Avec l’opération HOPE, la RTBF s’engage contre le harcèlement scolaire

Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

La chaîne publique et la Fédération Wallonie-Bruxelles, main dans la main, pour sensibiliser, parents, professeurs et élèves.

Ce lundi 4 novembre, la RTBF et la Fédération Wallonie-Bruxelles ont lancé l’opération «HOPE» pour Harcèlement, on s’y Oppose et on en Parle Ensemble.

L’objectif est de conscientiser enfants, parents et écoles à la problématique du harcèlement scolaire, qui touche principalement les jeunes entre 8 et 15 ans. HOPE est inspirée par STIP IT, la campagne de la VRT identique dans les écoles flamandes, et qui existe depuis 2012.

«Nous sommes au cœur des missions de service public, et c’est un combat commun», explique Valérie Glatigny, Ministre francophone de l’Éducation et de l’Enseignement de promotion sociale. «C’est d’une importance cruciale de travailler sur cette problématique.»

C’est interdit !

«Il faut rappeler que le harcèlement est interdit, et qu’il ne peut pas être toléré dans nos établissements scolaires. Aucun comportement ne doit passer sous les radars. 1 élève sur 5 est la cible de comportements de harcèlement et 1 sur 3 est concerné par la problématique, que ce soit en tant qu’auteur, témoin ou élève-cible. C’est interpellant, et il faut imaginer l’impact sur le résultat scolaire de l’élève et sur son état de dépression qui peut mener au suicide. Un enfant harcelé a 4 fois plus de risques de faire une tentative de suicide à l’adolescence.»

L’opération HOPE va durer jusqu’au 15 novembre 2024, et si elle a lieu en novembre (la pendant flamand se déroule à la rentrée scolaire, en septembre), c’est pour coller avec la Journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire qui a lieu le 1er jeudi de novembre (soit le 7 novembre, en 2024).

Concrètement, HOPE veut faire adhérer les enfants à une charte de valeurs contre le harcèlement. À ce stade, 400 établissements scolaires francophones ont répondu à l’appel. Les élèves sont appelés à signer une charte dans leur école pour s’engager contre le harcèlement. Ce texte visera à sensibiliser les élèves aux signes et aux dangers que représente le harcèlement. Avec l’espoir que cette action amène les établissements scolaires à s’engager structurellement et durablement dans la lutte contre ce fléau.

Derrière «HOPE», il y a 4 actions à mener : combattre le harcèlement en s’y opposant fermement ; favoriser la communication ouverte et sans tabou ; briser le silence ; et participer à l’action collective en coloriant 4 points sur le dos de la main pour que l’engagement soit visible. Ce symbole des points de couleurs sur le dos de la main traduit l’engagement des enfants à s’opposer au harcèlement.

Campagne en télé

Tous les médias de la RTBF seront mobilisés. En télé, on découvre sur La Une, tous les soirs, avant le JT de 19h30, une capsule de témoignages avec des personnalités comme Loïc Nottet, Thalya Culot (championne du monde de boxe thaï), Héléna Bailly ou Lanna De Palmaert (Emma dans le film «TKT») ayant été la cible de harcèlement et qui ont accepté de s’exprimer.

Le vendredi 8 novembre, la chaîne diffusera le film «Le Jour où j’ai brûlé mon cœur». Inspiré de faits réels et librement adapté du roman «Condamné à me tuer» de Jonathan Destin, il raconte comment un adolescent décide d’en finir avec la vie en s’immolant par le feu. Ses parents découvriront qu’il était victime de harcèlement par ses camarades du lycée. Les professeurs, passifs, entreprennent une véritable remise en question…

Dédiée aux enfants, Auvio Kids TV diffusera la série «BAN». Destinée aux enfants de 8 à 10 ans, «BAN» mixe prises de vues réelles et animation, et aborde des histoires réalistes d’enfants confrontés au harcèlement scolaire. Il y aura aussi la série canadienne «Marc-en-peluche» qui traite du harcèlement scolaire et de l’adolescence. Et bien sûr, un numéro spécial de «Viens, je t’explique», le mercredi 13 novembre. Évidemment, l’équipe des «Niouzz» sera sur le pont les 15, 16 et 17 novembre avec des éditions spéciales sur La Trois et La Une.

Sur La Trois, le documentaire «Nos vies d’après» (11/11) fait entendre la souffrance d’adultes qui ont été des élèves harcelés. Dix, vingt ou trente ans plus tard, le traumatisme est bien réel. En radio, plusieurs émissions de La 1ère reviendront sur la thématique.

Une chaîne de l’espoir

Le point d’orgue de la première édition de HOPE aura lieu devant la Gare Centrale de Bruxelles, le 15 novembre, par la mobilisation de plus de 400 enfants qui seront présents, danseront et formeront la plus grande chaîne de l’espoir HOPE pour témoigner de leur engagement à dire stop au harcèlement. De quelle longueur sera-t-elle ? Combien d’enfants de la Fédération Wallonie-Bruxelles auront signé la charte contre le harcèlement ? Révélation des chiffres sur le compteur en direct dans le JT de 13h00…

«Le harcèlement est un sujet préoccupant, et je suis inquiète par le jeune âge de certaines victimes et de leur harceleurs», détaille Jacqueline Galant, Ministre des Médias. «Ce combat est collectif, et je suis heureuse que la RTBF s’associe à la Fédération. C’est une mission fondamentale du service public, via l’éducation aux médias. Son département Jeunesse est essentiel pour véhiculer la bonne information auprès de nos jeunes et pour leur donner un esprit critique et analyser les messages qu’ils reçoivent.»

«Nos jeunes ont des difficultés, aujourd’hui, d’exprimer ce qu’ils ressentent quand ils sont harcelés. Il faut développer ce genre d’initiatives et promouvoir les synergies avec la Fédération», conclut la ministre. L’opération n’est pas un one-shot et elle est appelée à revenir tous les ans.

Le parrain 2024 est le chanteur carolo Loïc Nottet, qui dénonce la stigmatisation dont il a été la cible, dans son titre «Danser». Plus qu’un hymne, un cri d’espoir…

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