Dès ce lundi 23 mars, l’animateur réveillera les Carolos. La RTBF ne cache pas ses ambitions d’audience, mais veut aussi redynamiser sa matinale régionale.
C’est un joli coup pour Vivacité : faire venir un animateur-vedette de la station d’en face, certes remercié quelques mois plus tôt, pour redonner des couleurs aux audiences du décrochage matinal de Charleroi.
Une question de stratégie
La région est un bastion de Bel RTL, où Vivacité n’est que 3e sur le podium juste derrière Radio Contact. Autant dire que l’idée de voir un glissement des auditeurs fait partie de la stratégie du service public, et le directeur des radios de la RTBF, Francis Goffin ne cache pas que le buzz qui se passe autour de ce transfuge est un peu voulu…
Une première pour Alain Simons
Plus concrètement, le décrochage carolorégien de Vivacité fête ses 10 ans cette année, et la direction de la station trouvait bon de donner un petit coup de fraîcheur à sa matinale «Charleroi Matin», incarnée depuis huit ans par Philippe Delmelle.
Ce dernier n’est pas pour autant poussé vers la sortie, il continuera à fournir du contenu pour le programme. Pour Alain Simons, c’est un nouveau challenge. Tout d’abord, il n’a jamais travaillé sur une matinale, et le ton de l’émission est loin du «Tirlipote».
Ici, c’est surtout de l’info et du service pour rythmer le réveil des auditeurs, mais Simons annonce aussi un peu la couleur. «On ne va pas se priver de faire quelques petits jeux, histoire de divertir les gens», nous a-t-il confié. Cela dit, pas de révolution dans la formule pour autant.
«La façon dont on m’a licencié est à mourir de rire», explique-t-il
Les contacts entre la RTBF et l’animateur, débarqué en octobre dernier de RTL, ne remontent qu’à quelques semaines. «Ça tombait bien, je m’ennuyais un peu», sourit Simons. «J’ai reçu pas mal de messages de soutien de mes ex-collègues, et je sais même que certains m’envient un peu».
On n’en saura pas plus sur les noms des déçus de RTL House… Sur son licenciement non plus. «La raison évoquée était une sorte de maquillage (NDLR : plus d’opportunité d’émissions sur RTL pour l’animateur), et la façon dont ça s’est passé était à mourir de rire», ajoute-t-il.
À l’inverse d’autres personnes remerciées par la chaîne privée, il n’y a pas de procès pour Alain Simons. «Ce sont des Luxembourgeois-Allemands, tout s’est fait dans les règles et de façon droite et très carrée».
Bien accueilli à Charleroi
Pour Alain Simons arriver sur le service public est un grand changement. L’animateur a fait toute sa carrière chez la concurrence, que ce soit d’abord sur une radio locale de Charleroi, en 1982 à RFM puis Bel RTL.
«Ce qui m’a surpris ici, c’est l’accueil du personnel», avoue-t-il. «Tout de suite, on m’a salué dans les couloirs et le courant passe très bien dans l’équipe à Charleroi».
Un retour en télévision ?
Homme de radio, l’animateur a aussi une longue carrière à la télé : de «Coup de dés» pour le lancement de RTL-TVI en 1987, au «Millionnaire» en passant par le «Télé Kwinto». S’il était absent des petits écrans depuis plusieurs années, un retour aux affaires sur le service public ne lui déplairait pas.
«Je ne suis pas venu pour ça, et on n’en a pas discuté !», lance l’animateur. Mais Alain a déjà sa petite idée sur ce qu’il voudrait faire si une opportunité lui était offerte. «Un jeu en access qui serait une locomotive pour « On n’est pas des pigeons ! », par exemple», confie-t-il.
Chasser le naturel et il revient au galop ! On n’en est pas encore là, et pour l’instant, c’est exclusivement sur la radio que se concentre Alain Simons. Mais il est fort à parier que son visage sera utilisé à bon escient par la RTBF…
Une revanche de la RTBF après le débauchage de Thomas Van Hamme
Alain Simons sera de retour sur les ondes, dès ce lundi 23 mars 2015, à 6 heures sur les émetteurs carolos de Vivacité (de Chimay à La Louvière) ou sur le web (pour les autres).
La RTBF mise gros sur ce «mercato», après
le transfuge, en sens inverse, de Thomas Van Hamme vers RTL…
Pierre Bertinchamps
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici