Philippe Val en larmes : «J’ai perdu tous mes amis» (vidéo)

Philippe Val en larmes : «J'ai perdu tous mes amis» (vidéo)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

L’ancien directeur du journal satirique Charlie Hebdo a fait part de sa douleur au micro de France Inter.

«Je vais très mal mais, c’est normal non ? J’ai perdu tous mes amis», a-t-il dit, peinant à contenir son émotion. Le journaliste appelle tout le monde à rester solidaire, pour ne pas que «ce soit le silence qui gagne».

L’attentat perpétré au siège de l’hebdomadaire a fait douze morts, dont les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous, Wolinski ainsi que l’économiste et journaliste Bernard Maris.

«C’étaient des gens tellement vivants, qui avaient tellement à coeur de faire plaisir aux gens, de les faire rire, de leur donner des idées généreuses. C’étaient des gens très bons. Les meilleurs d’entre nous, comme tous ceux qui nous font rire, qui sont pour la liberté», a témoigné Philippe Val. «Ils ont été assassinés, c’est une boucherie épouvantable.»

«Peut-être que les médias n’ont pas été à la hauteur»

«Il ne faut pas laisser le silence s’installer. Il faut vraiment nous aider. Maintenant, il faut nous aider. Il faut qu’on soit groupés contre cette horreur. La terreur ne doit pas empêcher la joie de vivre, la liberté d’expression, la démocratie», a imploré celui qui a dirigé Charlie Hebdo de 1992 à 2009.

«Peut-être que ce serait bien si demain les journaux s’appelaient Charlie Hebdo, si on titrait tous Charlie Hebdo. Ça monterait qu’on n’est pas d’accord avec ça, que jamais on n’acceptera ça, que jamais on laissera le rire s’éteindre», a-t-il ensuite proposé.

«C’étaient pas des gens méchants, c’étaient des gens qui voulaient juste qu’on vive heureux, qui voulaient que l’humour ait sa place dans nos vies. C’est tout ! C’est que ça, et c’est ça qui a été assassiné. C’est juste pas supportable».

«Peut-être que les médias n’ont pas été à la hauteur sur cette radicalisation. Beaucoup de gens qui sont musulmans doivent être catastrophés ; ils sont en danger eux aussi», a encore analysé l’écrivain. «C’est l’arme absolue, le rire. Il faut laisser les gens ridiculiser les salopards», a-t-il conclu.


Julien Vandevenne (avec Belga)

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