«Au temps où les Arabes dansaient» (La Trois) : l’artiste, ennemi d’Allah
Dans son documentaire à voir ce lundi à 21h05 sur La Trois, Jawad Rhalib questionne avec humour et détermination les nombreuses facettes de la culture arabe parfois oubliées par les médias : la danse et la musique, mais aussi la littérature et la science qui ont toujours fait partie de l’identité arabe.
La danse est contraire aux lois de la charia. Toutes les professions dans lesquelles le corps est utilisé à des fins de divertissement public sont interdites. Pour l’intégriste, l’artiste est le diable.
«Les fondamentalistes veulent nous voler notre liberté. Aujourd’hui, ils veulent t’interdire d’être ce que tu es», témoigne un Marocain marié à une ancienne danseuse. Dans un pays tiraillé entre émancipation et conservatisme, chanteuses, actrices, danseuses étaient considérées comme des garces, des femmes légères. «Être traité de fils de danseuse était la pire injure. Ma mère dansait. Elle adorait ça. J’étais harcelé, je me bagarrais tout le temps. Je ne supportais plus cette femme libérée. Je rêvais de la voiler. Mais le cinéma égyptien est entré dans nos vies. Nous nous sommes mis à aimer ces artistes. Les moqueries ont cessé», confie le jeune auteur belge du documentaire, Jawad Rhalib.
Et pourtant, l’identité arabe s’est construite au fil des siècles autour de l’amour de la danse et de la musique, de la littérature et des sciences. «Mais aujourd’hui, nous savons que ce bonheur était fragile…»
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 12/11/2020
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