Que lire cet hiver ? Voici les romans les plus attendus de la rentrée littéraire de janvier !

Que lire cet hiver ? Voici les romans les plus attendus de la rentrée littéraire de janvier !
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

L’heure de la rentrée littéraire d’hiver a sonné avec la parution d’ici la fin février de 493 romans dont le nouveau livre de Michel Houellebecq, «Sérotonine», un ouvrage sombre et poignant en librairies vendredi.

Bénéficiant d’un tirage exceptionnel de 320.000 exemplaires, le septième roman de Michel Houellebecq, l’écrivain français parmi les plus connus et traduits à l’étranger, est d’ores et déjà quasiment assuré de devenir un best-seller européen. Il sortira en Allemagne le 7 janvier et en Italie le 10.

Le romancier n’avait rien publié depuis le polémique « Soumission », paru il y a quatre ans, le jour même de l’attaque contre Charlie Hebdo. Toutes éditions confondues, cet ouvrage s’est écoulé à près de 800.000 exemplaires.

Dans « Sérotonine » (Flammarion), Michel Houellebecq plonge ses lecteurs au coeur de la France rurale. Écrit avant l’apparition des « gilets jaunes », le roman semble avoir anticipé ce mouvement qu’aucun responsable politique n’avait vu venir. Accusé parfois de cynisme, l’écrivain est plein d’empathie quand il décrit le désespoir d’agriculteurs au bout du rouleau.

L’écrivain qui a récemment fait l’éloge du protectionnisme de Donald Trump tire à boulets rouges sur la politique libérale de l’Union européenne coupable à ses yeux de tous les maux. Mais le livre ne saurait se résumer à cette thématique.

Malgré les scènes pornographiques (l’éloge de la fellation voisine avec la description d’un « gang bang » canin! ), le roman de Michel Houellebecq est éminemment romantique. On sort de sa lecture bouleversé.

Face à ce livre-événement, les autres auteurs devront faire preuve d’une certaine humilité. Les romans de Simon Liberati (« Occident ») et Yann Moix (« Rompre »), publiés chez Grasset, doivent sortir mercredi avant la déferlante Houellebecq.

Après ses chroniques sur « Nicolas Ier » et « François le Petit », Patrick Rambaud récidive avec le début du règne d' »Emmanuel le Magnifique » (Grasset). Il faudra attendre le 21 février pour découvrir le nouveau roman de David Foenkinos, « Deux soeurs », pour lequel Gallimard a prévu un tirage de 100.000 exemplaires. Toujours chez Gallimard sont notamment attendus un nouveau roman de Tahar Ben Jelloun (« L’insomnie »), un ambitieux livre de Tristan Garcia (« Âmes, Histoire de la souffrance, I ») et un désopilant roman de Pierre Jourde (« Le voyage du canapé-lit »).

Le ministre français de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire publie « Paul. Une amitié », un récit sensible autour de la figure d’un ami disparu. On notera également le retour d’Antoine Volodine qui publie « Frères sorcières » (Seuil) cinq ans après « Terminus radieux », prix Médicis 2014. Lauréat du Goncourt en 2008, Atiq Rahimi revient avec « Les porteurs d’eau » (P.O.L). Chez Actes Sud, Éric Vuillard (Goncourt 2017) publie « La guerre des pauvres » un récit court et puissant sur une rébellion dans l’Europe du XVIe siècle qui fait écho aux révoltes d’aujourd’hui.

Il faudra attendre le 6 février pour découvrir « Personne n’a peur des gens qui sourient » (Flammarion) le nouveau roman de Véronique Ovaldé. Céline Minard nous entraîne jusqu’à Hong Kong avec « Bacchantes » (Rivages).Chez Minuit, on note le retour d’Éric Chevillard avec « L’explosion de la tortue ». Valérie Zenatti revient sur sa complicité avec le grand écrivain israélien disparu Aharon Appelfeld (dont elle fut la traductrice) avec « Dans le faisceau des vivants » (L’Olivier).

Parmi les 77 premiers romans attendus, on distingue notamment Bénédicte Belpois qui publie « Suiza » (Gallimard), un roman âpre, violent et sensuel. On attend avec curiosité « De la race de seigneurs » (Stock), premier roman du fils d’Alain Delon, Alain-Fabien Delon.

Du côté étranger, « Frantumaglia » (Gallimard), rassemble la correspondance de l’Italienne Elena Ferrante avec son éditeur. Belfond publie « Le chant des revenants » de l’Américaine Jesmyn Ward, seule femme a avoir obtenu deux fois le National Book Award.

On attend avec impatience « Trouble » (Stock) du Belge néerlandophone Jeroen Olyslaegers et « D’os et de lumière » (Grasset) de l’Irlandais Mike McCormack. Le Chinois Ma Jian (exilé à Londres) publie « China Dream » (Flammarion), interdit en Chine.

La littérature de langue allemande est particulièrement bien représentée avec notamment le retour de Bernhard Schlink qui publie « Olga » (Gallimard). En février, paraîtra « Terminus Berlin » (Le Tripode), ultime livre de l’iconoclaste Edgar Hilsenrath, disparu le 30 décembre à l’âge de 92 ans.

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