«Bad banks» saison 2 : l’argent à mort !

Mai Duong Kieu, Albrecht Schuch et Paula Beer © Isopix

Dans la deuxième saison du thriller «Bad Banks» (à découvrir dès ce jeudi à 20h55 sur Arte), le vieux monde des banques se confronte, dans un duel sans merci, aux jeunes start-up de la finance. Entretien avec le créateur de la série, Oliver Kienle.

Comment avez-vous conçu les enjeux de cette deuxième saison ?

Oliver Kienle : Dans la mesure où la première saison traitait d’une crise financière, la deuxième devait de nouveau mettre en scène un désastre. Cette fois, je l’ai voulu plus intimiste. Chaque personnage est ainsi confronté à des drames et vit en quelque sorte une “catastrophe émotionnelle”. Par ailleurs, la première saison évoquait les banques d’investissement à l’ancienne. Pour la suite, je devais trouver un sujet ancré dans l’industrie financière qui soit pertinent aujourd’hui, voire tourné vers le futur. C’est le cas avec les “fintech”, ces start-up qui réinventent la finance à l’aide des nouvelles technologies. Un expert travaillant dans ce secteur m’a orienté sur le développement durable. Ce phénomène constitue la clé de la deuxième saison : comment les fintech peuvent-elles trouver un équilibre entre profit et préservation de la planète ?  

Est-ce de la fiction ou bien ces enjeux sont-ils réellement connectés ?

Le thème du développement durable s’avère crucial pour les fintech. De nombreux jeunes travaillent dans cette branche et ont une manière différente d’envisager leur futur et celui de la Terre. Il en va de même pour la nouvelle génération qui intègre l’industrie financière classique. La deuxième saison met aussi en scène ce combat entre les anciens et les modernes. Les vétérans de Global Invest à Francfort ne pensent pas plus loin que dans dix ans et cherchent la stabilité, tandis que les jeunes banquiers berlinois veulent changer les choses car ils ont conscience que le système actuel ne fonctionnera pas à long terme. Cela m’intéressait aussi de montrer le contraste entre Francfort et Berlin, deux villes aux antipodes l’une de l’autre. J’aimais l’idée que les banquiers de Francfort viennent dans la capitale, en pleine évolution, pour investir dans le développement durable à travers les fintech. 

Comment avez-vous fait évoluer le personnage principal de Jana, brillamment interprété par  Paula Beer ?

Le plus difficile a été de ne jamais essayer de la rendre aimable, mais de donner au public la chance de comprendre cette banquière avide de succès. Le fait qu’elle soit très jeune implique qu’elle puisse encore changer et devenir meilleure, à condition de faire les bonnes rencontres. Le thème central de cette deuxième saison réside dans la manière dont Jana va réussir à évoluer dans une société elle-même en mutation.

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