Audiodescription en Belgique francophone : encore souvent trop confidentielle, inégale et inadaptée
Faute de critères de qualité et de pratiques homogènes, les audiodescriptions actuelles ne répondent pas aux besoins et aux attentes du public non- et malvoyant, indique lundi la Plateforme Audiodescription (PA), l’organe représentatif des personnes déficientes visuelles en matière d’accessibilité audiovisuelle en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).
« Si l’on peut admettre que les quotas sont de mieux en mieux respectés sur les chaînes de télévision publiques et régionales francophones, en Belgique, la diffusion des œuvres audiodécrites reste trop confidentielle sur les chaînes privées. L’accès à l’audiodescription s’avère presque inexistant dans les salles de cinéma », constate Stéphanie Demartin, pilote de la Plateforme Audiodescription.
Le cadre légal actuel reste insuffisant au niveau de la qualité, que ce soit pour la télévision, au cinéma ou sur les plateformes de streaming. « De plus, l’accès des publics non- et malvoyants aux informations sur les œuvres audiodécrites reste rare et dispersé », explique Martine Colla, co-pilote de la Plateforme Audiodescription.
Celle-ci insiste dès lors pour que le secteur se réunisse autour de critères de qualité communs, « plutôt que de se focaliser sur le respect des quotas ». Elle a rédigé à cet effet une charte dont le but est de proposer « des repères méthodologiques et éthiques permettant la création d’audiodescriptions de qualité et qui répondent aux attentes du public ».
L’enjeu est en effet de taille aux yeux de la Plateforme car il s’agit de la possibilité offerte aux non- et malvoyants d’accéder en temps réel, et quasiment dans les mêmes conditions, aux activités culturelles des voyants, conclut-elle.
La Plateforme Audiodescription, créée en 2016 à l’initiative des Amis des Aveugles et Malvoyants, en partenariat avec les associations Eqla et La Lumière, dispose d’un panel indépendant, composé de 30 spectateurs aveugles et malvoyants. Ce panel évalue, en moyenne, 10 œuvres par an, selon une grille d’analyse approuvée par des professionnels du secteur.
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