Anne Frank : «Nous sommes tous bouleversés !»

Anne Frank : «Nous sommes tous bouleversés !»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Réalisatrice de «L’Amour est dans le pré» depuis huit saisons, Anne Frank est bouleversée, comme l’ensemble de l’équipe, par l’annonce de la disparition de Jérémy Mainil de Brugelette (31 ans).

«Quand nous avons appris la nouvelle, avec Sandrine Dans et Lia (ndlr : la productrice), nous avons été secouées. Nous tissons des liens avec les agriculteurs. Notre relation est suivie entre février et la fin de la diffusion, début décembre. Puis, nous recevons des nouvelles de temps en temps. Nous apprenons qu’ils ont été les uns chez les autres…», confie-t-elle d’emblée, quelques heures après l’annonce du décès. «Nous pensons bien sûr à son papa, à sa grand-mère et à sa sœur dont il était si proche.»

Quelle image garderez-vous de lui ?

C’est un festif ! Je me souviens que la veille du blind date, il était sorti tard. Il avait plein d’amis. Il était loin d’être seul et dépressif. Je garde l’image d’un homme très attentionné, observateur et qui avait toujours peur de blesser les autres. Il avait une voix très douce, un regard pétillant et un sourire malicieux. Il aimait s’amuser. Et il avait plein de projets. Par exemple, il avait décroché son permis de bâtir pour construire sa maison, à côté de la ferme familiale. Lors de l’émission finale de «L’Amour est dans le pré», Jérémy nous avait annoncé qu’il avait fait une belle rencontre amoureuse. Il était en couple sur son statut Facebook.

D’où l’étonnement qu’il ait choisi de s’en aller…

D’où l’étonnement de ses proches et de nous tous. Il était hier soir à Ath où il a bu un verre avec des amis. Le décès de son grand-père n’était pas en soi une énorme surprise, même si c’est toujours trop tôt pour ceux que l’on aime. Il était âgé et il a été hospitalisé plusieurs fois. Je sais que cela préoccupait très fort Jérémy. J’ignore ce qui a pu lui passer par la tête. Je suis parent. C’est inimaginable et insoupçonné. C’est très difficile à expliquer. Je vois le suicide comme une maladie de l’instinct de survie. En principe, on a un sursaut qui nous évite de tomber, qui nous permet de rester au bord du précipice. C’est tellement subjectif.

Jérémy, a-t-il eu recours au service du psy sur le tournage ?

Non. Un psy discute les uns avec les autres à plusieurs étapes de l’émission. La seule fois où nous avons dû faire appel à lui durant la diffusion, c’était pour encadrer la prétendante Geneviève. Ici, je ne pense pas que ce soit lié à la participation de Jérémy à «L’Amour est dans le pré». Pour lui, la diffusion s’était bien passée. Il avait ouvert son cœur et partagé son histoire avec les téléspectateurs. Nous avons tous le sentiment d’avoir perdu un ami.

Entretien : Caroline GESKENS

Découvrez la réaction de Sandrine Dans

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici