Audrey Dana : «Être maman, c’est découvrir la peur»

Audrey Dana dans «L'Ami qui n'existe pas» © France 2/Jerico/Thierry Langro

Dans «L’Ami qui n’existe pas» (ce lundi à 21h05 sur France 2), la comédienne de 44 ans interprète une mère à la fois forte et fragile dans un thriller psychologique au scénario bien ficelé.

À la mort de son mari, Camille déménage pour se rapprocher de sa sœur. Martin, son fils de 11 ans, perd ses repères. Heureusement, il se fait vite un nouveau copain : Jeff. Mais un soir, Martin ne rentre pas de l’école. Et Camille découvre que Jeff n’existe pas…

Audrey Dana, qu’est-ce qui vous a séduite dans le rôle de Camille ?

Quand j’ai lu le scénario pour la première fois, je m’arrachais les cheveux. C’est une histoire à tiroirs. Une espèce de Cluedo plein de rebondissements. Il a fallu que j’arrive à la dernière page pour comprendre. C’était très excitant !

C’est pour vous un beau rôle de femme…

Oui. Une femme endeuillée dont on comprend vite qu’elle a des fragilités et sans doute un lourd passé. Mais elle est capable d’être forte quand il le faut. Lorsqu’elle sent son fils en danger, son instinct maternel prend le dessus.

Et là, on la traite de folle…

Si vous êtes parent, si vous savez que votre gosse est en danger mais que personne ne fait rien pour vous aider, vous allez vous comporter comme un fou. C’est inévitable. Elle n’est pas hystérique. Juste une maman que personne ne croit, face à un mur. Il y a de quoi devenir dingue !

En tant que maman de deux garçons, avez-vous pensé à eux en jouant ?

Ah, non ! Pas question ! Quand on devient maman, on découvre ce qu’est la peur. La vraie. Je ne veux pas imaginer une seconde qu’il arrive un truc pareil à mes gamins ! Pour entrer dans le rôle, je me suis connectée à des mamans ayant perdu leur enfant. Ça peut sembler un peu mystique, mais c’est aussi le travail de l’acteur d’entrer dans d’autres vies que la sienne. Ça aurait été trop terrifiant de penser à mes propres enfants !

On a l’impression que ce rôle vous a secouée !

Absolument. À la fin du tournage, je suis allée prendre un verre avec un copain et je lui ai raconté l’histoire. Comme si ça m’était arrivé en vrai et que je devais m’en décharger. C’était un rôle très intense. Le réalisateur m’a fait reprendre beaucoup de scènes. Il me disait : «Joue comme si tu étais coupable». Puis : «Joue comme si tu étais innocente». On était tout le temps sur le fil de la folie. Mais il ne fallait en aucun cas que Camille semble folle, sinon le public n’aurait plus été dans l’empathie. En tournant la dernière scène, j’étouffais tellement je n’en pouvais plus ! Même si c’est du jeu, c’est beaucoup d’émotions.

On vous connait aussi comme réalisatrice. Notamment du très remarqué «Sous les jupes des filles». Repasserez-vous bientôt derrière la caméra ?

En ce moment, j’écris mon prochain long métrage : «Champagne et funérailles». L’histoire d’un hypocondriaque qui organise ses obsèques. Comme il trouve les pompes funèbres trop glauques, il fait appel à un wedding planner… Juste avant le covid, j’avais tourné «Hommes au bord de la crise de nerf», avec Thierry Lhermitte, Michael Gregorio, Ramzy Bedia, François-Xavier Demaison… Je voulais montrer les hommes tels qu’on les connaît au quotidien mais comme on les voit rarement au cinéma : sensibles et fragiles. La sortie en salle est prévue en mars.

Cet article est paru dans le Télépro du 21/10/2021

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