Polanski accusé par une troisième femme d’agression sexuelle sur mineure
Une troisième femme est sortie de l’ombre pour accuser le réalisateur Roman Polanski d’agression sexuelle lorsqu’elle était mineure, alors que le réalisateur est encore poursuivi pour avoir violé une adolescente il y a 40 ans.
Identifiée seulement par le prénom Robin, cette femme a déclaré lors d’une conférence de presse à Los Angeles mardi qu’elle avait été « abusée sexuellement » par le célèbre cinéaste franco-polonais lorsqu’elle avait tout juste 16 ans, en 1973.
« Le lendemain, j’ai dit à un(e) ami(e) ce que M. Polanski m’avait fait », a-t-elle expliqué en lisant une déclaration. « Mais, à cette seule exception près, la raison pour laquelle j’ai gardé cela pour moi, c’est que je ne voulais pas que mon père fasse quelque chose qui aurait pu l’envoyer en prison pour le reste de sa vie », a-t-elle ajouté.
La nouvelle accusatrice du metteur en scène de « Rosemary’s baby », « Chinatown » et « Le pianiste » a souligné qu’elle avait décidé de sortir de son silence après que Samantha Geimer, la victime au centre de l’affaire de viol sur mineur qui hante Polanski depuis quatre décennies, eut enjoint les autorités de clore le dossier. L’avocate Gloria Allred, qui représente Robin, a précisé que l’agression avait eu lieu au sud de la Californie, mais que sa cliente ne donnerait pas plus de détails.
Bien qu’il y ait prescription sur son cas, elle pourrait être appelée à témoigner lors d’un futur procès, a fait valoir Mme Allred. En 2010, l’actrice britannique Charlotte Lewis, également représentée par Gloria Allred, spécialisée dans les affaires d’agressions sexuelles, avait elle aussi déclaré que le réalisateur l’avait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu’elle avait 16 ans.
Le cinéaste, qui aura 84 ans vendredi, est accusé d’avoir drogué Samantha Geimer quand elle avait 13 ans, et de l’avoir violée dans la maison de Jack Nicholson à Los Angeles en 1977 pendant que l’acteur était en voyage. Roman Polanski avait reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec une mineure et, en échange, le juge avait accepté de ne pas retenir d’autres chefs d’inculpation plus graves, notamment le viol avec fourniture et usage de drogue. L’accord juridique avait été obtenu avec le consentement de la famille et de leurs avocats. Après 48 jours en détention pour subir un examen psychologique, il avait été libéré pour pouvoir terminer un tournage.
D’après des documents déposés par son avocat Harland Braun, Polanski avait obtenu par le juge en charge de l’affaire que les sept semaines qu’il avait déjà passées en détention seraient sa seule peine d’incarcération. Mais en 1978, convaincu que le juge allait revenir sur cette promesse et l’envoyer en prison, pour peut-être des décennies, il a fui pour la France. M Polanski, marié avec l’actrice Emmanuelle Seigner, avec qui il a deux enfants, a depuis toujours refusé de retourner aux États-Unis sans assurance qu’il ne serait plus emprisonné. L’avocat du cinéaste n’a pu être joint dans l’immédiat pour commenter ces nouvelles accusations.
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