Bien avant l’alphabet

Tablette sumérienne © Arte

Avec «L’Odyssée de l’écriture», un documentaire en trois parties à découvrir ce samedi dès 20h50, Arte nous propose un fabuleux voyage à travers le temps et le monde pour découvrir les origines et l’évolution de l’écriture.

Sumériens
Les premières écritures nous viennent des Sumériens. Vers 3300 av. J.-C., ce peuple de Mésopotamie (Irak actuel) met au point le premier système composé de 1.500 pictogrammes : à chaque signe correspond une image. Ils sont ensuite associés pour devenir des idéogrammes : un signe représente une idée (en associant le pictogramme de l’oiseau et de l’œuf, on obtient «fécondité»). Ceux-ci étaient tracés sur des tablettes d’argile grâce à des roseaux en pointe. Mais ce type d’écriture est rapidement simplifié. Les roseaux sont taillés en biseau, laissant une empreinte en forme de coin. C’est l’apparition de l’écriture cunéiforme, composée de «seulement» 600 signes. Non figuratifs, ils ont cette fois une valeur phonétique : un signe correspond à une syllabe et fonctionne sur le principe du rébus.

Égyptiens
Presqu’au même moment, les Égyptiens utilisent les hiéroglyphes. Leur attestation la plus ancienne date de 3200 av. J.-C. Alors appelée «Medouneter» (paroles divines), l’écriture égyptienne est composée de trois types de signes : des logogrammes (un signe = un mot), des phonogrammes (un signe = un son) et des déterminatifs (précisant la catégorie sémantique du signe). Les hiéroglyphes se lisent généralement de droite à gauche, mais le sens de la lecture est indiqué par l’orientation des têtes humaines ou d’oiseau.

Chine
Une écriture n’a presque pas changé en plusieurs millénaires : l’écriture chinoise. Selon la légende, c’est Cang Jie, scribe et ministre de l’Empereur jaune, qui l’aurait inventée en observant les traces de pattes laissées par un oiseau sur le sol. Les plus anciennes traces, datées de 1200 av. J.-C., ont été retrouvées gravées sur des omoplates de bovidés et des carapaces de tortues. Le chinois est composé d’idéogrammes et est aujourd’hui composé de 55.000 signes, mais en connaître 2.000 suffit pour lire le journal. En Chine, l’écriture est considérée comme un art, supérieur à la peinture : la calligraphie.

A, B, C…
Des traces d’une écriture alphabétique ont été découvertes dans la péninsule du Sinaï (Égypte) sur le site de mines de turquoise. Elles dateraient de 1800 av. J.-C. et seraient l’œuvre de Sémites ayant travaillé pour les pharaons. D’autres inscriptions, peut-être encore plus anciennes, ont également été retrouvées dans les régions du Liban et de la Palestine. Issu de ces premières tentatives, l’alphabet inventé vers 1000 ans av. J.-C. par les Phéniciens (habitants de l’actuel Liban) est cependant considéré comme l’ancêtre de presque tous les alphabets du monde. Sa grande innovation ? Faire correspondre un signe à un son, et non plus à un mot.

Extraits d’un article paru dans Télépro du 19/11/2020

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