Pourquoi avez-vous peur de téléphoner ?
Si vous avez des sueurs froides à l’idée de prendre rendez-vous chez le médecin, alors vous faites partie du grand nombre d’individus ayant la phobie de l’appel téléphonique. Mais d’où vient cette peur, a priori, irrationnelle ? Petite enquête en vue de soigner tous les timides.
Les jeunes – mais pas seulement ! – n’ont jamais été aussi en symbiose avec leurs smartphones, tablettes, ordinateurs et autres gadgets favorisant l’over-communication ambiante. Or, paradoxalement, la peur de téléphoner ou de laisser un message vocal est plus vivace que jamais auprès de cette génération. Une étude britannique réalisée en 2013 sur 2500 employés de bureau démontre que 94 % des travailleurs préfèrent avoir recours à l’e-mail plutôt que de passer un coup de fil. Comment, dès lors, expliquer une telle phobie du combiné ?
1. Le coup de fil, une intrusion
L’appel téléphonique est souvent perçu comme une intrusion. Il interrompt en effet une activité en cours. Vous recevez un coup de fil, vous vous sentez obligé de cesser toute tâche pour y répondre. De même, vous pouvez avoir peur de «déranger» la personne que vous appelez, sans doute elle aussi très occupée à vivre sa vie. D’ailleurs, vous commencez très souvent la conversation par : «Je ne vous dérange pas ?» ou «Salut, t’es où ?» Judicieux préambule… Vous tâtez le terrain en malin fourbe afin de vous assurer que les conditions pour que la conversation aient lieu sont réunies. Et vous amorcez la communication en douceur. Le plus dur est fait. Passé ce cap, vous pourrez respirer et aborder enfin le vrai sujet de votre conversation.
2. Une question de génération ?
Les jeunes souffrent davantage de la téléphonophobie. La génération Y (celle des enfants nés dans le milieu des années 80) et la génération Z (celle des enfants nés à partir de 2000) sont habitués à communiquer via des canaux plus ludiques comme WhatsApp, Messenger, Snapchat, Instragram, etc. avec des messages courts, des photos ou des vidéos. Bien loin du bon vieux téléphone austère, sans émoticônes, sans smileys et sans fantaisie. Cette génération a perdu la compétence de l’appel téléphonique au profit du message court et percutant.
3. Trop timide pour téléphoner
La phobie du téléphone est également très intense chez les personnes timides. Eh oui, au téléphone, on ne peut pas lire des phrases que l’on aurait préparées. Il s’agit d’être spontané. Aucun droit à l’erreur. Une bafouille et notre interlocuteur pourrait arrêter un jugement, évidemment erroné, sur notre personne. Si vous êtes timide, dites-vous qu’il est inutile d’imaginer la conversation que vous allez avoir à l’avance. Laissez-vous aller. Gardez votre calme et pensez que vous maîtrisez votre langue, peu importe si vous butez sur des mots à cause du stress. Vos interlocuteurs ne sont pas tous des monstres. Sinon, vous auriez tort de leur adresser la parole. Rien ne vous empêche de préparer quelques phrases d’introduction pour vous lancer. Le reste viendra tout seul.
4 Quelles solutions pour vaincre sa peur ?
Pour les plus nerveux d’entre vous, une bonne manière d’appréhender l’appel téléphonique est de s’isoler dans une pièce au calme. Ainsi, vous n’aurez pas à redouter le regard de vos collègues ou de votre entourage. Et une barrière en moins ! Ensuite, n’oubliez pas de faire une liste de tout ce que vous devez impérativement évoquer lors de cette conversation tant redoutée, pour ne pas que le stress vous joue des tours et que vous deviez, en plus, rappeler votre interlocuteur… Le meilleur remède reste l’entraînement. Plus vous téléphonerez, moins vous aurez peur du téléphone. Il n’y a pas de secret.
Giuseppa Cosentino
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