé un public ?

C’est trop tôt pour avoir une étude correcte, mais nous sommes clairement dans les clous. Nous avons plus de 155.000 utilisateurs par mois, et plus de 1.120.000 vidéos consommées. Nous commençons petit à petit à proposer des programmes différenciés par rapport aux chaînes linéaires.

 

L’arrivée de «Top Models» sur RTL Play a fait réagir nos lecteurs…

«Top Models» est le type même de programme qui a un groupe de fans ultra-irréductibles, mais c’est aussi le type de programme qui est de moins en moins viable pour une chaîne de télé classique. Les audiences sont assez confidentielles (un peu plus de 30.000 téléspectateurs en moyenne, sur RTL-TVI, à midi, contre 125.000 fans pour «Les Feux de l’amour», au même moment sur La Une, NDLR). Ici, les objectifs sont différents et de loin de ceux d’une grille linéaire. Par contre, sur une plateforme VOD, cette série a très bien sa place. Je pense que tant bien que mal, les plus irréductibles trouveront le chemin de RTL Play. C’est juste une question de temps. Je comprends aussi les réactions des fans, on a tellement changé la série de place dans l’histoire des grilles de RTL. L’avantage  aujourd’hui, c’est que RTL Play va apporter une stabilité.

«RTL Info 19H» se porte bien, et le «13H» ?

«Le 19H» a repris du poil de la bête, et les écarts s’approfondissent par rapport au «19h30» de la RTBF. C’est vrai que «Le 13H» est challengé. On termine la saison en étant quand même leader. Mais cette petite contreperformance ne date pas de cette saison. Il faut reconnaître que c’est compliqué pour nous, dans ce contexte économique, d’investir dans un programme fort pour protéger notre JT de la mi-journée. C’est très erratique. Il y a des périodes où on repasse devant.

 

C’est une question de présentateurs ?

Non, je ne crois pas du tout à ça. J’ai toujours dit que le présentateur a son capital, c’est clair. Mais un bon présentateur appuyé par un bon journal donne une réussite d’ensemble. Je ne note rien, dans les résultats, qui soit lié à un visage du journal. Nous avons une stratégie de présentateur qui est globale. On mise sur une équipe, moins sur une starisation à l’extrême comme le fait la RTBF avec François De Brigode. L’approche est autre…

On a évoqué l’idée de le réduire à 15 minutes…

Ce n’est pas d’actualité.

Est-ce que l’arrivée de TMC va jeter des bâtons dans les roues de Club RTL et Plug RTL ?

Non, tout d’abord, la chaîne n’est pas disponible de la même façon partout : elle est payante chez certains opérateurs (Proximus, NDLR). Ensuite, il n’y a pas de véritables programmes concurrentiels. «Quotidien» est très parigot, comparé à «Touche pas à mon poste», par exemple. Les audiences du «Petit Journal» sur BeTV étaient assez limitées, ils bénéficiaient surtout d’une image forte, là oui. Mais TMC va participer un peu plus à cette fameuse fragmentation de l’audience, il ne faut pas l’ignorer.

Entretien : Pierre Bertinchamps

 

C’est un succès qui vous a surpris ?

Honnêtement, oui. Mettre une pièce en direct, un vendredi soir, sur une antenne comme RTL… La pièce s’y prêtait, c’est indéniable, et nous avions mis beaucoup de soin à la production et la captation. Encore fallait-il que la mayonnaise prenne, et elle a pris. Il y a un côté paradoxal cette saison : nous avons un déficit d’image dû à la situation interne de l’entreprise, mais parallèlement un attachement de notre public qui est intact par rapport à l’offre. Le Télévie en est un exemple. Le lien du public avec la chaîne est notre trésor majeur, et il a été conservé. C’était capital pour RTL.

Vous avez rattrapé le retard de l’access-prime-time ?

C’était aussi un chantier capital. On a eu l’expérience de «De quoi je me mêle !» pendant une saison et demie, et on en est sorti avec un mixte de production propre («Les As de la déco») et des programmes venant de notre partenariat avec M6. Et on a gagné. On passe de 29,2%, en 2017, à 35 % de parts de marché entre 17h et 19h, sur RTL-TVI. Alors que nos concurrents perdent 4% (RTBF) et 5% (TF1). Cette case est stratégique, et on a pu retrouver un équilibre. Grâce à ça, notre journal à 19h a pu renforcer ses positions, avec 97% de leadership.

