286 emplois menacés à la VRT !

286 emplois menacés à la VRT !
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

La chaîne publique flamande prévoit de se reconcentrer sur l’info, la culture et l’éducation, au détriment du divertissement et du sport.

La direction de la VRT, la radio-télévision flamande de service public, a finalisé un plan de restructuration prévoyant d’ici 2020 quelque 25 millions d’euros d’économies par an et la perte de 286 temps pleins, déclenchant la colère des syndicats qui ont découvert ces mesures dans la presse.

Le plan met en oeuvre la «transformation» du service public exigée par le gouvernement flamand et sera discuté jeudi au conseil d’administration de la VRT.

Pour rencontrer l’objectif gouvernemental d’une réduction de 25 millions d’euros par an des frais de fonctionnement jusqu’en 2020, la direction de la VRT envisage un saut d’index sur les budgets d’exploitation en 2017-2018 (-5 millions d’euros) et une rationalisation de l’offre. Ce sera surtout le cas sur Radio 2, où l’ancrage régional sera réduit : les antennes de Courtrai, Hasselt et Anvers fermeront au profit de «petits hubs régionaux» meilleur marché, selon le document que Belga a pu consulter.

Les maisons de la radio de Louvain et Gand seront en revanche maintenues. Elles accueilleront même la «production nationale» de Radio 2, qui quittera donc Bruxelles. Le programme matinal «Start je Dag» deviendra national avec des infos régionales, réduisant ainsi la production radio de 8 heures par jour.

Radio 1 et Klara sont appelées à plus de synergies dans le domaine culturel, avec en point de mire l’intégration de leurs rédactions culturelles à celles des chaînes de télévision Canvas et VRT Nieuws.

Studio Brussel et MNM, déjà réduites dans leurs missions et personnel, sont largement épargnées par les économies.

En télévision, la première chaîne Eén est «épargnée budgétairement». Canvas devra réduire les chevauchements avec Eén. La VRT doit aussi réduire ses achats de droits sur les événements sportifs.

En termes d’emplois, des missions jugées non centrales seront privatisées, comme la crèche, la surveillance, le catering, etc, mais aussi certaines missions centrales en production, montage et décor.

En fiction, seule l’émission «Thuis» restera en interne. La VRT se recentrerait ainsi sur l’information, la culture et l’éducation.

En termes d’emplois, cela signifierait la perte dans les prochaines années de 286 temps pleins, dont une partie (40) serait transférée à des partenaires externes. D’autres (89) quitteraient Reyers pour la retraite. Resteraient donc 157 collaborateurs à temps plein menacés de licenciement. Plus de la moitié (145 sur 286) des départs concernent des missions jugées centrales.

Les embauches nouvelles prévues sur les prochaines années devraient amener le bilan à 236 équivalents temps pleins de moins, pour aboutir à un emploi total à la VRT de 1.980 temps pleins fin 2020.

Les syndicats, qui ont appris les grandes lignes du plan dans la presse, n’ont pas apprécié. «Comme attendu, la presse a été informée avant les syndicats et le personnel de la chaîne. Les organisations syndicales exigent l’arrêt de ces fuites prévisibles et la démission ou le licenciement du membre du conseil d’administration qui a divulgué ces informations. Que des journalistes participent aussi à cela témoigne du peu respect pour la concertation sociale», ont affirmé les trois syndicats représentés à la VRT.

Ils rappellent également que quelle que soit la décision prise par le conseil d’administration le 14 septembre prochain, «ce sera juste un mandat de négociation pour la direction et non une décision de mise en œuvre du plan de transformation.» Les organes de concertation existants devront être informés après le conseil d’administration, comme dans toute entreprise qui veut restructurer. «Les syndicats ont le droit pendant cette période de présenter des alternatives et de contester les plans.»

Les syndicats n’envisagent pas d’actions dans l’immédiat. «Contrairement au conseil d’administration, nous allons d’abord informer le personnel et répondre ensuite aux questions de la presse.»

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