Antoine Delie : «Avec une bonne chanson, je ne dirais pas non à l’Eurovision»

Antoine Delie © Prod/Thomas Braut
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Le chanteur montois est un ami du représentant suisse à l’Eurovision, Gjon’s Tears, et il a travaillé avec Barbara Pravi. Pour lui, l’Eurovision 2021 est un vrai dilemme…

En 2019, Antoine Delie et Gjon’s Tears participaient à «The Voice – la plus belle voix» sur TF1. Depuis une amitié s’est scellée entre les deux chanteurs et une belle petite carrière parallèle. Ce samedi soir, le Suisse sera en direct de Rotterdam, dans la grande finale de l’Eurovision et tentera de ramener une 3e victoire à son pays. Il pourra compter sur le soutient d’Antoine. «Jeudi, j’étais évidemment devant ma télé pour soutenir Gjon», explique le Montois. «J’ai adoré ! Je l’avais eu téléphone juste avant, et il avait un peu peur de ne pas être à 100 %, mais je crois qu’il a vraiment tout donné lors de la demi-finale. J’en avais les larmes aux yeux.»

Vous pensez que Gjon’s Tears a ses chances ?

Pour moi, Gjon a fait une prestation de dingue. C’est un perfectionniste, et je ne l’ai jamais vu se planter. Il a une voix de fou, et quand il nous emporte dans son univers, c’est superbe. J’aime tout de A à Z, en toute objectivité !

Ce soir, si vous n’aviez qu’un seul SMS pour voter à l’Eurovision ?

C’est compliqué… Je vais soutenir Gjon parce que c’est mon ami, et je lui souhaite le meilleur. Je suis Belge… et si la Belgique gagne, je serais très heureux aussi. J’espère qu’elle sera bien classée, en plus avec Hooverphonnic. C’est mon pays, c’est important mais je ferai une petite infidélité pour soutenir mon ami.

Vous aimeriez faire un duo avec lui ?

Ce serait génial ! Quand je pense aux personnes avec qui j’aimerais chanter, il est en bonne place sur ma liste.

Dans son style ou le vôtre ?

Ce sont deux styles différents, c’est vrai, mais il y a moyen de trouver un croisement des deux. Déjà vocalement, on n’a pas la même voix mais on a la même tessiture. Nos univers son différents, et ça rendrait notre duo encore plus intéressant. Sur mon nouvel album, je fais des duos avec Chimène Badi, Alice on the Roof et Marc Lavoine. Ce sont des univers très différents et pourtant on a réussi à trouver un terrain d’entente pour que ça marche et que ça nous ressemble.

Gjon aime bien aussi Alice on the Roof…

C’est moi qui lui ai offert son album. Il avait entendu parler d’elle, mais il ne la connaissait pas trop, et il a adoré. Je les ai mis en relation, et Alice aussi a découvert l’univers de Gjon. Un trio, ce serait cool !

L’Eurovision vous tente aussi ?

C’est un défi que je relèverais. Ici, je sors un album, mais j’ai prévu de retourner en studio très vite parce que le processus de création me manque, tout comme la scène. En attendant, que les salles rouvrent, j’ai envie de continuer à travailler, et pourquoi pas sur un titre pour l’Eurovision. Avec une bonne chanson, je ne dirais pas non pour représenter la Belgique. C’est dans ma tête, on verra par la suite…

200 millions de téléspectateurs, ça ne vous fait pas peur ?

C’est impressionnant ! Il ne faut pas trop penser aux millions de téléspectateurs qui regardent. Il faut être dans son moment à fond, avec le public sur place. La pression doit être énorme, mais il y a de la fierté de représenter son pays et de participer à un tel événement, il faut juste profiter.

Est-ce un peu ce que vous aviez fait chez Laurent Ruquier dans «On est en direct», il y a quelques semaines ?

Là, la pression vient du fait que ce n’est pas n’importe quoi de chanter chez Laurent Ruquier. Ensuite, l’émission est longue et moi, je passais toute à la fin. J’étais tellement content d’être là…

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C’est vrai qu’un passage chez Ruquier, ça booste les choses ?

Oui, il y a eu quelques répercussions intéressantes. Certains médias se sont dit «tiens, il est passé chez Ruquier !». Ça m’a identifié un peu plus auprès des gens, en France. Mais le travail est encore long, et j’ai eu de la chance.

Le côté Peter Pan de l’album, c’est vous ou c’est un coup marketing ?

Ce n’est pas du tout pour le marketing. Je me suis toujours considéré comme un «Peter Pan». Le temps qui passe m’angoisse, et j’ai peur de vieillir. Je suis un adulte connecté à la société et aux responsabilités inhérentes à la vie d’un adulte, mais en même temps je revendique d’avoir la tête dans les étoiles et m’évader dans mon pays imaginaire. Garder une âme d’enfant, c’est important. C’est naturel, pas du tout pour mieux vendre des disques. Dès le départ, je voulais faire un titre sur Peter Pan, et celle-là était une évidence pour la mettre en avant.

C’est un album autobiographique ?

Je parle vraiment de ma vie, mais j’aime que les chansons parlent à d’autres. Si ça peut aider comme «Androgyne» qui est un hymne à l’acceptation de soi. J’ai ce côté un peu androgyne que je cultive, et que je ne vais pas fuir.

Quelles sont vos influences ?

Pas mal d’inspirations me viennent de Mika. J’adore la pop colorée et acidulée. En France, en ce moment il y a Vianney. Plus en arrière, j’admire Freddie Mercury ou David Bowie. Et de chez nous, j’aime beaucoup le répertoire de Jacques Brel. Enfant, j’écoutais vraiment la chanson française pure et dure. Tout ça me nourrit pour faire ma musique.

Et pas Michael Jackson ?

Si évidemment. Ce n’est pas pour rien qu’on l’a appelé le Roi de la pop, et je suis un fan de pop. Il allait au bout de tout ce qu’il faisait. Ses clips étaient comme des films. Je n’ai pas eu la chance d’assister à ses spectacles, mais de ce que j’en ai vu, c’était exceptionnel. Et il y a aussi ce côté Peter Pan qui revient. Un grand fan de Walt Disney comme moi…

Vous n’allez pas rester enfant toute votre vie ?

L’album que je sors maintenant n’est pas celui qui va arriver après. Je vais évoluer, ma musique dans 10 ans ne sera plus celle de 2021. Je me nourris de tas de choses, des voyages et des rencontres.

Le confinement ne vous a pas aidé…

Il a permis de m’occuper de mon album, mais c’est vrai que le confinement ne m’a pas aidé à trouver des thèmes pour de nouvelles chansons. Pour écrire des textes, il faut vivre des choses.

Vous avez travaillé avec Barbara Pravi (sur le duo avec Chimène Badi, «Si je le dis»). Votre soirée Eurovision va être très compliquée ?

(Rires) J’aimerais que la Suisse remporte la mise pour Gjon. Un top 3 pour la Belgique, ce serait très bien. Et pour la France, Barbara a toutes ses chances d’avoir le Grand-Prix. Honnêtement, tant que ces trois pays-là sont en haut du classement, je serais très heureux !

«Peter Pan» d’Antoine Delie, dès le 28 mai dans les bacs et sur les plateformes de streaming

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