 

Et TF1 ?

Plus globalement, on a réussi à contenir TF1 qui fait sa plus mauvaise saison en Belgique. C’est devenu un concurrent direct. L’année où ils arrivent avec leur offensive commerciale, pouvoir démontrer que notre formule basée sur la connaissance approfondie de notre public reste un atout majeur. À l’exception de deux ou trois émissions, les performances de TF1 sont en baisse. Ce n’est pas juste une satisfaction pour dire qu’on a un bon bulletin, mais c’était important de démontrer, cette année, malgré la douleur du plan de restructuration, que RTL a pu se barricader par rapport à un contexte commercial nouveau. Ce pari-là est gagné !

Ces investissements importants sur le local, c’est tenable ?

Quand on voit l’exemple de «Mariés au premier regard», on se dit que oui. Et pour la saison prochaine, on aura d’autres moments. C’est un choix, celui de protéger nos grilles. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’économies, notamment dans le coût à l’unité des émissions. Le travail est là aussi. Tout ça est prévu, entre autres, pour pouvoir continuer à investir dans les programmes. C’est le cas aussi pour le sport. Nous avons renouvelé la Coupe de Belgique ou la Champions League, et avec l’arrivée de la Nations League, à la rentrée, c’est un signe volontariste de montrer que RTL investit toujours. On n’a pas le choix, et c’est une manière aussi de se battre contre la fragmentation de l’audience (due à l’arrivée des chaînes «thématiques», par exemple, qui grappillent des petites parts de marché, NDLR) et les changements de consommation.

En deux mois, RTL Play a trouvé un public ?

C’est trop tôt pour avoir une étude correcte, mais nous sommes clairement dans les clous. Nous avons plus de 155.000 utilisateurs par mois, et plus de 1.120.000 vidéos consommées. Nous commençons petit à petit à proposer des programmes différenciés par rapport aux chaînes linéaires.

 

L’arrivée de «Top Models» sur RTL Play a fait réagir nos lecteurs…

«Top Models» est le type même de programme qui a un groupe de fans ultra-irréductibles, mais c’est aussi le type de programme qui est de moins en moins viable pour une chaîne de télé classique. Les audiences sont assez confidentielles (un peu plus de 30.000 téléspectateurs en moyenne, sur RTL-TVI, à midi, contre 125.000 fans pour «Les Feux de l’amour», au même moment sur La Une, NDLR). Ici, les objectifs sont différents et de loin de ceux d’une grille linéaire. Par contre, sur une plateforme VOD, cette série a très bien sa place. Je pense que tant bien que mal, les plus irréductibles trouveront le chemin de RTL Play. C’est juste une question de temps. Je comprends aussi les réactions des fans, on a tellement changé la série de place dans l’histoire des grilles de RTL. L’avantage  aujourd’hui, c’est que RTL Play va apporter une stabilité.

«RTL Info 19H» se porte bien, et le «13H» ?

«Le 19H» a repris du poil de la bête, et les écarts s’approfondissent par rapport au «19h30» de la RTBF. C’est vrai que «Le 13H» est challengé. On termine la saison en étant quand même leader. Mais cette petite contreperformance ne date pas de cette saison. Il faut reconnaître que c’est compliqué pour nous, dans ce contexte économique, d’investir dans un programme fort pour protéger notre JT de la mi-journée. C’est très erratique. Il y a des périodes où on repasse devant.

 

C’est une question de présentateurs ?

Non, je ne crois pas du tout à ça. J’ai toujours dit que le présentateur a son capital, c’est clair. Mais un bon présentateur appuyé par un bon journal donne une réussite d’ensemble. Je ne note rien, dans les résultats, qui soit lié à un visage du journal. Nous avons une stratégie de présentateur qui est globale. On mise sur une équipe, moins sur une starisation à l’extrême comme le fait la RTBF avec François De Brigode. L’approche est autre…

On a évoqué l’idée de le réduire à 15 minutes…

Ce n’est pas d’actualité.

