Benjamin Maréchal : «Les enjeux humains sont énormes»
C’est en médiateur que le journaliste se pose dans «La Guerre des voisins», dès mercredi à 20h30 sur RTL tvi.
Les disputes entre voisins, ce n’est pas neuf en télévision. Mais l’audience est au rendez-vous. Le succès d’«Images à l’appui», le lundi soir sur RTL tvi, en est une belle preuve. Pour «La Guerre des voisins», Benjamin Maréchal tente de ramener de la sérénité au sein d’un conflit de voisinage et de trouver une solution. «Spoiler alert» : le succès n’est pas garanti !
Quel est le concept du programme ?
Nous nous trouvons au milieu de guerres qui ont pris des proportions intenables. Ce sont des gens habitués à vivre côte à côte et qui, depuis des années, sont en conflit devant la justice ou s’invectivent via les réseaux sociaux. Ils ont embrigadé d’autres voisins et créé des clans. L’enjeu est de les ramener autour de la table.
Vous évoquez des «proportions intenables»…
Ce ne sont pas des guéguerres dues à de petites nuisances, comme du tapage nocturne ou des pas trop bruyants à l’étage supérieur. Nous sommes face à de vraies souffrances. Les situations sont tellement difficiles que ces gens ont tout essayé. Ils ont fait l’objet de reportages dans les journaux, ils sont passés à la télé ou ils ont milité sur les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs comme ça qu’on les a trouvés. Par exemple, cette dame qui devient dingue à cause des sapins de son voisin : ils sont 60 cm trop hauts et font de l’ombre à ses panneaux solaires. Aucune solution n’a pu être dégagée, que ce soit via la police, en médiation, en justice… En fait, ces gens ne nous accueillent pas parce que nous sommes RTL, mais parce qu’au stade où ils en sont, il faut tout essayer.
La télé peut aider ?
Quand nous débarquons chez eux, c’est pour faire de la télé. Mais nous rencontrons des gens vivant une souffrance inimaginable. L’un d’eux a été agressé par son voisin avec un taille-haie… Ce n’est plus de la télé, les enjeux humains sont énormes.
D’où vous vient cette fibre médiatrice ?
Ce n’est pas le genre de choses qu’on peut faire quand on entame sa carrière, à 20 ans. Il faut avoir abordé des questions de droit, de loi et de consommation, avoir une propension à l’écoute et ne pas être dans le «béni-oui-ouisme». Je dois pouvoir opposer des réalités ou des arguments, même à une victime. Il faut des outils et du vécu.
Comptez-vous des réussites dans vos médiations ?
Le téléspectateur doit comprendre que la victoire n’est pas la résolution du conflit. Elle se calcule en gramme, au millimètre… bref au détail. Quand une personne décide d’avancer ne fût-ce que de quelques centimètres, alors que la situation est au point mort depuis des années, c’est déjà un bel exploit. C’est dingue de se dire qu’on a réussi à faire s’asseoir autour d’une table des personnes qui ne se sont plus adressé la parole depuis très lontemps, alors que leurs portes sont distantes de quelques mètres.
Cet article est paru dans le Télépro du 26/9/2024
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