Arnaud Poivre d’Arvor, la passion criminelle !

«Dans «Enquête chrono», nous retraçons des affaires qui ont été rapidement résolues», souligne le producteur Arnaud Poivre d'Arvor © Getty Images
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

AB3 lance un nouveau cycle d’enquêtes sur des faits divers, «Enquête chrono», produit par Arnaud Poivre d’Arvor, à voir le lundi à 20h15.

Passionné par l’histoire, Arnaud Poivre d’Arvor l’est aussi par les faits divers et les enquêtes criminelles. Pour AB3, il propose «Enquête chrono», une nouvelle collection qui retrace des affaires qui ont pu être bouclées dès les premiers jours d’enquête.

Pourquoi les émissions sur les faits divers ont-elles autant de succès ?

J’ai créé ma société, Phare Ouest Productions, il y a vingt ans. Depuis, je produis des émissions sur des affaires criminelles avec l’idée de renouveler le mode de narration, les concepts… C’est un sujet qui me passionne et qui plaît au public tant belge que français. Tout d’abord, il y a l’identification à la victime et le sentiment de proximité. Ces faits divers peuvent arriver à n’importe qui, n’importe où et dans tous les milieux sociaux. Tout ça parle aux téléspectateurs. Ensuite, il y a une passion pour l’enquête criminelle et un goût pour l’énigme. On a envie de savoir ce qu’il s’est passé, de connaître la vérité ou les motivations du passage à l’acte. N’oublions pas que ce sont les faits divers qui ont lancé la presse populaire, à la fin du XIXe siècle, en Angleterre comme en France. L’enquête criminelle est un sujet universel, finalement…

Est-ce que ça ne relève pas plutôt du voyeurisme ?

Il y en a forcément un peu. On voit le malheur de l’autre et d’une certaine façon, ça nous rassure : on se dit qu’on est à l’abri de tout ça. J’essaie de traiter les sujets avec le moins de voyeurisme possible. Ce n’est pas toujours simple.

Qu’est-ce qu’une bonne affaire pour la télévision ?

«Enquête chrono» s’intéresse aux cas qui ont été rapidement résolus. La narration est très rythmée. L’objectif est de vivre l’enquête à travers le regard des enquêteurs et la façon dont ils ont réglé l’affaire.

L’accès aux dossiers est-il aisé ?

Nous disposons de toutes les pièces. Ce qui n’est pas toujours le cas pour l’émission «Non élucidé» que je produis aussi. Nous avons surtout besoin de l’accord des enquêteurs pour raconter les détails de l’affaire. «Enquête chrono» nous a appris le fonctionnement du système judiciaire belge qui est un peu différent du nôtre, mais nous arrivons à convaincre nos interlocuteurs.

Le crime parfait existe-t-il ?

Depuis que je produis ce programme, j’ai découvert quelques «trucs» et je suis convaincu que ça existe, même si les techniques d’enquête sont devenues extrêmement fines.

C’est votre papa, Patrick Poivre d’Arvor, qui vous a donné le goût pour les affaires judiciaires ?

Non, cela s’est fait de façon accidentelle. J’ai plutôt un goût pour l’histoire. Mon premier documentaire portait sur Jack l’Éventreur, qui reste encore une affaire non élucidée. J’ai aimé ça et naturellement, j’ai voulu continuer.

Cet article est paru dans le Télépro du 7/9/2023

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