
Salvador Sobral, le gagnant qui n’aimait pas… l’Eurovision !

Après la victoire de Salvador Sobral , le Portugal prépare activement «son» Eurovision pour l’an prochain, pendant que le lauréat 2017 crache dans la soupe !
Décidément, le Concours Eurovision de la chanson semble vivre un nouveau tournant. D’abord par ce que l’édition 2017 est marquée par un net changement de style dans les chansons les mieux classées. Exit les titres formatés avec des «gimmicks» simples (et jusqu’ici efficaces). L’Italie et la Suède en ont fait les frais, reléguées toutes deux, respectivement à la 6e et la 5e place. En tête, on retrouve des chansons qui transpirent l’univers des interprètes (et du compositeur) comme «City Lights» de notre compatriote, Blanche (arrivée 4e) ou «Amar Pelos Dois» du portugais Salvador Sobral, gagnant à Kiev.
Ensuite parce que pour la première fois de son histoire, le lauréat est tout, sauf un adepte de l’Eurovision. Ce qui détone un peu, voire fait tâche quand on sait que son pays accueille, en grande pompe, les festivités l’année suivante. Ainsi, sur place, à Kiev, la presse et les fans s’amusaient du style très décalé du chanteur portugais. Par exemple, Salvador Sobral proposait systématiquement des versions différentes de son titre pendant les répétitions, parce qu’il «s’ennuyait».
Et lors d’une interview, il expliquait qu’il avait proposé sa chanson pour participer à l’émission de sélection juste pour la vitrine nationale dans son pays, et que l’Eurovision ne l’intéressait pas vraiment. Concernant ses concurrents, il parlait de la participation suédoise de Robin Bengtsson, comme le «fast-food» de la chanson. Dans l’euphorie ambiante, tout le monde avait mis ça sur le compte du coté «anti-système» du portugais…
De retour avec le trophée à Lisbonne, Sobral a poursuivi sur sa lancée. Lors d’un concert, il a lâché à la foule qu’il serait applaudi, de toute façon, même s’il «pétait» sur scène. Il a préféré parlé au public de la façon dont les médias traitent l’actualité autour des attentats terroristes que de chanter. Puis, fin juillet, alors que la foule attendait qu’il reprenne son titre primé, lors d’un récital, Salvador l’a purement et simplement zappé…
Un comportement qui tranche avec les autres gagnants. On se souvient que Conchita Wurst (2014) avait fait le tour du continent avec sa chanson, transportant, avec elle, un message sur la cause LGBTQ, ou Måns Zelmerlöw (2015) qui avait traversé toute l’Europe en vue de vendre son dernier album. Sobral risque de la jouer beaucoup plus sobre !
Il est de tradition que le gagnant de l’édition précédente vienne chanter son titre devant les fans de l’Eurovision en délire, lors du Concours, et qu’il remette le trophée au nouveau vainqueur, en guise de cérémonie de passation, le télévision publique portugaise RTP risque de devoir trouver un plan B.
Pierre Bertinchamps
Redécouvrez la chanson portugaise glorieuse à l’Eurovision 2017
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