Arnaud Ducret : ami/ennemi avec un p’tit génie dans «Monsieur Je-sais-tout»

Ce «buddy movie» a ouvert la voie à plusieurs productions traitant de l’autisme sans pathos © Isopix

Plus habitué des rôles comiques, l’acteur et humoriste (42 ans) dévoile son côté tendre dans «Monsieur Je-sais-tout», le film inédit de La Une lundi à 20h15.

Du haut de son 1,92 m et de sa… maladresse, Vincent (Arnaud Ducret) se voit confier la garde de son neveu Léo, 13 ans, autiste Asperger et champion d’échecs. Comment ce coach de foot célibataire et sûr de lui va-t-il se débrouiller avec un ado pas comme les autres ?

Entre humour et émotion, cette aventure humaniste, basée sur le roman «Surface de réparation» (*), apporte à ces deux êtres une nouvelle vision de la vie.

Duo détonnant

«Ce tournage m’a fait un bien fou !», lance Arnaud Ducret. «Professionnellement, j’ai l’impression d’avoir fait un grand pas. Grâce au rôle de Vincent, j’ai mis un pied dans la gravité tout en transmettant de la bonne humeur ! Comme à moi, ce film apprend au public que la différence peut être source de bonheur.»

Dans ce «Rain Man» à la française, l’acteur a misé sur son instinct plutôt que de chercher à cerner le phénomène de l’autisme. «Un peu comme Vincent, qui est rugueux mais solaire et positif, j’ai suivi la force du récit et la répartie de mon jeune partenaire. Elles m’ont permis d’aller à fond dans les sentiments.»

Car face à lui, se dresse l’ado Max Baissette de Malglaive (21 ans, mais 18 lors du tournage), comédien débutant mais surdoué, ayant bien intégré comment camper un «Aspie» (diminutif d’Asperger) face à ce «Monsieur Je-sais-tout» qui agace avant d’attendrir.

Éviter le pathos

«Ça m’a amusé d’être Léo et de déstabiliser Arnaud !», avoue Max. «Je trouve super qu’un jeune Asperger soit la vedette d’un film. Avec l’assentiment des réalisateurs, nous avons beaucoup improvisé. Ça nous a permis de jouer avec encore plus de naturel et de décontraction. Je crois qu’on a réussi à faire une comédie qui, à aucun moment, ne s’apitoie ni sur le sort de Léo, ni sur Vincent, ce géant déboussolé par un p’tit génie !»

Il en résulte un tandem émouvant et désopilant qui évite tout pathos. Un but souhaité d’emblée par l’équipe. «Il a toujours été question de faire passer un message positif sur l’autisme avec un côté dramatique mais dans un ton lumineux et joyeux», ajoute Ducret. «Quand on fait rire, c’est parce que c’est mignon et que tout le monde s’attache au duo !»

Sublimer les différences

Sorti en mars 2018, avant «Hors normes» (du duo Nakache-Toledano, 2019) et avant la diffusion, en Belgique, des séries «Good Doctor» (août 2018) et «Astrid et Raphaëlle» (2019), ce «buddy movie» a ouvert la voie des fictions consacrées à l’autisme et à la célébration de la différence en général.

«On voulait dresser le portrait de duettistes irrésistibles, parce que mal assortis !», soulignent les réalisateurs (François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinard), aussi à l’origine de l’hilarant «Amitiés sincères». «Cette histoire tient des comédies américaines des années 1980 qu’on adore. Notre message, voulu plus universel, est là : malgré nos disparités, on a tous à apporter à l’autre.» Mission accomplie !

 (*) À lire «Surface de réparation», Alain Gillot, 224 pages, 6,70 €, (J’ai lu, 2018)

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