[Attentats de Paris] De Charlie Hebdo au Bataclan, la logique du pire

[Attentats de Paris] De Charlie Hebdo au Bataclan, la logique du pire
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Depuis vendredi soir, la Ville Lumière s’est drapée de noir pour la seconde fois en moins d’un an. Paris est devenue le symbole visé et touché par les deux grands attentats européens de cette année.

Après les attaques perpétrées contre le journal satirique Charlie Hebdo en janvier 2015, certains s’attendaient à de nouvelles actions terroristes. Le quotidien Libération expliquait dimanche que «les services de renseignements français s’attendaient à ce que ce type d’assauts coordonnés se produise en France. Plusieurs attaques décrites comme « majeures », fomentées par Al-Qaeda, ont été déjouées ces derniers mois en Europe.»

Une nuance par rapport à janvier

Mais beaucoup s’étonnent de l’incohérence des événements du week-end dernier. L’incompréhension est le sentiment qui domine depuis le 13 novembre. Cette fois, il n’y a pas eu de cible précise, pas d’institution à punir, pas de provocateur à museler. Ce qui s’est passé n’avait d’autre dessein que de tuer et de semer la peur.

En cette fin d’année, la France a connu les premiers attentats-suicide de son histoire. Qu’est-ce qui a changé depuis les attaques du mois de janvier ? En quoi les réactions des politiques, des citoyens français et des hommes du monde sont-elles nouvelles ?

Des tueurs plus professionnels

Les tueries de Charlie Hebdo avaient un objectif, un but, un combat idéologique et religieux. C’est une attaque qui devait être unique et ciblée, qui a pris une ampleur proportionnelle au déroulement des choses, au sein de l’Hyper Cacher.

Les attentats-suicides survenus dix mois plus tard ont, par contre, été orchestrés à grande échelle, en simultané, avec une prise d’otages prévue et ficelée. Et tout cela dans des lieux publics et relativement sécurisés comme le Stade de France, un soir de match international.

Cette fois, c’est bien la guerre

Mais pas seulement. La symbolique place de la République, où s’étaient rencontrés 1,5 million de personnes en janvier, a elle aussi été témoin de l’assaut terroriste de vendredi. Le Bataclan, les cafés et restaurants du canal Saint Martin, et le quartier Oberkampf : toutes ces victimes ont été des citoyens et des touristes qui se tenaient au mauvais endroit, au mauvais moment. Vendredi, c’est l’humain lui-même qui a été fusillé.

Là où le deuil conséquent à l’attaque de Charlie Hebdo entendait défendre la liberté d’expression, celui qui touche le monde de ces derniers jours se lève contre un obscurantisme sans foi, sans loi et sans fond.

Les Français, les Européens, l’Homme, refusent de se soumettre à la peur et gagnent en colère. «Cette fois, c’est la guerre» ! 

Michael Scholze

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