Barbara Louys : «Me retirer l’animation de « C’est du belge » est un choix de la RTBF» (interview)

Barbara Louys : «Me retirer l'animation de "C'est du belge" est un choix de la RTBF» (interview)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

L’animatrice quitte la coprésentation du magazine des têtes couronnées pour effectuer plus de reportages de terrain. Un choix qui ne semble pas si assumé que cela…


Pourquoi abandonner la présentation pour faire du reportage ?

C’est un choix de la RTBF. Moi, je n’abandonne rien. La chaîne a voulu changer, et a décidé de mettre Gérald en studio, chez lui, dans son appartement. J’accepte cette décision et je la respecte. J’étais très heureuse de faire de la présentation. Je le serai toujours pour les grands directs. Je suis sereine par rapport à tout ça. J’ai énormément de projets, et il y a plein de choses qui m’animent et m’épanouissent…

On évoquait un «cap de la quarantaine»…

C’est vrai qu’on ne peut pas tout faire dans la vie. Il y a parfois des choix à faire. Le reportage me plaît énormément, et l’animation aussi. Je pense qu’il y avait une envie de changement pour les dix ans du programme. La façon dont il évolue n’est plus de mon ressort. Mon objectif est toujours que l’émission vive, et qu’elle plaise aux téléspectateurs.

Vous allez avoir un autre programme en compensation ?

Non. On ne parle pas de compensation. Tout reste à définir par rapport à la nouvelle formule.

Vous vous souvenez de la toute première de «C’est du Belge» ?

Presque comme si c’était hier… Je viens de revoir les images, et je me trouve mignonne, peut-être un peu gourde. Genre, je me la joue princesse… (Rires) On sent que Thomas Van Hamme et moi, nous nous mettons dans un rôle de présentation, et c’est mignon. On savait qu’on s’attaquait à un domaine dans lequel nous n’avions pas une grande expertise. On avait envie d’être très respectueux. On avait hésité sur beaucoup de choses. C’était un exercice de style difficile parce qu’en plateau, dans un studio, c’est très compliqué de garder un certain naturel. Avec le recul et quand je me vois avec dix ans de moins, cette petite nana, je la trouve «mimi».

D’où vient l’idée ?

C’est mon projet, que j’ai d’ailleurs déposé à la SABAM. Je l’ai présenté à toute la direction de la RTBF. J’avais analysé les audiences de «Forts en tête» (ndlr : le jeu qu’elle avait présenté au début des années 2000 avec Jacques Mercier), et j’avais remarqué que les sujets royaux marchaient très bien. Les programmes comme «Saga» (TF1/RTL) performaient aussi. J’ai fait un petit mélange… Comme «Forts en tête» s’arrêtait, j’avais cherché comment faire une émission sur le patrimoine qui aurait une adhésion forte du public. La meilleure formule, c’est de parler d’histoire au travers de personnalités royales.

On voit beaucoup de bêtisiers avec Thomas Van Hamme, moins avec Gérald Watelet. Il y a plus de sérieux depuis la nouvelle formule ?

C’est vrai qu’on riait plus avec Thomas. C’était un véritable two-men show avant les enregistrements. C’était un jeu entre nous. On se charriait et ça partait en vrille, jusqu’au démarrage de l’émission. On devrait compiler ces images parce que ce sont véritablement les meilleurs moments, et qui ne pourraient pas être diffusés avant 22 heures. (Rires)

Le départ de Thomas Van Hamme a été un déchirement professionnel ?

C’était un moment difficile et déstabilisant. On venait de terminer la présentation du mariage de Kate et William. On se retrouve sur le parking et il me dit : «Je dois te dire quelque chose… je quitte la RTBF». Là, d’un coup, je me suis posé pas mal de questions sur l’avenir de «C’est du Belge». Le choix de Gérald était logique… Je reconnais que la période a été assez spéciale.

Vous voyez «C’est du Belge» encore exister dans dix ans ?

Aucune idée. Le téléspectateur est friand de sujets sur la royauté, et sur ce que la Belgique fait de bien. Les retours sont toujours très bons. L’émission m’a apporté une notoriété incroyable. C’est un cadeau pour moi. Je ne sauve aucune vie, et pourtant, j’ai la gentillesse des gens. Je prends toujours du plaisir à répondre aux sollicitations du public pour un autographe ou une petite discussion en dehors des studios. Je reste lucide par rapport au métier.

Si on vous donne carte blanche à la RTBF, vous aimeriez faire quoi ?

J’aime la musique, mais ce n’est pas mon truc. Le ciné non plus… Ma passion, ce sont les histoires de personnes qui lancent des projets. Les créateurs me fascinent, et je les fréquente de plus en plus. Leur foi, leur patience et leur positivisme, j’adore. Je suis très fière d’être Belge, surtout avec des personnes comme celles-là. Nous sommes dans un petit pays qui se démène pour que nos créations rayonnent dans le monde. Je suis fière de mettre en avant tout cela. Si je devais faire autre chose, je raconterais toutes ces histoires-là…

Et un livre ?

Pourquoi pas… J’ai plein d’idées de livre. Tout vient à point à qui sait attendre. J’ai déjà commencé l’écriture d’un livre que j’ai mis en suspens, mais j’ai plein de projets. Mes 40 ans vont être fabuleux…

Entretien : Pierre Bertinchamps

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici