Alfonza Salamone (Musiq’3) : «Je n’avais pas conscience qu’on pouvait autant marquer les auditeurs»

Alfonza Salamone est partie pour rester sur Musiq'3 ! © RTBF
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Retour sur les ondes et sur la RTBF pour la première voix féminine de «Matin Première». Alfonza Salamone nous emmène en voyage sur Musiq’3 !

Après un départ difficile de la RTBF, en 2013, Alfonza Salamone avait rebondi sur Bel RTL avant de faire un break pour se consacrer à l’entreprenariat. Elle a créé ses propres confitures et est devenue maître-brasseuse…

Depuis la rentrée, Alfonza a retrouvé un micro sur Musiq’3, en matinée.

La radio vous a manqué ?

Quand on met les pieds dans un studio de radio, et que ça vous plaît, on est piqué par un virus pour toujours… J’ai gardé cet amour de la radio qui est resté viscéralement dans mon cœur. Et la RTBF reste la maison de mon cœur aussi.

La 1ère, Bel RTL et Musiq’3, ce sont trois tons différents…

Trois tonalités différentes, mais avec un point commun : la passion du métier. J’ai gardé l’envie de partager et le respect de l’auditeur. Il y a aussi la curiosité qui est en filigrane dans tous ces médias.

Que faites-vous dans «L’Odyssée» (9h-13h) ?

J’accompagne justement l’auditeur avec l’idée de comment passer la matinée ensemble avec des découvertes mais aussi des grands fondamentaux de la musique classique. Il y a aussi des petites infos, des pépites, des ragots de l’époque… Je ne suis pas seule, notamment entre 11h30 et midi. C’est également l’occasion de passer des extraits de captations de Musiq’3 ou des partenaires de l’UER. On passe la matinée sur du velours !

De l’accompagnement, c’est nouveau pour vous ?

Pas tout à fait… Sur La Prem1ère, j’ai déjà présenté une émission de musique classique, «Le Classique des classiques», programmée par Nicolas Blanmont. J’ai aussi fait «Crooner» qui était plutôt du jazz. Mais la majeure partie de ma carrière, c’était de la culture ou du magazine.

Le classique, c’est un registre que vous connaissez…

Oui, grâce au Festival d’Enghien et le Printemps musical de Silly dont je fais partie depuis plus de 25 ans et où je présente les concerts. C’est un milieu que je fréquente mais je ne prétends pas être musicienne ni spécialiste de la musique classique. J’en écoute beaucoup, surtout du baroque et la musique sacrée en particulier… Mais j’écoute de tout, pas seulement dans le répertoire classique.

Vous avez retrouvé vos marques facilement ?

C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ! (Rires) Et c’est vrai, je n’ai pas dormi la veille de mon retour sur antenne, mais une fois que je mets mon casque, c’est comme si rien ne s’était arrêté.

Qu’est-ce qui vous a convaincu de revenir ?

Même si je connaissais déjà Marina de Waha (nouvelle cheffe éditoriale de Musiq’3, NDLR), ce n’est pas elle qui m’a contactée pour revenir sur la RTBF. J’ai entendu qu’il y avait un casting pour trouver de nouvelles voix pour Musiq’3 et j’ai postulé comme les autres, avec beaucoup d’humilité.

Vous avez déjà des retours ?

Certains m’ont déjà reconnue, et des échos que j’en ai eu, ils sont plutôt contents. Depuis que j’ai quitté la RTBF, il n’y a pas eu une semaine sans qu’on en parle. La radio a ceci de magique que l’on entre chez gens, on est dans leur salle de bain ou dans la cuisine. On les accompagne dans la voiture… Je n’en avais pas conscience à l’époque, mais on peut parfois marquer les auditeurs. J’ai reçu des messages très sympas. Je n’ai pas encore de «haters» !

Vous êtes partie en froid avec la direction de la RTBF, en 2013. Est-ce que le retour a été compliqué ?

Non, de l’eau a coulé sous les ponts, et j’ai fait un énorme progrès de développement personnel. Ce n’était pas mon choix de partir à l’époque… J’ai revu toutes les personnes avec qui j’ai eu des discussions animées, et les choses évoluent. La RTBF a changé et pourtant j’y retrouve ce que j’ai quitté comme l’ambiance entre collègues, la même passion et la même énergie à conjuguer son talent pour arriver à proposer un bon programme. Bien sûr, maintenant, il y a Auvio et des offres digitales, mais l’envie et la passion n’ont pas bougé.

On a tendance à dire que Musiq’3, c’est la voie de garage dans une carrière radio à la RTBF…

Vous avez vu la présentation de la rentrée ? Ça ressemble à des voies de garage ? Je ne vois pas du tout ça comme ça. «Voie de garage», ça voudrait dire qu’après, c’est fini. Au contraire, j’y vois un renouveau. Marina a impulsé une énergie nouvelle à cette station. La moyenne d’âge des animateurs a baissé en quelques années. Il y en a même qui débutent leur carrière, ici. Pour moi, ce n’est pas la dernière partie, mais plutôt un jalon dans ma carrière radio. J’espère que ce bout de chemin va être long. Ici, nous sommes partis pour une saison de «L’Odyssée», mais on discute déjà de la suite.

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