Autopsie en série : acteur ou mannequin ?

Autopsie en série : acteur ou mannequin ?

Les cadavres autopsiés dans les séries sont-ils «interprétés» par des comédiens ou des mannequins ?

À chaque diffusion «Les Experts», «NCIS : Enquêtes spéciales», «Bones» ou encore «Esprits criminels» sont des cartons d’audience. Ces séries policières sont, en terme d’audimat, des gages de réussite pour les chaînes. L’occasion pour telepro.be de se demander qui sont, dans ces feuilletons, les cadavres autopsiés : des acteurs ou des mannequins ?

Un mannequin dans certains cas…

Depuis plus de dix ans, le spécialiste en maquillage Matthew W. Mungle travaille pour «Les Experts». «Si dans une scène, le médecin légiste doit ouvrir un cadavre ou sortir ses organes, on utilise un mannequin auquel on ajoute la tête du comédien», détaille-t-il. «Quand le cadavre n’est pas trop endommagé, on travaille avec un figurant. Mais comme il ne peut pas retenir son souffle indéfiniment, nous préférons opérer avec des acteurs professionnels.»

De «Edward aux mains d’argent» à «X-Files»

Né dans l’Oklahoma, Matthew W. Mungle arrive à Hollywood en 1977 et rentre au Joe Blasco’s Make-Up Center, l’une des meilleures écoles de formation des maquilleurs du secteur audiovisuel. Il fait ses débuts sur de petites productions, où il apprend à travailler vite, avant de collaborer à son premier grand succès, «Edward aux mains d’argent», de Tim Burton. En 2000, il est chargé de concevoir les maquillages et les effets prosthétiques de la série «X-Files, aux frontières du réel».

«Il a fallu faire quatre corps différents»

Ironiquement, Matthew W. Mungle ne supporte pas la vue du sang, ce qui rend ses travaux de recherche particulièrement fastidieux. Afin de parvenir au plus grand réalisme possible, l’un des grands points forts de plusieurs séries policières, il doit décortiquer les photos de vraies scènes de crime de la police. «Je me rappelle une fois où nous avions dû maquiller un type qui s’était fait tirer dessus en plein visage et dans l’abdomen», confiait-il à nos confrères de La Dernière Heure. «Il a fallu faire quatre corps différents : juste après le tir, la rigidité cadavérique, le gonflement puis la décomposition. Ce fut un gros travail mais le résultat était superbe.»
Sébastien Varveris

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