Anne Gruwez : «La personne que j’interroge est, pour moi, la plus importante au monde»
La truculente juge d’instruction auditionne les célébrités pour VivaCité.
Sur une idée de notre collègue David Barbet, Anne Gruwez, juge à la retraite depuis deux mois, cuisine des invités façon «juge d’instruction». Animateurs, chanteurs et comédiens, leur passé est étudié à la loupe, et on n’est pas à l’abri des scoops. «Face à la juge Gruwez», tous les jours sur Vivacité ou en podcast.
Faire de la radio et interroger les people, c’était une envie ?
Non. Je le fais parce que David Barbet me l’a proposé. Je l’ai laissé faire et j’ai suivi.
Vous y prenez tout de même du plaisir…
Tout à fait. Une fois que je suis dans le projet, j’y prends du plaisir. Au départ, je me suis posé des questions… Après la première, je me suis dit «Mon Dieu, mon Dieu… dans quoi tu t’es lancée !» En fait, je fais ce qu’il me paraît bien, et je ne me pose plus de questions ensuite. J’ai des angoisses, je l’avoue, mais j’avance et je ne me retourne pas.
C’est plus facile de cuisiner une célébrité ou un «inculpé» ?
Rien n’est plus facile ! J’estime toujours que la personne qui est face de moi et avec laquelle je dialogue est la plus importante au monde.
Vous êtes parfois indiscrète…
C’est le jeu inventé par David. Quand je demande à l’invité s’il a des antécédents judiciaires, ce n’est pas moi qui ai voulu poser la question. Mais pour moi, un casier judiciaire ou une infraction n’a pas la même signification que pour le commun des mortels. Ce genre de question est naturelle, c’est mon vocabulaire… Et de toutes façons, quoi que l’invité réponde, je ne vais pas vérifier non plus.
Il y a une célébrité que vous souhaiteriez recevoir en particulier ?
Non… Je ne connaissais pratiquement aucun invité. Je suis inculte dans ces domaines-là. Honnêtement, je découvrais les gens en studio. C’est dramatique, mais ce n’est pas mon monde. Bien sûr, j’ai entendu parler d’eux, mais sans plus. Chacun arrive avec sa spécificité.
Pourtant, vos interviews sont assez bien menées…
J’ai une belle carrière de magistrat derrière moi. Et les gens m’intéressent. Je suis retraitée depuis deux mois, j’ai aussi eu le temps d’étudier un peu les dossiers de presse des invités.
Le contact avec les gens vous manque ?
Je continue… Toutes les semaines, je fais la maraude, c’est-à-dire que je vais distribuer de la nourriture et des vêtements dans les Marolles.
Que faites-vous de ce temps libre ?
Je réfléchis beaucoup. Pourquoi toutes les vies se résument généralement à un couple du style homme-femme ? Pourquoi n’avoir jamais inventé un autre sexe ? On pourrait l’imaginer… Et bien non… c’est le schéma homme et femme. J’y pense depuis plusieurs jours. Ce sont des observations sur la vie. On pourrait sortir de ce schéma mâle/femelle… Et même les transgenres, puisqu’ils passent d’un sexe de départ à l’autre. Je vais faire comme Platon et écrire «Le Discours d’Anne Gruwez», et dans 2000 ans, on en parlera encore. (rires) J’ai plein d’idées comme ça !
La télévision vous intéresse ?
Si ça peut m’amuser, je dirais oui. Je n’ai pas d’envie, je me laisse porter par le vent.
On ne vous a jamais demandé d’être chroniqueuse judiciaire comme Luc Hennart, par exemple ?
Et bien non… c’est dingue !
Interview : Pierre Bertinchamps
Précision : David Barbet travaille également pour Télépro. Il produit régulièrement des vidéos pour notre site. Des séquences de l’émission «Face à la juge Gruwez» sont diffusées dans les deux médias (Télépro et VivaCité) mais sous des angles différents.
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