Adrien Joveneau : «Je suis optimiste pour la suite»
«Printemps grandeur nature» a perdu son côté grand nettoyage de la nature, mais l’animateur conserve l’envie de montrer les bons plans de Dame-nature.
Nouvelle saison pour «Printemps grandeur nature», sur La Une (ce dimanche à 13h35) et VivaCité (ce samedi à 16h) en mode découverte de la nature wallonne.
Depuis l’année dernière, finies les grandes opérations de protection de la nature. «On a changé de concept pour faire plutôt un magazine», explique Adrien Joveneau. L’idée était aussi de s’éloigner de l’opération Wallonie plus propre dont VivaCité est partenaire, avec Sara De Paduwa comme marraine. «On avait initié cette opération de toilettage de l’environnement, et c’est repris par d’autres, et c’est bien comme ça ! Nous, on a rempli notre rôle, et on passe à autre chose. L’an dernier, Be Wapp a été un grand succès…»
C’est quoi le concept actuel ?
On va plutôt vers la découverte de l’environnement et des actions concrètes de personnes qui s’impliquent dans l’agroforesterie ou la permaculture. On est parti à la recherche de personnages inspirants plutôt que de retaper sur le clou du nettoyage de l’environnement que l’on avait fait pendant plusieurs années.
Vous trouvez facilement ces personnages inspirants ?
De plus en plus… Même avec ce que l’on vit aujourd’hui, on voit des initiatives de jeunes dans la foulée du film «Demain», et qui se disent « nous on veut marquer notre empreinte, notre action, et faire quelque chose de positif pour l’environnement ». Je sors d’un tournage avec des personnes qui ont repris des vergers dans le Pays de Herve. Ils font du jus avec des variétés de fruits ancestrales qu’ils ont remis au goût du jour. Nous voulons mettre en lumière ce genre de démarche ou de projet. On en trouve plein et dans de belles régions…
La crise du coronavirus a vu ce genre d’initiatives augmenter ?
C’est tout à fait ça. Ici, les jeunes qui ont produit du jus sont en rupture de stock. Les gens ont été forcés de consommer local. On vit de plus en plus un retour vers ce que l’on produit chez nous. Ces petits producteurs qui ont souvent travaillé dans l’ombre de la distribution se retrouvent d’un coup en pleine lumière. Et on sent que leurs produits sont très appréciés par les consommateurs. La demande vers eux est plus forte, et c’est tant mieux.
Vous avez récupéré les sujets agricoles que l’on voyait dans «La Clef des champs» ?
C’est vrai… Il n’y avait plus de magazine sur ces sujets, et dans chaque émission, nous faisons un portrait d’un agriculteur. Il faut reconnaître que c’est eux qui nous font manger. Ce n’est qu’une partie de l’émission, et c’est important d’en parler. On essaie de faire un portrait dans la région que nous visitons, que ce soit un éleveur ou un producteur. Ce que Philippe Soreil faisait était bien, et nous on prend un petit peu la relève de «La Clef des champs».
Comment faites-vous vivre tout ça en radio ?
Justement, en radio, c’est beaucoup de sons quand on va dans des entreprises agricoles. C’est la même optique. Je fais le plateau télé, et ensuite je le double pour la radio. L’avantage, c’est que ça dure 2 heures sur VivaCité. Je peux aller plus loin dans l’interview et développer des choses. C’est complémentaire.
Pourquoi seulement cinq numéros ?
C’est historique. Ça c’est toujours mis comme ça au début du printemps… Ici, avec le confinement, on reporte ça à la fin du printemps, et c’est même mieux parce ce sera prolongé directement par «Le Beau Vélo de RAVeL», tant en radio qu’en télé. Il y a un ADN commun aux deux programmes.
Qu’est-ce qu’il y aura de particulier cette année sur «Le Beau vélo» ?
On va perdre notre pilier principal qui est le public. C’est lui qui a fait le succès de l’émission. Il participe aux balades depuis 20 ans, c’est notre fan base de plusieurs dizaines de milliers de personnes à qui je dois beaucoup. Je suis triste de ne pas les retrouver cet été. On va continuer à faire notre job. Ce qui était prévu cette année est reporté d’un an. Ce que je vais faire, c’est faire découvrir des circuits aux gens en leur disant que si moi, je le fais, vous pouvez le faire à votre tour, en comité restreint, en famille, entre amis… Il y aura toujours des séquences sur ce qui fait l’ADN de l’émission, à savoir la mobilité douce, les produits du terroir, le sport-loisirs, le tourisme de proximité. Ce sont des secteurs qui ont beaucoup souffert de la crise sanitaire, et on va leur donner un coup de main pour les aider à se remettre en selle. Et on aura toujours des séquences avec les artistes puisqu’il y aura toujours un invité dans chaque émission…
Le confinenent pour un baroudeur comme vous, c’était une horreur ?
Non, au contraire… Sur un plan très personnel, j’ai vécu ça comme quelque chose de ressourçant. Passer 40 jours à la maison, ça m’a changé, ça m’a fait tout drôle même si j’ai continué à travailler. (rires) Moi qui aime l’aventure, je l’ai vécu comme une expérience intéressante.
Vous êtes confiant pour la suite ?
Les choses reprennent leur cours… J’ai reprogrammé un tournage pour «Les Belges du bout du monde» en juin sur le Portugal. Donc, oui, on est optimiste pour la suite !
Entretien : Pierre Bertinchamps
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