Alessandra Sublet devient actrice : «J’ai été transformée par mon rôle !»
L’animatrice de 45 ans gagne ses galons d’actrice dans la magnifique fiction «Handigang», à découvrir ce mercredi à 20h30 sur RTL-TVI. Pour elle comme pour le public, c’est une révélation !
Djenna (Alessandra Sublet) veille sur son fils en fauteuil roulant, Sam (Théo Curin). Mais l’adolescent et ses potes atteints d’un handicap créent un groupe activiste, le Handigang, pour réveiller les consciences. Cela va leur valoir quelques ennuis…
Êtes-vous surprise qu’on vous ait proposé ce projet ?
Je l’ai d’abord trouvé trop ambitieux pour moi ! J’ai accepté de réaliser un essai et en le visionnant, j’ai dit : «Allez, pourquoi pas !» En plus, la série traite du handicap sans pathos, parle aussi d’une mère, de son garçon et de l’adolescence : des thèmes forts. Dans la foulée, j’ai croisé Théo Curin, mon fils à l’écran. Il a achevé de me convaincre d’accepter cette aventure !
Théo est un sportif, un acteur et un être passionnant…
Il est extraordinaire ! Sa gentillesse et son optimisme sont épatants. À la suite d’une méningite contractée quand il était petit, on l’a amputé d’une partie des bras et des jambes. Ça ne l’a pas empêché de se lancer des tas de défis, dont la traversée à la nage du lac Titicaca. Tout chez lui force l’admiration ! Cela m’a fait tant de bien de le côtoyer !
Vous êtes entourée d’une bande géniale de jeunes acteurs, tous avec un handicap. Qu’avez-vous appris de ces rencontres ?
J’estime avoir eu de la chance de pouvoir travailler et discuter, entre deux scènes, avec un malvoyant, un malentendant ou une autiste Asperger. J’ai compris qu’ils sont normaux. C’est notre regard qui les considère comme handicapés. Et quand on ne prévoit pas des équipements pour leur donner accès à un resto ou à une école, c’est nous qui en faisons des personnes avec handicap. La force de cette série est là : changer les cœurs, les mentalités.
Il y a en effet un message d’envergure…
La production a organisé une projection avec la Secrétaire d’État française chargée des Personnes handicapées. Elle a reconnu que trop peu de fictions évoquaient le handicap. Il y en a à peu près 1,2 %. C’est peu… J’adore les films comme «Intouchables» : le sujet lourd est abordé avec humour et décalage. «Handigang» a cette même gaieté qui donne envie de faire bouger les lignes.
Et l’activisme des jeunes héros souligne ce besoin !
En fait, le téléfilm s’inspire d’une histoire réelle des années 1970 où un groupe menait des actions tantôt gaguesques, tantôt décalées pour épingler le manque d’infrastructures ad hoc. Dans la série, quand les jeunes bétonnent un escalier pour le transformer en rampe d’accès afin d’aller à la cantine, ils changent notre vision et nous amènent à réfléchir !
Cet article est paru dans le Télépro du 10/2/2022
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