Abracadabra : les secrets des magiciens révélés !

Maria Del Rio et Donovan © RTL Belgium/Kilam
Stéphanie Breuer Journaliste

Ce jeudi à 19h50 dans «Tout s’explique» sur RTL-TVI, Maria Del Rio nous emmène dans l’univers des magiciens et reçoit Donovan qui dévoilera quelques petits secrets.

Vieille comme le monde

Dès les temps préhistoriques, les hommes pratiquent la prestidigitation, terme du XIXe siècle signifiant «agilité des doigts» – au départ, on parlait plutôt d’escamotage ou de physique amusante. Les premières traces écrites datent de l’Antiquité.

Ainsi, le papyrus de Westcar (du nom du Britannique qui l’a ramené d’Égypte en 1824), vieux de 4.000 ans, raconte les exploits d’un certain Dedi de Dedsnefu. Cet illusionniste de la cour du roi Khéops a notamment subjugué ses contemporains par un étonnant tour de magie : il a tranché la tête d’un canard et d’un pélican, avant de reconstituer les deux animaux sans leur faire le moindre mal.

Des objets, datant du VIe siècle avant notre ère, montrent aussi la pratique de la magie dans l’Antiquité. Ainsi, des vases grecs truqués ont été retrouvés. Exposé au Louvre, l’un d’eux comporte un siphon permettant de le vider et de le remplir à plusieurs reprises.

Enfin, l’un des tours les plus classiques de la magie est aussi l’un des plus anciens : le numéro des gobelets. Autrefois, une petite balle de liège, appelée muscade pour sa ressemblance avec le fruit, était utilisée, ou encore des petits cailloux.

Précurseur

Né à Blois en 1805, Jean-Eugène Robert-Houdin a sans doute été l’un des plus grands magiciens de tous les temps. Considéré comme le père de la magie moderne, il a inspiré au célèbre roi de l’évasion Harry Houdini son pseudonyme.

Issu d’une famille d’horlogers, il se passionne très tôt pour la mécanique et l’horlogerie et ses automates lui apportent une certaine renommée. Le Français se tourne ensuite vers l’univers de la magie. En 1845, il crée, à Paris, un théâtre et y présente ses «soirées fantastiques». On lui doit des numéros spectaculaires comme «le carton fantastique» (un carton à dessin duquel il tirait animaux et objets), «la suspension éthéréenne» (la lévitation de son fils de 6 ans), ou celui où il fait apparaître des fleurs et des fruits sur son «oranger merveilleux».

Robert-Houdin donne ainsi ses lettres de noblesse à la magie et se produit devant le roi des Français Louis-Philippe et la reine Victoria d’Angleterre. En 1855, Napoléon III fait même appel à lui pour lutter contre les marabouts arabes qui poussent la population à la révolte en Algérie. Avant de s’éteindre en 1871, Robert-Houdin a publié ses mémoires, dans lesquelles il révèle ses procédés.

Les plus célèbres

Ils sont nombreux à tenter leur chance dans le monde de la magie. Et certains sont parvenus à se faire une renommée internationale. C’est le cas de David Copperfield. Après ses débuts à l’âge de 12 ans dans de petites fêtes, ce magicien américain est devenu l’un des illusionnistes les plus célèbres du monde pour avoir fait disparaître la Statue de la Liberté et traversé la Grande Muraille de Chine.

Bien avant les shows télévisés de David Copperfield, un certain Erich Weiss s’est lui aussi fait un nom dans l’univers des magiciens. Né en 1874 en Hongrie, il arrive enfant aux États-Unis et prend le pseudonyme de Harry Houdini. Si ses tours de cartes ne rencontrent que peu de succès, il impressionne en se jetant à l’eau menotté. Parvenant à se sortir de situations inextricables, il est rapidement surnommé le «roi de l’évasion».

Représentant de la street magic (la magie réalisée dans la rue), Criss Angel, le magicien gothique, se fait connaître en 2005 avec son émission «Mindfreak», tournée en extérieur. Il est réputé pour ses lévitations et ses tours où il scie des femmes en deux.

Magie 2.0

Smartphone, tablette et robot contre baguette magique, chapeau et foulard ! À l’heure actuelle, les nouvelles technologies tendent à remplacer les accessoires traditionnels des magiciens. Cette tendance s’appelle la magie digitale, ou encore la magie numérique.

Simon Pierro, surnommé iSimon ou le magicien iPad, est l’un de ses plus célèbres représentants. Sa renommée a largement dépassé les frontières de son pays natal, l’Allemagne. Entre autres tours étonnants, le magicien 2.0 fait notamment couler de la bière depuis sa tablette ou fait apparaître des objets dessinés sur son iPad !

Contre la fièvre ?

Tout magicien en herbe a un jour prononcé le mot «abracadabra». Mais d’où vient cette célèbre formule réputée magique ? Sa première attestation remonte au II e siècle, dans le poème «Liber Medicinalis» de l’érudit romain Serenus Sammonicus. D’après celui-ci, ce mot serait utilisé dans un rituel destiné à soigner la fièvre : «Écrivez sur un morceau de papier abracadabra, puis répétez ce mot autant de fois qu’il y a de lettres dans le mot en retranchant chaque fois une lettre, de sorte que le tout ait l’allure d’un cône. Cela fait, suspendez avec un fil le papier au cou du malade.» Quant à l’étymologie du mot, elle fait toujours débat chez les experts, dont certains avancent une origine araméenne : «evra kedebra», signifiant «je créerai d’après mes paroles».

Cet article est paru dans le Télépro du 2/9/2021

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