Audrey Fleurot («Infiltré(e)» sur France 2) : «Des aventures que je ne m’autoriserais pas à vivre en réel»
Bien loin de «HPI», elle se retrouve infiltrée dans un réseau de dangereux trafiquants !
Dès ce lundi à 21h10, France 2 propose «Infiltré(e)» une minisérie policière de six épisodes avec Audrey Fleurot. La comédienne interprète Aurélie, une chimiste dans la police obligée d’infiltrer un réseau qui inonde le marché d’une terrible drogue de synthèse.
Pourquoi avez-vous accepté le rôle d’Aurélie ?
En fait, c’était l’envie de rebosser avec l’équipe du «Village français» qui m’a incitée à dire oui. Depuis un bon moment, Jean-Phi (le réalisateur Jean-Philippe Amar, ndlr) et moi cherchions un projet commun. Travailler avec lui était rassurant car j’avais gardé un souvenir marquant du «Village français», à la fois une aventure et une série de grande qualité.
Pouvez-vous nous définir le profil d’Aurélie ?
À l’origine, Aurélie n’est pas du tout faite pour ce job. Elle n’a rien d’un casse-cou et n’a aucune envie d’y aller. Depuis quinze ans, elle a consacré sa vie à son boulot de chimiste et à son fils. Rien d’excentrique ne pimente son quotidien, tout est carré, prévu et contrôlé. Elle a eu beaucoup de mal à mettre en place cet équilibre fragile et n’a aucune envie d’accepter une situation dangereuse où elle peut se faire tuer.
Quels sont les éléments qui vous ont séduite dans ce personnage ?
J’aimais l’idée de jouer deux facettes très différentes d’une seule et même personne. Depuis la mort de son conjoint, cette femme ne vit que pour son fils avec lequel elle entretient une relation fusionnelle. À partir du moment où elle s’infiltre, elle se révèle à elle-même en se découvrant une autre personnalité. J’aime les personnages «borderline» qui se lancent dans des aventures que je ne m’autoriserais pas à vivre en réel.
Comment avez-vous travaillé votre look ?
J’aime travailler le look du personnage jusqu’à ne pas me reconnaître dans le miroir. Il est plus facile de se glisser dans la peau du personnage, une fois trouvé son apparence physique. Comme j’aime les déguisements, l’idée d’être en brune m’emballait parce que je n’avais jamais eu l’occasion de jouer avec cette couleur de cheveux. Cette transformation physique qui suit l’évolution d’Aurélie est identique à mon travail d’actrice.
Pour sauver son fils, elle s’infiltre dans le milieu de la drogue. Par amour maternel, jusqu’où iriez-vous ?
Je l’ignore ! Je suppose qu’au pied du mur, on découvre si on est courageux ou pas. J’ai envie de vous dire que je serais capable de tout parce que c’est une réponse valorisante, mais honnêtement, je n’ai pas la moindre idée de ce que je serais capable de faire. Dans le téléfilm, ce n’est pas un acte de courage car, en réalité, elle n’a pas le choix. Si elle refuse de jouer les infiltrés, elle se retrouve direct en taule.
Comment s’est déroulée votre collaboration avec votre jeune et beau partenaire, Sumaï Cardenas ?
Même si c’est son premier tournage, Sumaï n’était impressionné ni par le plateau ni par le rôle. Cette approche très décontractée du métier de comédien, diamétralement opposée à la mienne, me faisait mourir de rire. Depuis l’âge de 8 ans, j’ai rêvé d’être actrice. Pour y parvenir, j’ai vécu, pas à pas, une ascension laborieuse alors que Sumaï qui commence, sans transition, avec un rôle principal dans un gros projet, reste très zen. Grâce à son comportement autonome et naturel, ma collaboration avec lui a été fluide et simple.
Votre immense succès dans la série «HPI» a-t-il changé votre façon de jouer ?
J’ai 45 ans et je suis heureuse de crouler sous les propositions, même si la plupart du temps, ce sont des rôles de femme de 38 ans max. Ce qui est un peu bête car on a l’impression que c’est la date de péremption pour les actrices. Je bosse depuis vingt-cinq ans et l’actrice laborieuse que je suis a toujours été contente de tous ses rôles. Comme le succès n’a pas été soudain, mais progressif, il n’a rien changé à ma façon de travailler.
Pourquoi avez-vous monté votre propre société de production ?
Parce que je vois la limite, en tant qu’actrice, de n’arriver qu’en bout de chaîne. Lorsqu’on tourne beaucoup, on a moins le trac, on est moins centré sur nous-même ce qui nous permet, sur le tournage, de nous intéresser aux autres corps de métiers et d’acquérir une connaissance plus globale du métier. Trouver l’histoire et créer un monde de A à Z, tout ce processus m’intéresse. Dans «HPI», on me laisse tester en me permettant de réaliser quelques scènes où je n’apparais pas.
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