Al Capone : grandeur et déchéance

Dans «Capone», Tom Hardy campe le gangster amaigri, solitaire et fortement diminué au crépuscule de sa vie © Isopix
Alice Kriescher Journaliste

À découvrir ce mercredi à 22h10 sur Club RTL, le film «Capone» ne s’attarde guère sur les «heures de gloire» de Scarface, campé à l’écran par Tom Hardy, mais bien sur ses années de déclin.

Véritable mythe, le nom d’Al Capone (1899-1947) évoque, pour beaucoup tous les poncifs inhérents au monde des gangsters de l’Amérique des années 1920. Mais que savons-nous des derniers instants de celui que l’on surnommait «Scarface» ou «Le Balafré» ?

Casier chargé

De sa naissance, en 1899, jusqu’à son arrestation, en 1931, Al Capone, né Alphonse Gabriel Capone, n’a pas chômé au cours de sa carrière de malfrat. En 1920, le jeune New-Yorkais, issu d’une famille d’immigrés italiens, quitte la Grosse Pomme pour intégrer l’Outfit, soit le syndicat du crime organisé de Chicago.

Là-bas, en pleine prohibition, Capone se lance dans le marché, illégal donc, de l’alcool. En 1925, l’homme à la cicatrice prend du galon et devient patron de la mafia de Chicago. «Al Capone se bâtit une réputation de chef impitoyable et règne en maître sur plusieurs quartiers de Chicago», relate le site de la RTBF.

Au fil des années, le Balafré devient l’homme à abattre pour la police de Chicago. Car il est un véritable touche à tout : en plus de la contrebande, il trempe dans les jeux d’argent, la prostitution, le trafic de stupéfiants et des meurtres à n’en plus finir. Pour échapper au cachot, il achète largement les forces de l’ordre. Jusqu’à ce qu’Eliot Ness, agent du Trésor américain à la réputation d’incorruptible, se mêle du cas Scarface.

Fin d’un «parrain»

En 1931, «Big Al» écope d’une peine de dix-sept ans de prison, dont onze fermes pour fraude fiscale. «Il est incarcéré au pénitencier d’Alcatraz, cette petite île, ce rocher, au large de San Francisco», poursuit la RTBF. Au cours de sa détention, une syphilis, contractée lorsqu’il était plus jeune, se réveille.

Al Capone a du mal à marcher et son état mental se détériore ce qui le rend à peine capable d’obéir aux ordres des gardiens de prison. «Qu’il est loin le gangster capable de tuer ses associés à coups de batte de baseball», lit-on dans Le Point. «À l’hôpital de la prison où il est transféré, il subit des électrochocs sans amélioration de sa santé. Il devient même confus et désorienté. Cette dégradation physique lui vaut d’être libéré sous caution en novembre 1939.»

Atteint désormais de neurosyphilis, ses médecins affirment que l’ancien homme fort de la mafia a «la mentalité d’un enfant de 12 ans». Veillé par celle qui est son épouse depuis 1918, Mae Coughlin, Al Capone, passe les dernières années de sa vie dans sa propriété de Miami, atteint de paralysie. Le 21 janvier 1947, il est victime d’une apoplexie, sombre dans le coma et contracte une pneumonie. Quelques jours plus tard, le 25 janvier, il meurt d’un arrêt cardiaque.

Premier rôle

Le 7e art n’a eu de cesse de s’intéresser à la biographie d’Al Capone. Si le film, diffusé mercredi soir sur Club RTL, se penche sur les derniers instants du gangster, d’autres cinéastes ont préféré aborder ses années fastes. Ce fut le cas de Brian de Palma et de son «Scarface» sortit en 1983.

Un film qui est en réalité un remake du long métrage éponyme d’Howard Hawks, réalisé en 1932, alors qu’Al Capone était incarcéré à Alcatraz. Hawks sera abondamment critiqué par la presse de l’époque, lui reprochant de glorifier la vie du parrain de l’Outfit.

Cet article est paru dans le Télépro du 13/10/2022

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