Adrien Devyver parle du trouble qui est devenu aujourd’hui sa force

Adrien Devyver parle du trouble qui est devenu aujourd'hui sa force
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Voici trois ans, l’animateur de «Vis ta mine» et «Le Grand cactus» (La Deux) a appris qu’il souffrait de TDA/H.

Selon certaines estimations, il toucherait 1 personne sur 20. Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H) se traduit par des problèmes de concentration permanents, aussi bien durant l’enfance qu’à l’âge adulte.

En Belgique, l’un des cas les plus connus est Adrien Devyver (36 ans), le sympathique animateur de la RTBF. Diagnostiqué il y a trois ans, il est aujourd’hui le parrain de l’association TDA/H Belgique, dont l’un des objectifs est de mieux informer le public sur l’intérêt d’un dépistage précoce de ce trouble, pour éviter une «désocialisation».

Dans le magazine Gaël du mois de novembre, Adrien évoque ainsi son expérience. «J’étais un gamin agité, une vraie pile électrique», explique-t-il. «À l’époque, on ne parlait pas encore de TDA, on considérait ça comme normal, après tout j’étais un garçon, les garçons, ça remue ! C’est à l’adolescence que ça s’est compliqué. Il aura fallu de longues années avant que je puisse mettre des mots sur cette façon particulière de fonctionner. Sauter partout, passer du coq à l’âne, avoir mille idées à la minute : ça a toujours été mon lot. Mais vers 20 ans, mon hyperactivité a commencé à me jouer des tours.»

Car c’est là le vrai danger du TDA/H : s’il n’est pas diagnostiqué et «maîtrisé», il entraîne souvent de graves conséquences sur la vie sociale de celui qui en souffre. «Je patinais dans mes études, j’étais en conflit avec mes parents et j’avais perdu confiance en moi», poursuit Adrien. «Je me suis alors fait un ami qui avait été diagnostiqué TDA (une rareté pour l’époque) et qui suivait un traitement médicamenteux. Nos discussions m’ont beaucoup aidé. De fil en aiguille, j’ai eu la chance de trouver ma voie dans le journalisme, où mon mode de fonctionnement est vu comme un atout. Cela m’a aidé à m’épanouir, à devenir plus extraverti.»

«Aujourd’hui, j’ai un rapport positif avec moi-même : toutes ces épreuves m’ont forgé, constituent ma force», rassure l’animateur. «Je trouve important de parler du TDA/H le plus possible, pour expliquer ce que c’est, pour dédramatiser, en rire, et surtout pour sortir ces personnes du cliché de l’étourdi incapable. Être TDA/H, c’est aussi et surtout disposer d’incroyables ressources physiques et mentales, c’est être flexible, créatif, innovant, bref, différent. Être différent, c’est toujours un défi, mais un défi qui vaut la peine d’être relevé, car à la clé, il y a le bonheur d’être soi-même.»

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