Banksy : artiste satirique, identité secrète

«Love is in The Air (Flower Throwers)» (Le Lanceur de fleurs), de Banksy © Isopix
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Ce jeudi à 22h30 sur La Une, «Doc Shot» met un coup de projecteur sur le parcours de l’artiste le plus populaire du «street art».

Le 5 octobre 2018, la société de vente aux enchères Sotheby’s de Londres vend, pour 1,2 million d’euros, l’une des œuvres les plus célèbres de Banksy. Après un coup de marteau, la toile «Girl With Balloon» glisse à travers le bas du cadre et se déchiquette à moitié. Le lendemain, le «street artist» met en ligne, sur son compte Instagram, une vidéo expliquant le processus d’autodestruction, et ce, accompagnée d’une citation de Picasso : «The urge to destroy is also a creative urge» (traduction : «L’envie de détruire est aussi une envie créative»).

Quelques jours plus tard, Sotheby’s confirme dans un communiqué que l’acheteuse de la toile souhaite tout de même l’acquérir. D’abord choquée, elle réalise détenir «un bout d’histoire de l’art». Pour l’occasion, l’œuvre, considérée à présent comme performance, est renommée «Love Is in the Bin» («L’Amour est dans la poubelle»).

Le Lanceur de fleurs

Cette fresque, créée en 2003 dans les rues de Jérusalem, est devenue un classique du street art. À la fois poétique et politique, l’œuvre réalisée à l’aide de pochoirs représente un manifestant masqué lançant un bouquet de fleurs à la place d’une bombe. Chargée en symbolique, la peinture nommée «Love Is in the Air (Flower Throwner)» est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. Elle est aujourd’hui l’une des œuvres les plus cultes de Banksy. Si l’agence représentant l’artiste, Pest Control Office, avait déposé une marque pour ce pochoir auprès de l’Union européenne, celle-ci lui a été retirée. En effet, l’œuvre ne pouvait être certifiée «Banksy» étant donné le secret sur son identité. En justification, l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle a déclaré que «Banksy a choisi de rester anonyme et, le plus souvent, de peindre des graffitis sur la propriété d’autres personnes sans leur permission, plutôt que de les peindre sur des toiles ou sur sa propre propriété». L’artiste mondialement connu perdra-t-il la propriété de ses œuvres ? Affaire à suivre…

Banksy à l’ère covid

Cette année, confinement oblige, Banksy a, lui aussi, télétravaillé. Le 15 avril dernier, l’artiste a dévoilé des images de son appartement sur son compte Instagram. «Ma femme déteste quand je travaille à la maison», a-t-il écrit, postant cinq photos d’une horde de petits rats saccageant sa salle de bains. L’un d’eux, enfermé dans un miroir, décompte les jours avant sa sortie. Trois mois plus tard, les rongeurs étaient de sortie. Ils se baladaient dans le métro londonien, éternuant, s’amusant avec des masques buccaux et du gel hydroalcoolique.

Extraits d’un article paru dans Télépro du 08/10/2020

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