Est-ce que l’arrivée de TMC va jeter des bâtons dans les roues de Club RTL et Plug RTL ?

Non, tout d’abord, la chaîne n’est pas disponible de la même façon partout : elle est payante chez certains opérateurs (Proximus, NDLR). Ensuite, il n’y a pas de véritables programmes concurrentiels. «Quotidien» est très parigot, comparé à «Touche pas à mon poste», par exemple. Les audiences du «Petit Journal» sur BeTV étaient assez limitées, ils bénéficiaient surtout d’une image forte, là oui. Mais TMC va participer un peu plus à cette fameuse fragmentation de l’audience, il ne faut pas l’ignorer.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Les bons élèves chez RTL sont «Face au juge», «Appel d’urgence», «La Décision», «Les 30 ans de RTL», «Qui es-tu Laurent ?», «L’Amour et est dans le pré» ou encore, la version belge de «Mariés au premier regard». Toutes des productions propres. 

Pour les petites sœurs, Club RTL passe de 5,9% (2017) à 7% (2018) sur sa cible, et Plug RTL touche 6,1% des téléspectateurs de 17 à 34 ans.

La saison 2017/2018 a été un bon cru ?

C’était une année qui était capitale pour nous, et on l’avait dit lors de la conférence de rentrée, à quel point ce serait difficile, tout d’abord en interne avec l’élaboration du plan #Evolve et la restructuration qui s’annonçait, ensuite avec l’arrivée de TF1. On a pu réussir une grille malgré ce contexte. Bien sûr, on avait semé des succès durant les années précédentes, grâce à la multiplication des rendez-vous de production propre. La stratégie a été renforcée cette année, et d’ailleurs pas mal de gens étaient sceptiques à ce sujet. Là, on sort d’une saison qui pour nous est en progression sur toutes nos cibles. C’est la meilleure depuis 8 ou 10 ans. Quelle que soit la tranche horaire…

Justement, cette production propre…

On a proposé plus de 15 rendez-vous nouveaux. Et l’essentiel d’entre eux a été des succès. Il y a une ligne forte, c’est la volonté de faire des rendez-vous «concernant». Pour y arriver, on a revu en profondeur nos modes de production, la narration, l’écriture… pour faire des programmes qui peuvent être suivis à différents niveaux et par un public très large. Comme par exemple : «Appel d’urgence» que l’on peut aimer pour différentes raisons ou encore «Steph fait le job». Ce sont tous des programmes que le public a massivement suivi. Mais on peut aussi citer la pièce du Télévie, «Boeing Boeing».

 

C’est un succès qui vous a surpris ?

Honnêtement, oui. Mettre une pièce en direct, un vendredi soir, sur une antenne comme RTL… La pièce s’y prêtait, c’est indéniable, et nous avions mis beaucoup de soin à la production et la captation. Encore fallait-il que la mayonnaise prenne, et elle a pris. Il y a un côté paradoxal cette saison : nous avons un déficit d’image dû à la situation interne de l’entreprise, mais parallèlement un attachement de notre public qui est intact par rapport à l’offre. Le Télévie en est un exemple. Le lien du public avec la chaîne est notre trésor majeur, et il a été conservé. C’était capital pour RTL.

Vous avez rattrapé le retard de l’access-prime-time ?

C’était aussi un chantier capital. On a eu l’expérience de «De quoi je me mêle !» pendant une saison et demie, et on en est sorti avec un mixte de production propre («Les As de la déco») et des programmes venant de notre partenariat avec M6. Et on a gagné. On passe de 29,2%, en 2017, à 35 % de parts de marché entre 17h et 19h, sur RTL-TVI. Alors que nos concurrents perdent 4% (RTBF) et 5% (TF1). Cette case est stratégique, et on a pu retrouver un équilibre. Grâce à ça, notre journal à 19h a pu renforcer ses positions, avec 97% de leadership.

 

Et TF1 ?

Plus globalement, on a réussi à contenir TF1 qui fait sa plus mauvaise saison en Belgique. C’est devenu un concurrent direct. L’année où ils arrivent avec leur offensive commerciale, pouvoir démontrer que notre formule basée sur la connaissance approfondie de notre public reste un atout majeur. À l’exception de deux ou trois émissions, les performances de TF1 sont en baisse. Ce n’est pas juste une satisfaction pour dire qu’on a un bon bulletin, mais c’était important de démontrer, cette année, malgré la douleur du plan de restructuration, que RTL a pu se barricader par rapport à un contexte commercial nouveau. Ce pari-là est gagné !

