Un nouveau concept d’émission politique débarque ce mercredi soir à 20h25, sur la RTBF. Et on ne s’en cache pas, on s’est inspiré de ce qu’il se fait ailleurs.
Le duo de «Jeudi en prime», Johanne Montay et François De Brigode, propose une nouvelle émission politique centrée sur une personnalité. Pour ne pas dérouter le téléspectateur, on promet un certain rythme et du rentre-dedans, avec bien sûr la bonne phrase qui fera la une de la presse du lendemain !
«Des paroles et des actes» version belge
La production ne s’en cache pas, l’inspiration a été trouvée chez nos voisins, sur France 2. «Des paroles et des actes», l’émission politique mensuelle de David Pujadas, a été prise en exemple.
Mais la RTBF va transformer le concept à sa sauce. L’émission sera chapitrée. «On va aller dans des endroits symboliques, liés à des thématiques par exemple, le milieu de l’entreprise», explique Thomas Gadisseux. «On reviendra aussi sur des thèmes à propos desquels on a beaucoup parlé durant la campagne. Et il y aura des interviews, avec différents intervenants. Là aussi, il y aura des thèmes spécifiques.»
Les deux journalistes politiques seront aidés par des chroniqueurs maison, comme Bertrand Henne (de Matin Première) ou justement, Thomas Gadisseux, qui a planché sur le concept aussi, ainsi que des journalistes venus de la presse écrite.
Charles Michel demandeur
Un an après les élections, le but avoué est de faire le point, alors que le climat politique est assez tendu. «Il y a pas mal de questions que la population se pose», explique Thomas Gadisseux. «On se rend compte aussi que les réformes sont complexes même si tout n’est pas forcément noir. Mais il faut prendre un peu le temps d’expliquer le pourquoi du comment et les conséquences dans la vie du citoyen, que ce soit dans le domaine financier ou sociétal».
C’est la RTBF qui est allée frapper à la porte du 16, rue de la Loi. Et de son côté, le Premier ministre était plutôt demandeur que l’on fasse son bilan, un an après les élections, surtout à une heure de grande écoute, et dans un format plus long que les interviews politiques traditionnelles.
Mais les choses sont claires : le Premier ministre ne sera pas dans une sorte decommunication gouvernementale à grande échelle. «On va le mettre face à ses contradictions, mais pas que. L’idée est d’avoir une émission très pédagogique même quand on expliquera un paradoxe, l’incidence de celui-ci.»
Un débrief et du fact checking
Le programme sera scindé endeux. Il y aura une première partie qui s’appelle «L’Interview», qui durera 50 minutes. Et ensuite, un débriefing d’une demi-heure, dans la foulée de l’émission et qui sera pilotée par Thomas Gadisseux, avec des chroniqueurs et du fact checking.
«On espère qu’il y aura de l’info et des explications neuves, notamment sur la réforme des pensions ou fiscale. On décortiquera ces nouvelles infos et on reviendra surles déclarations les plus marquantes», annonce le journaliste.
Charles Michel face à ses responsabilités
Il y a un an, Charles Michel était encore député et président de parti. Est-ce qu’interviewer un Premier ministre change quelque chose ? «Sur la forme, ça ne change pas grand-chose. Par contre, on se trouve face à une personne qui dirige une coalition. Ce n’est plus la même stature. Charles Michel doit défendre aussi la position de la N-VA au sein de son gouvernement. Il se trouve aussi parfois face à certaines contradictions quand d’un côté, il défend des propositions en tant que président du MR, et qu’aujourd’hui, il doit quasi les renier dans la coalition au pouvoir», conclut Thomas Gadisseux.
«L’Interview de Charles Michel» est une événementielle qui servira un peu de test avant de peut-être devenir le digne successeur de feu «Répondez @ la question», la saison prochaine.
Pierre Bertinchamps
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