«Sous l’œil de Pékin» : immersion dans l’arbitraire ultraconnecté

Être surveillé et dénoncé par ses voisins, scanner un QR code pour rentrer chez soi, être empêché d’en sortir par des inconnus habilités à camper devant sa porte : difficile de survivre en Chine lorsqu’on est défenseur des droits humains.

À voir ce mardi à 20h55 sur Arte, le documentaire «Sous l’œil de Pékin» raconte la vie de trois dissidents: un avocat emprisonné et torturé, dont la femme et le fils n’ont plus de nouvelles depuis des mois, un confrère qui a eu la chance d’être libéré, mais qui subit d’intenses pressions de son voisinage, et une jeune journaliste menacée de répression. Tous vivent dans l’angoisse, attisée par un État présent dans les moindres recoins de l’intimité de ses habitants. Depuis deux décennies, le gouvernement chinois utilise les technologies intelligentes pour repérer les «mauvais éléments» et mettre en coupe réglée une société toujours plus contrôlée…

Par la persuasion et la propagande, le président Xi Jinping obtient que chacun surveille, suspecte, se mesure à tous. Pris dans les mailles d’un filet numérique toujours plus serré, les citoyens, à qui il a été imposé d’adhérer à des systèmes de classement destinés à déterminer leur fi abilité, n’ont même plus conscience de subir des abus de pouvoir. Alors que la Chine a lancé un projet d’activation de 570 millions de caméras de surveillance, ce documentaire, qui fait froid dans le dos, présage une dislocation du vivre ensemble et dresse un tableau éloquent des possibilités de contrôle offertes par la technologie.

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