Bibiane Godfroid, la Belge devenue «reine» de la télé française !
Après une jolie carrière dans le milieu de la télévision, l’ex-visage du «19h» de RTL-TVI s’apprête à tirer sa révérence. En exclusivité pour la Belgique, celle que l’on surnomme de «femme la plus puissante du PAF», se confie.
On ne peut pas démarrer cet entretien sans parler de vos débuts à Bruxelles, en 1983 sur RTL Télévision…
J’ai toujours voulu être journaliste, mais mon papa souhaitait plutôt que je fasse des études «sérieuses». Je l’ai écouté et c’est dans le droit que je me suis dirigée. Parallèlement, j’ai suivi des cours du soir à la maison de la presse, à Bruxelles pour devenir… journaliste. Et un des professeurs était Jean-Charles De Keyser, à l’époque correspondant pour RTL en Belgique. Après quelques tests, il m’a proposé de remplacer la correspondante «radio» avant d’enchaîner sur l’antenne pour le «JTL» sur RTL Télévision. À ce propos, je viens de découvrir sur Instagram (RTL Vintage, ndlr) un extrait d’un de mes passages sur l’antenne luxembourgeoise. Cela m’a beaucoup amusée.
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RTL-TVI voit le jour en septembre 1987 avec des infos toutes les heures, au grand désarroi des téléspectateurs qui ne reconnaissaient plus leur chaîne «familiale»…
J’oublie toujours les mauvais souvenirs (Rires). Nous avons immédiatement rectifié le tir et donné un ton particulier qui nous a permis de dépasser par la suite le JT de la RTBF.
En 1991, vous annoncez votre départ de RTL-TVI pour Canal J avant d’être nommée directrice des programmes de France 2 ! Quelle a été la touche Bibiane Godefroid sur la chaîne publique française ?
J’ai tout de suite fait en sorte que la station réponde à des critères de programmation privés. France 2 avait de beaux programmes mais ils étaient placés sans aucune réflexion par rapport aux habitudes de ses téléspectateurs. J’ai repris la méthode de Jean Stock (ancien directeur des programmes de RTL Télévision, ndlr) qui était un des premiers à regarder ce qui se faisait à l’étranger et à diffuser les mêmes programmes tous les jours pour fidéliser le public. J’ai aussi apporté quelque chose qui se faisait en Belgique : placer une série américaine en première partie de soirée. C’était «Urgences». Cela a été très critiqué à l’époque car j’avais osé supprimer le sacro-saint film de 21h. Je me souviens aussi d’une très belle collaboration avec Nagui et Mireille Dumas.
Début des années 2000, vous retournez en quelque sorte dans la maison RTL via la société de production «Fremantle».
Et j’ai eu la chance de produire un nouveau type de programme : le réel avec des anonymes et non des stars et des présentateurs TV. On a mis à l’antenne «L’Amour est dans le pré», «D&Co», «Super Nanny» et toutes les émissions culinaires, notamment celles de Cyril Lignac. Je suis arrivée à un bon moment, je l’avoue. Il y a eu aussi «Nouvelle star» avec Christophe Willem et Amel Bent.
Sans oublier «Le Meilleur pâtissier», un des gros cartons de RTL-TVI !
Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai discuté avec Cyril Lignac qui me disait que la pâtisserie restait une des plus grosses audiences de M6. Cette émission a réussi à s’adapter au fil des saisons.
C’est également vous qui avez lancé les carrières de Cristina Cordula et Stéphane Plaza.
Encore une fois, j’ai repris mes idées de «télé du réel» avec pour la mode dans «Les Reines du shopping», Cristina, une ex-mannequin, et pour «Maison à vendre», Stéphane, un agent immobilier. J’ai réussi à trouver les bons «incarnants» qui font ces programmes et qui racontent des histoires. Pour Stéphane Plaza, je peux vous dire qu’il est comme à l’antenne : un sacré gaffeur qui casse tout ce qu’il touche (Rires). Il n’a pas besoin de jouer un personnage.
Après la télévision, vous avez pris un risque en produisant des séries quotidiennes…
Je tiens à saluer les équipes de TelFrance qui ont produit, avant mon arrivée, «Plus belle la vie». Avec TF1, on a pris un risque en plaçant une fiction en avant-soirée («Demain nous appartient») avec des studios, des décors à construire et des années pour amortir les coûts. Avec mes équipes chez Newen, c’est un pari réussi.
Un petit mot sur l’arrivée de Michel Sarran dans une de vos autres productions : «Ici tout commence» ?
C’est une très bonne idée. Michel est très apprécié des téléspectateurs. Sa présence signifie bien que la cuisine a retrouvé ses galons grâce à une émission qu’on a mis sur M6 et RTL-TVI : «Top Chef».
Regardez-vous d’autres séries ?
Je ne fais que ça (Rires). Là, je suis la nouvelle saison de «Dexter : New Blood». Quel pari osé de revenir avec une série qui s’était arrêtée auparavant. J’adore aussi «Undercover», une fiction produite par des Belges, en Flandre.
Vous allez bientôt vous retirer de la vie active pour le plus grand plaisir de vos petits enfants…
C’est vrai que j’ai un agenda, pour le moment, surchargé, mais je serai toujours une mamy active. J’ai 5 petits-enfants que je vois quasi tous les week-ends à Paris. Quand j’entendais mes amis me dire : «tu verras, ta vie va changer avec les enfants de tes enfants, c’est un amour différent», c’est bien vrai.
De toute cette carrière, de quoi êtes-vous la plus fière ?
Ce n’est pas un programme, mais plutôt ces jeunes auxquels j’ai mis le pied à l’étrier et qui sont aujourd’hui des cadres dans des grandes chaînes de télévision et sociétés de production.
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