Amaury Detroz (RTL tvi) : «La météo, c’était énorme et inattendu !»
Au cœur de l’été, RTL tvi a mis à l’antenne son nouveau présentateur météo. Rencontre avec Amaury Detroz.
Sans prévenir personne, RTL a lancé – sans filet – son nouveau présentateur météo. Après le départ de Vanessa Matagne, en janvier dernier pour LCI à Paris – la chaine privée ne l’avait pas encore remplacée, mais les vacances d’été arrivant, il fallait un peu d’air frais dans le planning de la météo qui se gère au quotidien. C’est Amaury Detroz, un brabançon de 28 ans.
Ce n’est pas par un casting spécifique que le jeune homme a rejoint l’équipe mais en répondant à une annonce sur Facebook, alors qu’il était encore élève en secondaire. Son premier job à RTL a été de… parler des Diables rouges ! C’est là qu’il se découvre une réelle passion pour le journalisme. Pendant un cursus à l’ISFSC à Bruxelles, il effectue ses stages chez RTL sports et RTL info puis est engagé pour le web. Il y a deux mois, Sabrina Jacobs lui propose de présenter la météo. Amaury Detroz a la tête dans les nuages…
Est-ce que vous avez réfléchi longtemps avant d’accepter ?
Deux ou trois jours. C’était tellement inattendu et énorme, que j’ai dû un peu cogiter et la «digérer». C’est une expérience tellement dingue qu’il faut que je l’accepte, mais j’ai dormi dessus avant de répondre.
Vous avez fait un peu de radio (sur Ultrason à Nivelles), est-ce que c’est une bonne école ?
Je pense que ça aide vraiment, parce qu’en radio, on travaille sur la voix et la diction. Et on doit avoir du sourire dans la voix, qui est très important aussi pour présenter la météo. A RTL, je n’ai fait que des podcasts, et c’est une expérience bonne à prendre aussi. De là à dire que les animateurs radio font de bons présentateurs météo, je ne sais pas…
L’exercice est de faire passer plein d’infos en 3 ou 4 minutes…
C’est clairement le but. On reçoit un briefing de l’IRM, et sur cette base, on sélectionne les infos qui nous semblent les plus importantes à dire. Je ne peux pas dire tout ce qu’il y a sur les cartes, ça ferait plus de 3 minutes. Souvent, il y a des cartes où ne dit pas grand-chose parce que c’est indiqué sur la carte et que l’on sait que les gens les voient. Il faut synthétiser l’information tout en sachant que ce qu’il faut savoir est afficher pour le téléspectateur comme le taux de précipitation. La météo, c’est une histoire que l’on raconte.
Est-ce votre interprétation ?
Non, il n’y a aucune interprétation de ma part. Tout vient de l’IRM, et à aucun moment je ne peux choisir d’afficher telle information ou pas. Les cartes sont formatées et définie par les équipes de RTL. C’est dans la narration que l’on décide de mettre plus en avant certaines choses et moins d’autres. Par exemple, un vent faible, on ne l’évoquera pas, par contre, si on prévoit des vents violents, on insistera un peu dessus. Plus l’info est anecdotique, moins on aura tendance à la souligner.
La formation était difficile ?
C’est moins évident que ce que l’on imagine. Il n’y a pas de prompteur ou aucun support texte. Bien sûr, nous avons nos cartes mais il faut avoir le déroulé dans la tête et ne rien oublier. Et dans mon cas, je n’avais aucune expérience télé. J’ai vraiment tout appris. Je me suis entrainé pendant 2 mois pour que j’arrive à faire les choses correctement. Avec déjà un parcours télé, ça aurait été plus rapide. C’était laborieux, mais je n’ai jamais baissé les bras, et je garde le sourire. Je suis content du résultat et les retours semblent bons.
La météo vous intéressait ?
Un peu comme monsieur et madame Tout-le-monde. C’est un sujet hyper concernant. C’est le programme le plus regardé. Ce n’était pas une matière pour laquelle j’avais une attirance particulière. C’est pour ça que j’ai réfléchi. Quand on me l’a proposé, je ne m’y attendais pas, et ce n’était pas dans mon esprit. D’un autre côté, c’est l’occasion de découvrir quelque-chose. Je suis quelqu’un de curieux qui aime expérimenter et découvrir de nouvelles choses.
A l’image de Daniela Prepeliuc, comptez-vous approfondir le sujet pour devenir un «expert» de la discipline ?
Je me sens concerné pas le changement climatique et je m’y intéressais déjà. Est-ce que ce poste va me sensibiliser encore plus ? Peut-être… Je n’ai pas fini de me former, et j’ai déjà appris sur la météorologie. Je n’y connaissais pas grand-chose. J’ai appris à bien nommer les phénomènes météo ou les nuages, par exemple. Je m’informe beaucoup sur le côté, effectivement.
Samedi dernier, vers 13h20, dans quel état étiez-vous, juste avant la première météo ?
Etonnamment, j’étais très serein. Je repensais à toutes les heures passées en studio à répéter. Si on m’avait donné la « permission » d’être là, c’est que j’étais prêt. Il y avait un stress, mais j’ai essayé de la garder le plus loin possible de moi. J’étais surtout très concentré.
Est-ce un tremplin pour d’autres projets télé ?
Je travaillais à RTL pour le web, et j’y étais très bien. La proposition de présenter la météo est arrivée de manière inattendue. Pour le moment, je ne vise pas autre chose. Et j’ai encore beaucoup à apprendre…
Qu’aimez-vous regarder à la télé ?
Je regarde beaucoup de sport et les journaux télévisés. Pour le moment, j’avoue que je me cale devant les bêtisiers…
Pour ne pas y être un jour ?
Exactement, je regarde les erreurs des autres pour ne pas les refaire et m’y retrouver plus tard ! (Rires)
Entretien : Pierre Bertinchamps
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