Bénédicte («Vu à la télé» sur RTL-TVI) : «Le public nous colle une étiquette politique sans nous connaître !»

Bénédicte (à gauche) et Muriel sont les amies inséparables de "Vu à la télé" © RTL/NES
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Ce dimanche, c’est la dernière émission de la 12e saison avec vos canapés télé préférés, sur RTL-TVI. L’occasion de rencontrer la Liégeoise Bénédicte, meilleure amie de Muriel, de Neupré.

Il faut l’avouer, Bénédicte et Muriel sont les deux langues de vipères de «Vu à la télé». Jamais à court d’un bon mot ou d’une petite pique, elles commentent ce qu’elles voient avec humour et souvent finesse. Plus réservée, Bénédicte (celle toujours à la gauche de l’écran) est professeure, et les deux Liégeoises se connaissent depuis plus de 20 ans.

Comment vous êtes-vous retrouvée dans l’émission ?

Avec mon fils, nous avions participé à un casting pour une autre émission, et comme nous n’avions pas été pris, plus tard, on nous a rappelés pour participer en tant que famille monoparentale dans un nouveau programme. Mon fils n’a pas voulu faire partie de ce concept-là. C’est un ado, et il avait peur par rapport à la réaction de ses copains… J’avais un rendez-vous pour le casting de «Vu à la télé», et j’y suis allée avec ma meilleure amie, Muriel. Au départ, ils ne voulaient pas d’amies, et finalement, la production nous a tout de même prises.

Le concept de parler de la télé vous plaisait ?

Au début c’était quelque chose de nouveau, surtout à notre âge… Et voyant que les gens nous renvoyaient de la sympathie, on a voulu continuer.

Vous vous êtes prises au jeu…

Tout en restant à notre place. Nous sommes des quidams. Nous ne sommes pas devenues des stars. C’est un peu dommage d’ailleurs ! (Rires)

On vous reconnaît ?

N’importe où… Au magasin, au restaurant… Là, c’est intéressant parce que on a systématiquement les pousse-cafés qui arrivent. On nous demande souvent des photos surtout.

Ça vous dérange ?

Je me vois mal dire non. Qui suis-je pour répondre «non». Ça ne me dérange pas tant que c’est demandé gentiment et qu’il n’y a pas de moquerie.

Et du côté des animateurs télé, vous avez déjà eu des retours ?

J’ai une anecdote… On regardait et commentait «Les Héros du gazon» (RTBF). Par la suite, on avait demandé la personne qui était un peu la vedette de la série (Philippe Leclercq, NDLR) comme ami sur Facebook, et il n’a jamais accepté. Il n’a pas dû apprécier nos commentaires… C’est la seule fois où il y a eu un petit couac.

Vos commentaires sont sincères, ou après 12 saisons, vous en remettez une petite couche ?

Non. Avec Muriel, on se connaît depuis tellement longtemps qu’entre nous, c’est du ping-pong. Rien n’est préparé. Ça sort tout seul…

Quel est votre programme préféré ?

Pour le moment, il n’y a pas grand-chose qui m’attire. Je suis très branchée sur Netflix, plutôt pour voir des séries. Là, j’ai vraiment envie de connaître la fin rapidement ou j’attends impatiemment les nouvelles saisons.

Et quelle émission aimez-vous commenter ?

Ça dépend de la façon dont les sujets sont traités. En fait, tout est bon à être commenté. Mais je me souviens de la capsule «Tout est vrai ou presque» sur ARTE qui était géniale.

À l’inverse, il y a des émissions que vous n’aimez pas regarder ?

Je n’aime pas trop de réagir au Télévie. Ça va d’office me faire pleurer, et Muriel va dire que je suis trop larmoyante. Les sujets sur les animaux maltraités non plus, et ce qui a trait aux problèmes de racisme.

Vous avez déjà refusé des choses ?

Quand on a vu le programme, et qu’on n’a rien à y dire, on le dit. Commenter l’actualité ou un procès, c’est parfois limite… On a le droit de dire «non», mais on a le choix aussi.

De Muriel ou de vous, qui a la main mise sur la télécommande ?

C’est plutôt moi. Mais c’est souvent Muriel qui a le dernier mot, surtout à la télé. On a tendance à garder ce que dit Muriel qui est plus cassante que moi. Niveau répartie, y a pas photo. Sinon, c’est moi qui fait la sélection du programme que l’on va regarder, mais je sais d’avance que Muriel n’aimera pas.

Après 12 saisons, vous n’êtes pas lassée ?

Avec le confinement, il y avait longtemps que l’on n’avait plus tourné, mais depuis que ça a repris, nous sommes toujours motivées. C’est vrai que niveau programmes, c’est un peu décevant, mais c’est comme ça pour toutes les chaînes. On attendait les programmes de rentrée, mais ça ne change pas beaucoup… Et c’est vrai que ce n’est pas ce qui m’agrée actuellement.

La télé a changé par rapport aux débuts de «Vu à la télé» ?

La télé, je ne sais pas, mais nous on doit faire de plus en plus attention à ce qu’on dit. On ménage nos paroles. Un mot mal placé pourrait très vite être mal pris. On essaie vraiment de faire attention à ce qu’on dit.

Avez-vous déjà eu des problèmes ?

C’est plutôt au niveau politique, et ça nous a perturbées. On nous a imaginées dans une couleur de parti qu’on n’était pas. Et pour tout dire, c’était vraiment le contraire de ce que je suis. Je ne sais pas d’où ça vient et ce qui a pu laisser penser les gens ça.

Avec Muriel, vous êtes inséparables ?

Nous nous sommes rencontrées en boîte de nuit, il y a 20 ans. On a continué à faire des sorties ensemble. D’ailleurs, elle fait partie de ma bulle du covid.

Quel est son défaut ? Sa qualité ?

C’est à la fois une qualité mais aussi un défaut : c’est quelqu’un de très franc, mais qui a le cœur sur la main. C’est une vraie grande sœur pour moi.

Et vous ?

Je ne suis pas du tout franche à ce point-là, mais il est clair que Muriel peut compter sur moi.

Si «Vu à la télé» revient, vous serez toujours partante ?

Oh oui, vous risquez de nous voir jusqu’à notre pension, comme les personnes qui commentent depuis un home ! (Rires) On va prendre leur place…

Entretien : Pierre Bertinchamps

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