Antoine de Maximy : «Je ne ferai plus d’émission tant que mon film n’est pas fini !»

Antoine de Maximy : «Je ne ferai plus d'émission tant que mon film n'est pas fini !»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Le globe-squatteur a le projet de réaliser un film, «J’irai mourir dans les Carpates». Quid de sa série documentaire «J’irai dormir chez vous» sur France 5 ?

Ce jeudi 11 juillet à 20h50, France 5 diffusera la dernière spéciale de «J’irai dormir chez vous» (c’est-à-dire un documentaire en rediffusion, mais avec un magazine inédit juste après). Son animateur, Antoine de Maximy va se consacrer à un film, «J’irai mourir dans les Carpates», qui aura pour intrigue l’émission. Un projet qui lui tient à cœur au point de mettre entre parenthèse la suite de ses voyages et ses rencontres insolites et inattendues.

Pourquoi un film ?

Je me suis retrouvé régulièrement dans des situations assez tendues, au point que je me posais souvent la question : «quand tout ça allait finir»? Et si ça dérapait qu’est-ce qui se passerait ? Qui pourrait savoir ce qui m’est arrivé si je disparaissais ? Ça me trottait dans la tête au fil des années et des tournages. J’ai donc écrit une histoire où il m’arrive un accident de la route dans les Carpates. On est emporté dans une rivière, et on retrouve la voiture, mais elle est vide. Si ça devait arriver, la matériel de tournage se trouve à mon hôtel, et serait rapatrié à Paris. La monteuse de l’émission, décide de terminer cet ultime épisode. En travaillant dessus, le doute vient et elle se demande si cette histoire d’accident est aussi simple que ça…

«Mourir», c’est un peu la fin de quelque chose ?

C’est juste une fiction. Le public pense à ce qu’il veut…

Il y a déjà une idée du casting ?

Moi, j’ai mon idée, mais tout va dépendre du financement et des sommes que l’on va réunir.  La monteuse ne sera pas la vraie monteuse de «J’irai dormir chez vous», mais une comédienne.

France Télévisions n’est pas partie prenante ?

Pour l’instant (à la fin du mois de juin, NDLR), ils ne me suivent  pas. On verra… Ils n’y croient apparemment pas. On leur a proposé, ils ont répondu «non». Si France Télévisions n’est pas dans l’aventure, ce n’est pas dramatique non plus. J’ai décidé qu’avec ou sans eux, je ne m’arrêterai pas.

Le film sera votre priorité ?

J’ai tout arrêté parce que justement, je n’avançais pas dans le projet de long métrage. Je ne fais plus rien de «J’irai dormir chez vous» tant que je n’ai pas fini le film. Je suis un gros têtu… (rires)

Ça va prendre combien de temps ?

Six à huit semaines pour le tournage. Aujourd’hui, ça peut encore aller vite. Le cinéma ne se porte plus aussi bien qu’au début, et c’est aussi pour ça que j’ai du mal à trouver les financements. Le tournage est prévu pour le mois de septembre. Ça va aller vite…

Vous allez repartir sur la route après le film ?

Je verrai, mais a priori, oui. Quand j’ai fait le long métrage «J’irai dormir à Hollywood», tout le monde pensait que je terminerais ma carrière avec lui. C’était le numéro 24, et le dernier numéro inédit porte le chiffre 61 ! Mais on verra… La seule chose qui est sûre, c’est que si je ne fais pas le film, je ne ferai plus de «J’irai dormir chez vous. Si le public ne me suit pas sur ce coup-là, il n’y a pas de raisons que je poursuive. Et j’assume ma logique : ça fait quinze ans que les téléspectateurs regardent une émission gratuitement, je ne vois pas pourquoi tout à coup, ils ne pourraient pas me donner un peu d’argent pour financer un film.

Pourquoi les Carpates ?

Je suis quelqu’un qui fonctionne à l’instinct, et après je corrige ce qui ne va pas. L’idée est venue au début du projet, et ça me semblait évident que tout se passe là-bas. À aucun moment, je n’ai eu de problèmes, donc, on reste sur cette région-là. Il n’y a pas de raisonnement derrière…

Fonctionner à l’instinct, c’est possible en télévision ?

Ça fait quinze ans que je marche à l’instinct. Effectivement, pendant deux ans, on a refusé mon émission parce que je fonctionnais à l’instinct. Quinze ans après, elle existe, et elle marche. Ce sera pareil pour le film. Je sais que des gens vont être déboussolés…

Parmi les 60 pays que vous avez visités, lequel vous plait le plus ?

La France ! Plus vous voyagez, plus vous vous rendez compte que c’est un des pays où l’on vit le mieux. Je dis souvent que si je devais quitter la France, je viendrais vivre en Belgique parce que ce n’est pas loin, et ce n’est pas fondamentalement différent. Mes vacances, je les passe en France. C’est normal, toute l’année, je suis à l’étranger.

Il y a un pays qui vous fait encore envie ?

La Corée du Nord. C’est un peu comme Berlin-Est, en 1989, on a envie de savoir ce qu’il s’y passe et comment on vit là-bas.

À la clôture du crowdfunding, Antoine de Maximy avait récolté 256.171€, soit 126% du montant minimum de 200.000€ qui permet le lancement du tournage.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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