Alexandra Alévêque : «Il est temps d’arrêter !»
Du Texas à l’Inde, en passant par la Grèce, elle vit en immersion au sein de familles locales avec «Drôles de villes pour une rencontre». Pour la dernière fois…
Comment choisissez-vous vos destinations ?
France 5, la production et moi-même proposons des destinations avant de trancher. Nous souhaitions par exemple aller en Inde depuis deux ou trois ans, mais la pandémie a compliqué l’organisation du voyage.
Comment vous êtes-vous organisée avec le covid ?
Pour nous et la famille sur place, le plus important était d’éviter de l’attraper avant de partir et pendant le séjour. En plus du vaccin, nous suivons à la lettre toutes les précautions sanitaires. Aujourd’hui, bien sûr, la situation est beaucoup moins compliquée qu’au début de l’épidémie.
Comment trouvez-vous les familles qui vous offrent l’hospitalité ?
Nous travaillons avec des fixeurs qui, journalistes ou pas, habitent sur place. Ils prennent contact avec les gens pour leur expliquer notre démarche en leur montrant, éventuellement, une ou deux émissions.
Avez-vous une méthode personnelle pour établir, malgré la barrière de la langue, une certaine complicité avec vos interlocuteurs ?
S’ils sont d’accord sur le principe de l’émission et sont curieux de rencontrer des Français pour leur montrer leur façon de vivre et si nous nous montrons polis et bien élevés, la complicité s’établit presque d’elle-même. J’ignore si nous avons eu de la chance, mais avec tous ceux qui nous ont ouvert leur porte, nous n’avons jamais rencontré le moindre problème.
Rêviez-vous d’aller au Texas ?
Non, pas vraiment. J’étais déjà allée sur la Côte Est et la Côte Ouest, mais je ne connaissais pas du tout le Texas. C’était marrant de visiter un endroit où les gens sont habillés, au quotidien, comme dans les westerns, mais utilisent des iPhones. J’ai aussi été étonnée par leur passion pour le rodéo qui, pour eux, est plus que primordiale. Sur le plan vestimentaire, personne ne sort sans son stetson sur la tête. Au bout de deux jours, j’ai moi-même cédé à cette tradition !
Avez-vous ressenti le patriotisme ambiant ?
Les Américains sont tous des patriotes convaincus. Depuis le 11-Septembre, dans les régions comme le Texas, ce sentiment est exacerbé. En revanche, je m’attendais à voir des drapeaux dans tous les jardins et ce n’est plus du tout le cas.
Quelques mots sur votre séjour sur l’île d’Hydra en Grèce ?
Durant notre séjour au printemps, nous avons eu assez froid et nous avons essuyé une tempête qui a bloqué les bateaux. Durant cet épisode de mauvais temps, nous avons constaté que l’île restait totalement isolée. Il faut donc stocker pour ravitailler en permanence les 4.000 habitants. Et on ne se déplace pas en voiture, mais à pied et à dos d’âne.
Et en Inde ?
Nous avons séjourné dans un milieu assez rural, situé entre le Bhoutan et le Bangladesh, dont l’image est très différente des grosses agglomérations indiennes comme Bombay, où il y a beaucoup de pauvreté et une grande densité de population. Nous étions au début de la chaîne de l’Himalaya, dans une ville montagneuse, la plus pluvieuse du monde et très peu habitée. Nous avons connu une mousson très intense avec des records de pluie. Il est tombé des hectolitres de flotte, c’était une douche permanente du matin au soir. En une journée, la pluviosité dépassait celle d’une année à Biarritz !
Quel voyage vous a laissé le souvenir le plus fort ?
C’était à Chinguetti, une ville située en Mauritanie, au milieu du Sahara, dont les maisons étaient bouffées par le sable. Malgré l’angoisse de voir leur maison s’affaisser chaque jour un peu plus, avec cette famille, où le père parlait relativement bien le français, nous avons énormément ri. J’aime beaucoup les tournages en Afrique. Ce sont des pays très agréables parce que dépaysants, avec un accueil souvent super chaleureux.
Pourquoi avez-vous décidé d’arrêter cette émission ?
Après six ans, je sens que c’est le bon moment pour arrêter. J’ai envie de me renouveler en me consacrant à de nouvelles aventures.
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