«À la dérive» : une aventure réelle et déchirante !

C’est Shailene Woodley et Sam Claflin qui incarnent Tami et Richard à l’écran © Isopix

Le film diffusé dimanche à 20h05 sur Tipik relate le drame vécu par un jeune couple amoureux de la mer. Une émouvante leçon de courage.

«Cette aventure est si intense et émouvante qu’on a immédiatement su qu’on devait la raconter. Elle surpasse tout ce qui pourrait sortir de notre imagination», ont confié Aaron et Jordan Kandell, les scénaristes d’«À la dérive».

Sorti en salles en 2018, le film est adapté du livre-témoignage de Tami Oldham Ashcraft, «Adrift : A True Story of Love, Loss and Survival at Sea» (1998). «Nous avons été captivés par l’histoire d’amour du couple de naufragés et la façon dont leur lien les a aidés à affronter une situation désespérée !»

Du paradis à l’enfer

En 1983, la romance de Tami Oldham Ashcraft, Californienne de 23 ans, et son fiancé britannique, Richard Sharp, 34 ans, débute tel un songe. Après avoir navigué six mois sur le voilier Mayaluga, ces aficionados de la voile font une pause, puis acceptent de piloter le yacht Hazana qu’ils doivent livrer de Tahiti à San Diego à leur propriétaire. Les trois premières semaines de ce voyage au milieu du Pacifique ne sont que liberté et allégresse. Tami s’en rappelle dans le Chicago Tribune : «On riait, on faisait l’amour, on était au paradis !» Le 12 octobre, un appel radio les alerte : l’ouragan Raymond se dirige vers eux. Ils gardent leur sang-froid, persuadés qu’ils pourront le distancier en bifurquant. Le monstre de catégorie 4, le plus violent survenu à l’époque, s’abat hélas sur eux. Tami décrira, par la suite, le rugissement du vent comme «des moteurs à réaction lancés à l’envers» !

41 jours de cauchemar

Richard crie à sa compagne de se réfugier sous le ponton pendant qu’il tente de maîtriser le Hazana. Et lui fait un clin d’œil rassurant. Ce sera leur dernier échange. L’homme, projeté par-dessus bord, disparaît. Tami se cogne la tête à l’une des parois intérieures et perd connaissance durant 27 heures. La voilà seule, blessée, sur une embarcation où il n’y a plus ni radio, ni système de navigation électronique. Elle fabrique une voile de fortune, un moyen de pomper l’eau de la cabine et doit son salut à un sextant, instrument de navigation vieux de 250 ans, qui lui permet de repérer sa position en mer. Dormant peu, rationnant sa nourriture, la jeune femme endeuillée et épuisée envisage d’en finir avec un flacon de morphine. Mais une voix, qu’elle interprète comme étant celle de Richard, lui dit : «N’abandonne pas !» Elle tiendra 41 jours jusqu’à ce que des secours la repèrent…

Eau salée, goût amer

Aujourd’hui, Tami, âgée de 58 ans, mariée, mère de deux enfants, vit sur l’île de San Juan, dans l’État de Washington. Elle n’a oublié ni la tragédie ni les huit années qu’il lui a fallu pour se reconstruire. Son livre et le film illustrent son remarquable courage. Car l’héroïne n’a pas abandonné la voile : «C’est ma passion, ça ne me quitte pas.» L’eau salée lui laisse tout de même un goût amer et une question : «Pourquoi Richard, qui m’a sauvé la vie, est-il mort alors que moi, je m’en suis sortie ?»

Cet article est paru dans le Télépro du 3/11/2022

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