Ces investissements importants sur le local, c’est tenable ?

Quand on voit l’exemple de «Mariés au premier regard», on se dit que oui. Et pour la saison prochaine, on aura d’autres moments. C’est un choix, celui de protéger nos grilles. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’économies, notamment dans le coût à l’unité des émissions. Le travail est là aussi. Tout ça est prévu, entre autres, pour pouvoir continuer à investir dans les programmes. C’est le cas aussi pour le sport. Nous avons renouvelé la Coupe de Belgique ou la Champions League, et avec l’arrivée de la Nations League, à la rentrée, c’est un signe volontariste de montrer que RTL investit toujours. On n’a pas le choix, et c’est une manière aussi de se battre contre la fragmentation de l’audience (due à l’arrivée des chaînes «thématiques», par exemple, qui grappillent des petites parts de marché, NDLR) et les changements de consommation.

En deux mois, RTL Play a trouvé un public ?

C’est trop tôt pour avoir une étude correcte, mais nous sommes clairement dans les clous. Nous avons plus de 155.000 utilisateurs par mois, et plus de 1.120.000 vidéos consommées. Nous commençons petit à petit à proposer des programmes différenciés par rapport aux chaînes linéaires.

 

L’arrivée de «Top Models» sur RTL Play a fait réagir nos lecteurs…

«Top Models» est le type même de programme qui a un groupe de fans ultra-irréductibles, mais c’est aussi le type de programme qui est de moins en moins viable pour une chaîne de télé classique. Les audiences sont assez confidentielles (un peu plus de 30.000 téléspectateurs en moyenne, sur RTL-TVI, à midi, contre 125.000 fans pour «Les Feux de l’amour», au même moment sur La Une, NDLR). Ici, les objectifs sont différents et de loin de ceux d’une grille linéaire. Par contre, sur une plateforme VOD, cette série a très bien sa place. Je pense que tant bien que mal, les plus irréductibles trouveront le chemin de RTL Play. C’est juste une question de temps. Je comprends aussi les réactions des fans, on a tellement changé la série de place dans l’histoire des grilles de RTL. L’avantage  aujourd’hui, c’est que RTL Play va apporter une stabilité.

«RTL Info 19H» se porte bien, et le «13H» ?

«Le 19H» a repris du poil de la bête, et les écarts s’approfondissent par rapport au «19h30» de la RTBF. C’est vrai que «Le 13H» est challengé. On termine la saison en étant quand même leader. Mais cette petite contreperformance ne date pas de cette saison. Il faut reconnaître que c’est compliqué pour nous, dans ce contexte économique, d’investir dans un programme fort pour protéger notre JT de la mi-journée. C’est très erratique. Il y a des périodes où on repasse devant.

 

C’est une question de présentateurs ?

Non, je ne crois pas du tout à ça. J’ai toujours dit que le présentateur a son capital, c’est clair. Mais un bon présentateur appuyé par un bon journal donne une réussite d’ensemble. Je ne note rien, dans les résultats, qui soit lié à un visage du journal. Nous avons une stratégie de présentateur qui est globale. On mise sur une équipe, moins sur une starisation à l’extrême comme le fait la RTBF avec François De Brigode. L’approche est autre…

On a évoqué l’idée de le réduire à 15 minutes…

Ce n’est pas d’actualité.

Est-ce que l’arrivée de TMC va jeter des bâtons dans les roues de Club RTL et Plug RTL ?

Non, tout d’abord, la chaîne n’est pas disponible de la même façon partout : elle est payante chez certains opérateurs (Proximus, NDLR). Ensuite, il n’y a pas de véritables programmes concurrentiels. «Quotidien» est très parigot, comparé à «Touche pas à mon poste», par exemple. Les audiences du «Petit Journal» sur BeTV étaient assez limitées, ils bénéficiaient surtout d’une image forte, là oui. Mais TMC va participer un peu plus à cette fameuse fragmentation de l’audience, il ne faut pas l’ignorer.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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