
Stijn Bearelle (Eurovision Choir 2019) : «J’ai eu le déclic en voyant un reportage à la télé !»

Le beat-boxeur apporte à la chorale Almakalia la petite touche plus pop. Stijn Bearelle nous explique en quoi consiste le beat-box.
A 26 ans, Stijn Bearelle est l’un des rares beat-boxeur de notre pays. Même si il ne vit pas de sa passion, il peut se targer de faire pas mal de concerts. Le Bruxellois joue notamment avec les Witloof Bay (qui vont revenir pour un tout dernier concert, en février) et accompagne les chorales pour leur apporter un peu de relief aux arrangements.
Qu’est-ce que le beat-box ?
C’est imiter une batterie, tout simplement. Caisse claire, grosse caisse, Charleston,… pour avoir les sons de base. On peut ajouter tout ce qu’on veut avec que ce soit la trompette, la guitare. A l’origine, il y a une quarantaine d’années, c’était plus facile pour les formations qui n’avaient pas beaucoup d’argent, et qui pouvaient ajouter ainsi une batterie dans leur groupe. Et ça apportait quelque-chose de plus rythmique à leur musique ou leurs chants.
C’est un don ?
Non, je pense que c’est un peu comme tout ce qui est artistique, si vous avez un peu de talent à la base, vous pouvez arriver à beaucoup de choses. Après, c’est de l’entraînement, comme le sport. Mais il faut le faire à fond parce qu’il y a beaucoup de technique et de souplesse des lèvres à travailler.
Vous avez commencez tôt ?
J’avais 11 ans quand j’ai pris mon premier cours. Ca fait 15 ans aujourd’hui que je fais du beat-box.
D’où est venu le déclic ?
C’est un reportage à la télé sur Faty K, une personne qui faisait ça à Anvers. Il est toujours actif, et il a son propre studio… Mes parents ont pris contact avec la production du programme (Eén, NDLR) pour avoir des infos. J’ai donc eu des cours avec cette personne-là. Je me souviens de premier jour où il est entré chez moi, il avait une boom-box autour du cou pour que le son soit amplifié. Et comme mon père adore le deejaying, on avait du matériel dans le grenier. J’avais tout ce qui faut pour que ça marche. Ensuite, j’ai changé de professeur. Je suis allé chez Roxer Loop (l’ancien beat-boxeur du groupe Witloof Bay, NDLR).
Vous avez dû apprendre à bien utiliser votre bouche ?
Lors du premier cours, le professeur me demandait de m’entrainer sous la douche, à faire des jets d’eau avec mes lèvres. Ca fait le même bruit que la petite batterie. Je devais essayer de le faire sans respirer. C’était la base.
Un beat-boxer sait faire combien de sons ?
Une vingtaine.
Vous vous entrainez encore ?
Beaucoup moins qu’avant… Ici, pour l’Eurovision Choir, j’ai été prévenu 2 mois avant, et j’ai refais quelques exercices. Petit à petit, ça revient toujours. Ce ne sera plus jamais comme avant parce qu’à 18 ans, j’étais à fond de le monde du hip-hop où je faisais même des battles.
C’est impossible d’en faire un métier ?
Si, mais il faut avoir des contrats en permanence. Le beat-box, c’est quelque-chose de très spécifique. Si je suis présent lors d’une performance, c’est qu’on a retiré le batteur. Dans un groupe de rock, ce sera difficile de se passer du batteur… Donc, je suis plus souvent appelé dans les chorales, où là, il ny a personne à remplacer.
Quand vous accompagnez une formation, vous participez aux arrangements ?
Parfois, mais on se base un maximum sur les chansons originales. Ce n’est pas toujours si facile de tout imiter, mais on peut trouver quelques chose qui s’en rapproche. Mais ce n’est pas toujours aussi strict. Çà dépend du chef de chœur.
Vous ne faites pas des concerts en soliste ?
J’en ai fait ça longtemps dans ma vie. A un moment, j’ai voulu passé à autre chose. Et puis tout, c’est moins amusant que de faire partie d’une groupe ou une formation. L’Eurovision des chœurs, c’est votre premier télé ? Au niveau d’un concours de cet envergure, oui, mais j’ai participé à «Supertalent», en Flandre, il y a une dizaine d’années. J’ai participé aussi à une grande compétition au Canada où l’arène était encore plus grande qu’ici à Göteborg.
Etre vu par plusieurs millions de téléspectateurs, ça vous stresse ?
Un peu… mais je ne suis jamais stressé en général. Je bois un verre de vin et je me mets à l’aise…
C’est votre petit truc pour ce soir, avant le direct ?
Oui, un bon vin blanc, ça aide toujours avant un concert. Ca lâche un peu les lèvres.
Entretien : Pierre Bertinchamps
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