[60 ans de Télépro] Laurent Haulotte : «Je rêve de réunir le Pape et Mick Jagger»

[60 ans de Télépro] Laurent Haulotte : «Je rêve de réunir le Pape et Mick Jagger»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

À l’occasion de l’anniversaire de votre magazine préféré, nous soumettons chaque semaine 5 personnalités de la télé à une série de questions. Objectif : découvrir quels téléspectateurs ils sont !

Laurent Haulotte a longtemps été un des visages les plus populaires de la télévision francophone belge. Aujourd’hui, il en est également un des architectes. Directeur de la rédaction et des sports de RTL, il fait en effet partie des gens qui façonnent votre télévision par les choix qu’ils opèrent au quotidien.

Que regardez-vous à la télé ?

J’ai une consommation télévision plurielle. Je consomme des programmes qui sont traditionnellement catalogués «cibles âgées». Ce sont les magazines, les journaux. Mais j’ai aussi une consommation de formats catalogués plus «modernes». C’est le cas du «Petit journal» de Be1, par exemple.

De manière générale, je regarde ce qui a du contenu et qui va m’apporter quelque chose. Par exemple, j’adore les documentaires historiques comme celui que France 3 vient de consacrer à Churchill.

Cela dit, vous pourrez aussi me surprendre devant une émission de téléréalité. Ce n’est pas ce genre de programmes qui me relaxent, mais je vais le regarder car il me permet d’avoir une idée de ce qu’est la télévision aujourd’hui dans toute sa globalité.

Combien de temps regardez-vous la télé chaque semaine ?

De manière générale, je dirais 2-3 heures par jour. Mais il n’y a pas un créneau horaire fixe chaque jour. J’enregistre beaucoup de choses que je regarde par la suite. Et puis, il y a des moments plus propices pour se poser vraiment devant la télévision et regarder une bonne série par exemple. J’aime beaucoup «Mad Men», «Borgen», «House of Cards». Ce sont des séries qui n’ont rien à envier aux grosses productions hollywoodiennes en termes de moyens.

Un souvenir de la télévision de votre enfance ?

Mes souvenirs les plus forts sont liés aux émissions sportives. Dans les années 70-80, il y avait peu de retransmissions de sport en direct. Donc, lorsque ça arrivait, c’était un événement. J’ai le souvenir de soirées pleines d’émotions, de passion et de partage en famille ou avec des amis. Je suis venu au journalisme par le sport. J’ai commencé par le journalisme sportif. J’avais la passion du sport. Et cette passion est née avec la télévision de mon enfance.

Il paraît aussi que «Bonne nuit les petits» a bercé mon enfance. C’est en tout cas ce que me racontaient mes parents. Et puis, j’ai également le souvenir de ces grandes soirées et émissions de divertissement comme savaient les faire les Français dans les années 80.


L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.


Avez vous des modèles, des mentors qui ont façonné votre carrière ?

Je n’ai pas de modèles en particulier. Beaucoup ont probablement influencé ma perception du métier et ma manière de le faire. Il y a aussi des gens qu’on apprécie pendant un certain temps puis qu’on regarde avec plus de distance par la suite. Ce qui est important, c’est surtout de trouver sa propre personnalité. En cela, je n’ai jamais vraiment été un partisan de l’imitation ou des modèles à suivre à tout prix.

Maintenant, il faut aussi savoir reconnaître qu’il y a des gens qui sont exemplaires. C‘est le cas d’un Drucker par exemple.

Vous savez que Thomas de Bergeyck vous a cité comme un de ces modèles dans ces colonnes il y a deux semaines ?

Ça me fait plaisir. C’est gentil et flatteur. Vous ai-je dit que Thomas était une personne qui gagnait à être connue ? C’est un garçon très bien. (Rire)

Avez-vous une anecdote, un souvenir particulièrement marquant lié à votre métier d’homme de télévision ?

Cela va paraître un peu bateau comme réponse mais dans notre métier, chaque jour est source d’anecdote et de souvenir. Récemment, j’ai eu un réel plaisir à organiser le débat entre Bart De Wever et Paul Magnette (en mai dernier à l’occasion des élections). Mon moins bon souvenir, ce sont les funérailles de Julie et Mélissa. C’était horrible.

Et avec les gens en rue, ça se passe comment?

Ce que je trouve toujours très étonnant, c’est que j’ai arrêté la présentation du journal il y a six ans, et qu’encore aujourd’hui, les gens que je rencontre pensent que je «fais le journal». La télévision permet aux gens qui la font de rester longtemps dans la mémoire des gens. Ce qui est appréciable, c’est qu’en Belgique en général, les gens sont toujours très positifs et souriants. En France, ce n’est pas le cas.

Télépro, ça évoque quoi pour vous ?

Télépro évoque deux choses pour moi. D’abord, c’est probablement un des seuls médias nationaux qui est toujours resté ancré là où il a été créé, à Verviers. C’est quelque chose que j’ai toujours trouvé étonnant, et qui permet probablement à Télépro d’avoir une identité forte et cohérente. Ça se ressent dans le contenu.

Enfin, Télépro n’a pas de côté «donneur de leçon» qu’ont certains autres magazines. Télépro s’assume didactique, mais sans tomber dans le côté professoral «on va vous expliquer, nous on sait». Cela en fait un magazine agréable à lire.

Quel serait votre plateau télé idéal ?

Il y a beaucoup de gens qu’on pourrait avoir envie d’interviewer ou d’avoir en invité, mais si j’avais vraiment l’occasion de choisir un plateau idéal, il y aurait tout d’abord un ancien du Débarquement de Normandie. Ce que ces militaires ont fait est tout simplement extraordinaire. Ensuite, il y aurait Mick Jagger. Je suis fasciné par le personnage. Et enfin, le pape François.

Entretien : Nicolas Roisin

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici